Mélodie Spear met son pied à terre sur son EP Fabulations

L’auteure-compositrice-interprète Mélodie Spear lance son EP « Fabulations » le 5 novembre prochain dans le cadre de Coup de Coeur Francophone. Nous en avons profité pour discuter avec la musicienne de Québec, qu’on a notamment pu voir à l’édition des Francouvertes de cette année.

Parlant des Francouvertes, Mélodie Spear y a vu une expérience d’apprentissage énorme. « Ça m’a éveillé au fait que c’est moi qui dois faire mes arrangements et qui dois diriger le band. Je peux pu juste être le petit popcorn qui pète sur scène. Y’a toute cette partie-là d’un spectacle que je laissais de côté avant, mais que j’ai appris avec les Francouvertes. »

En plus de l’avoir fait grandir en tant qu’artiste, prendre les rênes de son projet oscillant entre le pop, le rock et le grunge lors des Francouvertes a permis à Mélodie de mettre en lumière des musiciennes qu’elle estime mériter plus d’attention. « Je trouvais ça important de profiter de cette vitrine pour donner les contrats à des femmes qui n’arrivaient pas encore à pleinement vivre de la musique. »

Est-ce mission accomplie? « Quand même! », dit la chanteuse. «Une d’entre elles est rendue dans trois bands et une autre s’est fait offrir de jouer avec Émile Bilodeau. C’est des gens qui ont une vie et des projets, qui veulent même fonder une famille parfois. Je trouvais ça le fun de pouvoir les encourager de cette façon-là. »

Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin

Machine à remonter dans le temps

Son travail sur elle-même, Mélodie assure qu’on pourra la sentir sur son EP. « Mon premier album, c’est une évolution de la Mélodie qui veut simplement voir tout le monde heureux sur scène à celle qui prend des décisions et qui met son pied à terre. » Fabulations, qu’elle travaille depuis plus de deux ans, sera un portrait fidèle de la chanteuse. « Même s’il y a des trucs que j’ai changés sur certaines chansons, je trouve ça important de préserver l’essence d’un texte le plus possible, parce que je pourrai jamais revenir à l’état dans lequel j’étais quand j’ai écrit une toune en 2018. »

« C’est comme une photo d’une autre époque. La musique, c’est aussi de faire des témoignages de l’humanité constamment. Wow, je suis-tu Josélito? », dit-elle en riant.

Profond.

Ça mériterait un meme d’inspiration. Tiens.

Questionnée sur la suite des choses, Mélodie « On prend toujours un train pour la vie » Spear semble avoir une vision assez claire de ce qui s’en vient pour elle. « D’abord, j’ai hâte de montrer aux gens ce que j’ai fait lors du lancement. »

Côté musical, elle affirme que la pièce Les enfants de la tempête, sur laquelle elle joue tous les instruments, est un bon indice de ce qui est à venir. « C’est la chanson qui me ressemble le plus et qui ressemble le plus à la direction dans laquelle on va. »

 

L’importance des mots

Celle qui est née d’un père auteur-compositeur-interprète anglophone — et mon ancien professeur d’anglais au cégep, salut Randall Spear ! — pense-t-elle faire le saut à la langue de Shakespeare? « Je vis dans les deux langues, mais je trouve que je peux apporter plus en écrivant en français. »

Et au contraire de ce que l’on pourrait imaginer, l’étudiante au certificat en oeuvres marquantes et passionnée de poésie pense « qu’une chanson n’a pas besoin de profondeur pour être bonne. Ça ne se calcule pas aux nombres d’images que tu es capable de faire et encore moins à la grosseur de la brique que tu écris. Le défi d’écrire, c’est aussi d’être capable de communiquer une seule image claire et concise dans ta chanson. »

En direct du Ministère, le lancement en ligne du EP Fabulations de Mélodie Spear promet d’être une étape de plus dans la prometteuse carrière de l’unique chanteuse. Les infos sur l’événement — originalement prévu à l’Esco, avant la prolongation des mesures sanitaires en vigueur depuis le 1er octobre — se trouvent sur le site de Coup de Coeur Francophone.