crédit photo: Jean-François Leblanc
Gala de l'ADISQ
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Gala de l’ADISQ 2022 | Hubert Lenoir et ses nouvelles victoires

Chose dite (devrait-on dire chose prédite), chose faite. L’inimitable Hubert Lenoir quitte la Place des Arts avec trois statuettes de plus dans sa collection, dont les catégories clés d’interprète masculin et d’auteur ou compositeur de l’année. Son total de 2022 grimpe ainsi à sept, sur onze nominations. Retour sur un gala prévisible par moments et surprenant par d’autres, mais assurément dominé par Hubert et ses deux lulus.

C’est un exploit de rafler trois catégories d’envergure comme celles d’interprète masculin, auteur ou compositeur et rayonnement international. Hubert Lenoir l’a pourtant réalisé dimanche soir, caché derrière ses épaisses lunettes et sa casquette à l’effigie de l’Office national du film du Canada (sans doute un clin d’oeil à la création du cinéma direct, qui a largement influencé son album acclamé dimanche).

* Photo par Jean-François Leblanc.

Une performance et des remerciements choc

« Ha, go with the flow, man », avait-il lancé à Sors-tu?, désinvolte, en début de soirée. Selon ses dires, aucune pression. « La pression, c’était surtout d’avoir une belle coiffure », lâche-t-il, pince-sans-rire. Pour quelqu’un dont l’alignement des chignons semblait plus anxiogène que le nombre de Félix, est-ce un DIMANCHE SOIR comme les autres? Bien sûr que non.

C’est d’ailleurs ce morceau de son chef-d’œuvre PICTURA DE IPSE : Musique directe qu’il a interprété sur scène. En version beaucoup plus éclatée et messy, toutefois. Le Hubert à genoux qui lance son micro après avoir épuisé ce que ses cordes vocales avaient à offrir a certainement plu à ses adorateurs et adoratrices de toujours. N’assumons pas la même chose pour ces gens dans leur salon qui l’auront peut-être trouvé désordonné et vulgaire.

* Photo par Jean-François Leblanc.

C’est vrai, ses remerciements (« À tous les gens qui disent que ma musique est juste écoutée par un microcosme de personnes dans des centres urbains, peut-être qu’à partir de maintenant, vous pouvez juste shut the fuck up ») n’ont peut-être pas été filtrés dans Antidote avant d’atteindre la scène. N’empêche, sa musique triomphe, et son humanité aussi, très visible devant les caméras. « Y’a des artistes qui ne sont pas assez [reconnus]. On a quoi à fucking perdre? Bonne fucking soirée », a-t-il lancé à l’industrie après l’annonce de son dernier Félix. Une pointe à peine voilée.

* Photo par Jean-François Leblanc.

Double réussite pour Laura Niquay

L’autrice-compositrice-interprète atikamekw Laura Niquay a réalisé un doublé avec le Félix de l’artiste autochtone de l’année. Elle s’était déjà illustrée au Premier gala de l’ADISQ mercredi dernier en remportant l’album de l’année (langues autochtones) pour son opus Waska Matisiwin. Beatrice Deer, Natasha Kanapé, Scott-Pien Picard et Samian convoitaient eux et elles aussi le Félix dimanche soir.

* Photo par Jean-François Leblanc.

Bien du chemin s’est parcouru depuis 2011 alors qu’elle était la première artiste atikamekw à présenter un spectacle aux Francos de Montréal. « J’ai pas fini de me battre, nous affirme-t-elle. Je me sens un peu comme une guerrière. Je ne veux plus que les miens ressentent du désespoir. » C’est la reconnaissance qui l’a habitée ce soir, malgré le fait que la catégorie qui l’a couronnée n’existe que depuis 2019.

Les autres catégories ne sont pas en reste

Roxane Bruneau a elle aussi fait un miracle cette année, en remportant le Félix de l’interprète féminine de l’année pour une deuxième année consécutive. Ce n’est cependant qu’à une reprise que la chanteuse d’À ma manière s’est illustrée, elle qui croisait le fer dans trois autres catégories : album de l’année (succès populaire), spectacle de l’année et chanson de l’année.

