Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
Use et abuse | Quand l’art pousse son cri contre l’économie qui l’étouffe
Il y a des soirs où une scène devient un champ de bataille invisible, un territoire où deux forces qu’on croyait compatibles cessent soudain de se tolérer. Au Périscope, Christian Lapointe et Alix Dufresne ont livré une performance qui n’en est pas vraiment une, un geste vivant qui se tord et se réinvente sous les yeux du public, pendant qu’en arrière plan, sur un écran géant, le philosophe Alain Deneault expose sans détour Comment l’industrie culturelle use et abuse de l’art. Deux langages, deux rythmes, deux réalités qui se chevauchent sans se toucher vraiment, rappelant combien on a mélangé deux choses qui ne devraient jamais cohabiter : l’art et le capitalisme.
Fanny à La Bordée | Quand les convictions heurtent les zones grises du coeur
Il y a des soirs où une salle de théâtre semble retenir son souffle pour donner naissance à une réflexion plus vaste que la scène elle-même. À La Bordée, Fanny, pièce étant le fruit d’une commande faite par Rébecca Déraspe en 2019, est mise en scène avec une assurance tranquille par Marie-Hélène Gendreau et Hubert Lemire. Elle explore la fragilité du couple, les définitions mouvantes du féminisme et ces lignes floues où les idéaux trébuchent sur la réalité. Présentée jusqu’au 6 décembre, l’œuvre entraîne le public au cœur du quotidien feutré de Fanny (Marie-Thérèse Fortin) et de Dorian (Jacques Laroche), un couple encore amoureux, encore soudé, encore certain de maîtriser les règles de son propre monde… jusqu’à ce qu’une étudiante de 22 ans s’y installe et fasse trembler leurs fondations.
Le Magasin à l’Espace Go | Une expérience immersive
La pièce de théâtre Le Magasin est présentée à l’Espace GO du 26 novembre au 6 décembre. Cette pièce peu conventionnelle plonge les spectateurs dans une expérience immersive de sons et de lumières pendant 55 minutes. Aucune parole n’est prononcée au cours de la performance : c’est au spectateur de faire ses propres interprétations face à ce qu’il se passe sur scène.
Best of du Projet Bocal | Rendez-vous avec l’absurde
La table est mise pour un enchaînement de scènes qui nous transportent non pas dans un univers, mais dans un trip d’amis très proches avec qui tout est permis. Tout est tellement différent d’un sketch à l’autre, sauf l’oeil allumé des trois complices, avares de taquinerie et de provocation de surprises.
Hosanna ou la Shéhérazade des pauvres au TNM | Vison de la scène queer montréalaise des années 70
La pièce de théâtre Hosanna ou la Shéhérazade des pauvres est présentée au théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 9 décembre 2025. Dans cette pièce de 2h10 avec entracte, un jeune journaliste décide de faire une entrevue avec Claude, qui, dans sa jeunesse, était également connu sous le nom de Hosanna. Cet.te dernièr.e fait plonger le public dans ses souvenirs et lui fait découvrir à quoi ressemblait sa vie en tant que personne queer dans les années 70 à Montréal, et comment une humiliation de la part de ses pairs lui a fait quitter le monde des paillettes et des perruques.
Candide au Théâtre Denise-Pelletier | Candide à la sauce pop
Du 11 novembre au 6 décembre 2025, le Théâtre Tout à Trac présente une adaptation déjantée et pop de l’œuvre la plus connue de Voltaire, Candide, au Théâtre Denise-Pelletier, dans une mise en scène d’Hugo Bélanger.
L’amour ou rien au Trident | Quand le corps cherche ce que les mots sont incapables d’expliquer
La soirée s’ouvre d’une façon rarement vue au théâtre. Sur scène, avant même la première réplique, la metteuse en scène Mélanie Demers reçoit le prix Molson de la présidente du Conseil des arts du Canada. Longue présentation, remerciements sentis, prise de photos… Une parenthèse solennelle, suspendue, où le public assiste à un moment d’histoire, sans trop savoir si cela fait partie du spectacle ou s’il faudra bientôt changer d’état d’esprit. Puis, quand la salle plonge dans le noir, une fanfare militaire se fait entendre. Personne n’apparaît encore sur scène. On se croirait au bord d’une parade, dans cette seconde étrange où les échos d’une troupe précède son apparition. L’amour ou rien commence comme ça : par un son avant un sens, par un pas avant une direction.
Lettres d’amour au Centre d’art La Chapelle | Quand les mots traversent les années et les silences
Au Centre d’art La Chapelle, Maude Guérin et Christian Vézina ont offert hier une soirée empreinte de tendresse et de vérités avec Lettres d’amour, la célèbre pièce de A. R. Gurney. Accompagnés du pianiste Yves Léveillé, ils ont prêté leur voix et leur émotion à Andrew et Mélissa, deux âmes liées depuis l’enfance, séparées par la vie, mais unies à jamais par la force des mots. Un amour impossible, souvent drôle, parfois orageux, toujours sincère.
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