Décidément, c’est une période de révélations pour Ariane Roy. L’artiste pop-rock a été sacrée révélation de l’année, après avoir reçu des honneurs similaires de la part de Radio-Canada en mai 2021. « C’est juste un alignement d’étoiles », philosophe-t-elle avec Sors-tu?, humble et encore soufflée par son premier Félix en carrière, tout chaud dans ses bras. « Je suis intimidée de tenir ça dans mes mains. » Bien qu’un consensus règne dans le milieu selon lequel l’autrice-compositrice-interprète de Québec est une étoile montante, elle se mesurait à d’autres noms prometteurs ce soir : Étienne Coppée, gagnant de l’avant-dernière édition des Francouvertes, Natasha Kanapé, La Zarra et Jay Scøtt.

* Photo par Jean-François Leblanc.

Ce dernier n’a pas quitté la salle Wilfrid-Pelletier bredouille pour autant. C’est rien de moins que le Félix de la chanson de l’année que s’est mérité son morceau Copilote, une collaboration avec Fouki (interprète masculin 2021). Ou comme dirait Ginette Reno au moment de l’annonce du prix, Capitole. Et pas Fouki, mais plutôt « Funky ». Ces sympathiques lapsus auront garni le rappeur d’un nouveau surnom, qui lui sied bien, à son avis. « Je suis pas mal funky, ouais », s’esclaffe-t-il en salle de presse. Son morceau Copilote l’est aussi, une deuxième collaboration avec Jay Scøtt, un ami de longue date, qui a d’ailleurs mis la main sur la statuette de l’album folk de l’année mercredi dernier.

Klô de retour

Agréable surprise : la victoire de Klô Pelgag pour le spectacle de l’année, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. Il faut dire que la bête de scène s’est rendue jusqu’au Japon pour mener à bien la tournée de son dernier album.

« Je pensais que mon année, c’était l’année passée », rigole-t-elle. L’artiste avait en effet égalé le record de Céline Dion avec 13 statuettes sur une possibilité de 16. Le succès se poursuit (un peu) en 2022, même si Chloé Pelletier-Gagnon, de son vrai nom, se sentait « à la fin d’un cycle, un peu recluse », nous avoue-t-elle. L’industrie en a décidé autrement.

* Photo par Jean-François Leblanc.

Louis-José : un roc, comme toujours

Fidèle à son habitude, le Gala de l’ADISQ a offert une palette variée de performances. On note les cinq artistes en lice pour la catégorie révélation de l’année, en plus de Lisa LeBlanc (qui est partie les mains vides malgré trois nominations dimanche et le deuxième plus grand nombre de nominations au total), Laura Niquay, Cœur de Pirate et Sarahmée, pour ne nommer que celles-ci. Louis-José Houde, à la barre de la populaire cérémonie pour une 17e année consécutive, a fait aisément naviguer le bateau ADISQ à travers tous ces numéros.

Après l’année Hubert Lenoir, à qui le tour en 2023? Nul ne le sait, mais ce dont Sors-tu? se doute, c’est que le triplement couronné de ce dimanche a encore une fois marqué les esprits, avec comme armes secrètes sa musique audacieuse et sa personnalité crue, et continuera de le faire.

Les nominations et résultats en vrac

ALBUM DE L’ANNÉE – SUCCÈS POPULAIRE

  • Aubades, Jean-Michel Blais
  • Acrophobie, Roxane Bruneau
  • Contre vents et marées, Paul Daraîche, Renée Martel
  • Bande sonore originale du film L’Amérique pleure, Les Cowboys Fringants – GAGNANTS
  • Lostalgik, Lost
  • Comme au premier rendez-vous, Mario Pelchat
  • Gin à l’eau salée, Salebarbes
  • Ses Plus Grands Succès, Jay Scøtt
  • Dixque d’art, Souldia
  • Ginette à ma façon, Guylaine Tanguay

ARTISTE DE L’ANNÉE – RAYONNEMENT INTERNATIONAL

  • Jean-Michel Blais
  • Cœur de pirate
  • Hubert Lenoir – GAGNANT
  • Les Cowboys Fringants
  • Klô Pelgag
  • Suuns
  • Patrick Watson

ARTISTE AUTOCHTONE DE L’ANNÉE

  • Beatrice Deer
  • Natasha Kanapé
  • Laura Niquay – GAGNANTE
  • Scott-Pien Picard
  • Samian

AUTEUR.E OU COMPOSITEUR, COMPOSITRICE DE L’ANNÉE

  • Lou-Adriane Cassidy, Alexandre Martel/Lou-Adriane Cassidy pour Lou-Adriane Cassidy vous dit: Bonsoir, Lou-Adriane Cassidy
  • Lisa LeBlanc/Lisa LeBlanc, Benoit Morier, Michel Roy, Léandre Bourgeois pour Chiac Disco, Lisa LeBlanc
  • Salomé Leclerc pour Mille ouvrages mon cœur, Salomé Leclerc
  • Hubert Lenoir pour PICTURA DE IPSE : Musique directe, Hubert Lenoir – GAGNANT
  • Vincent Roberge / Vincent Roberge, Félix Petit pour Crash, Les Louanges

RÉVÉLATION DE L’ANNÉE

  • Étienne Coppée
  • Natasha Kanapé
  • La Zarra
  • Ariane Roy – GAGNANTE
  • Jay Scøtt

SPECTACLE DE L’ANNÉE

  • Acrophobie, Roxane Bruneau
  • Le cours des jours, Dumas
  • Pour déjouer l’ennui, Pierre Lapointe
  • Les Antipodes, Les Cowboys Fringants
  • Grand voyage désorganisé, Patrice Michaud
  • Incarnat, Ariane Moffatt
  • Séduire pour Survivre, Gab Paquet
  • Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, Klô Pelgag – GAGNANTE
  • À mains nues, Émile Proulx-Cloutier
  • Toute beauté n’est pas perdue,Vincent Vallières

GROUPE OU DUO DE L’ANNÉE

  • 2Frères
  • Bon Enfant
  • Les Cowboys Fringants
  • Les Trois Accords
  • Salebarbes – GAGNANTS

INTERPRÈTE FÉMININE DE L’ANNÉE

  • Roxane Bruneau – GAGNANTE
  • Coeur de pirate
  • Lisa LeBlanc
  • Klô Pelgag
  • Sarahmée

INTERPRÈTE MASCULIN DE L’ANNÉE

  • Ludovick Bourgeois
  • Corneille
  • Marc Dupré
  • Hubert Lenoir – GAGNANT
  • Patrice Michaud

CHANSON DE L’ANNÉE

  • Sous le même toit, 2Frères (Steve Marin)
  • L’écho, Ludovick Bourgeois (Steve Marin, Ludovick Bourgeois, Fred St-Gelais)
  • Si jamais on me cherche, Roxane Bruneau (Roxane Bruneau / Roxane Bruneau, Mathieu Brisset)
  • Bouge Ton Thang, Clay and Friends (Mike Clay / Clay and Friends)
  • On s’aimera toujours, Coeur de pirate (Béatrice Martin)
  • Copilote, FouKi avec Jay Scøtt (Léo Fougères, Pier-Luc Jean Papineau / Pier-Luc Jean Papineau, Tom St-Laurent, Clément Langlois-Légaré, Adel Kazi-Aoual) – GAGNANTS
  • Pourquoi faire aujourd’hui (Version radio), Lisa LeBlanc (Lisa LeBlanc / Lisa LeBlanc, Benoit Morier, Michel Roy, Léandre Bourgeois)
  • Ensemble, sensibles, Ariane Moffatt (Ariane Moffatt)
  • Good Lord, Salebarbes (Salebarbes)
  • Elle n’entend plus battre son cœur, Vincent Vallières (Vincent Vallières, Michel-Olivier Gasse, Mathieu Roy / Vincent Vallières)
Artiste(s)
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