crédit photo: Normand Trudel
Festival La Noce

La Noce 2022 | Momo su’l fly – Voyage au Royaume pour le festival de la Noce

C’est accompagné de beaucoup de beau monde et prête comme jamais que je suis montée à la Noce de cire aka le festival des plus beaux solos de guitare !

La veille, pendant que le monde virait fou à l’Avant-Noce avec Les Shirley, Les Hôtesses d’Hilaire, Québec Redneck Bluegrass Project et Vie de Quartier, je planifiais fébrile et insomniaque mes moults outfits ainsi que ma couverture pour Sors-tu? Eh oui, changement de partenaire pour ce festival qui nous fait réitérer nos vœux de mariage à chaque année (oui, oui et encore oui).

Après avoir assistée à la Noce de cuir rock et de froment paysanne, c’était au tour de la très attendue Noce de cire avec sa thématique sorcellerie et post-apocalypse. Ce n’est plus ambiance footloose sur le site, mais bien l’abondance humaine, loin des chaises et des consignes pour le bonheur général.

De la magie sur le site, il y en avait à revendre, dans la beauté des lieux, les styles musicaux et les activités proposés. De la diversité ? Du jamais vu ! Le festival démontre avec tour de force qu’il est possible d’être de région et inclusif. Chapeau pointu à l’équipe, aux bénévoles et aux artistes qui ont fait de cet événement un vrai succès d’amour et de sérénité.

Le FOMO était solide tant il y avait à voir et à faire et certains sacrifices devait être effectués entre les mariages à 10$ avec Gab Paquet, les bâtiments anciens majestueux et les chemins à explorer de la rivière, la lecture tarot sous la tente, les œuvres d’arts exposés, le Mixbus, les projections de Regard, les différentes scènes, les afters et le show surprise ; de ça je n’ai presque rien vu.

Nous sommes restés concentrés, mes amis-amours-poètes et moi, sur la scène Hydro-Québec, Sirius XM et Ubisoft dans un jeu de ping-pong musical et ce, aux bonnes mains de la plus radieuse de toute, l’animatrice Jessy Précieuse.

Jour 1 – Jeudi

C’est sur les notes de Valence que nous arrivons à la Noce. Rosier résonne au loin pendant que nous débarquons près du cimetière pour notre passage secret de boiseé, la vue du haut des pentes de Chicoutimi resplendissait tout comme le site dans son écrin de rivière. Nous récupérons nos bracelets à l’accueil en plastique rouge shiny et c’est parti pour la course musicale entre les scènes.

Q052

Q052 et ses musiciens ont été généreux avec le public, livrant leur hip-hop fleurant bon la nostalgie mais livrant surtout une chaleur humaine extraordinaire. Avec des sonorités très années 90’s, Q052 retourne aux sources par un rap engagé voltigeant sur des rythmes rapides et catchy.

Sur scène, le chanteur était heureux d’avoir comme invité spécial nul autre que son fils. Les deux avaient revêtus de saillant vestons rouges aux incroyables dessins des nations. Visiblement heureux d’être sur scène, le chanteur invite les spectateurs à s’avancer et à participer à cette grande danse libératrice et anticoloniale. Entre la bataille du soleil et de la lune, entre paroles percutantes et lueur d’espoir.

SARAHMÉE

Le cœur a ses raisons et c’est notre cœur qui a été conquis avec Sarahmée et son groove enflammé. Entre intimité touchante et bootyshake, la chanteuse ne manquait pas d’esprit comme d’énergie avec ses deux talentueuses danseuses invitées !

 

Ses paroles intelligentes, avec une pointe d’humour, de révolte et de vulnérabilité jumelées à des rythmes chauds et entraînants rap et hip-hop ont fait danser petits et grands avec beaucoup d’enthousiasme. Arborant un magnifique look de boxeuse, c’est du déhanchement frénétique de Superflex qu’elle nous a fait passer aux larmes avec un hommage à son frère. Tout un show de haute voltige émotionnelle qui m’a raqué le fessier pour le restant de la fin de semaine.

 

MEN I TRUST

Doux et planant, c’est sur les derniers rayons du soleil que les très attendus Men I Trust nous ont cochonné l’âme avec tendresse. Groovy, sexy, disco et jazz se glissant dans nos oreilles par des sonorités langoureuses, avec cette distorsion du son qui fait la marque musicale du groupe.

Nous étions tous comblés de les voir aussi resplendissants sur scène. La voix planante de la chanteuse sur la vague des instruments emportait les spectateurs qui dansaient lascivement, chantant en chœur Lauren. C’était chaud dans la place et ce n’était plus pour cause de soleil ! Comme un striptease musicale, Men I trust nous a enveloppé entre solos de guitare puissants et satin vocal.

 

LOUD

Le site débordait pour celui qui dit ne faire que des salles combles. Loud avait attiré énormément de monde sur le site, les spectateurs plutôt jeunes attendaient pour rentrer sur le site, en ligne et surexcité, pendant que brûlée noire, j’attendant en file pour tout autre chose ; une poutine et un pogo à la Bonne patate meilleure en ville. C’est assis sur le trottoir que nous avons apprécié de loin la foule qui exultait, hurlant les paroles de plaisir et gigottant comme jamais. What a view !

Fier et sûr de lui, le rappeur s’adresse à la foule et enchaîne ses titres qui entremêle beat dansant et langue acéreé. Pas le temps de respirer avec Loud et son beatmaker, c’est l’heure de tout donné et on roule à haute vitesse pour get le 56K.

Nous partons pour la roulotte d’Andrée-Anne à Métabetchouan, bien heureux « QG Chyz et Sors-tu? », où je me sens à mi-chemin entre la Floride et le Yukon, tout dépendant du moment de la journée. J’y apprends qu’Émile est surement mon cousin (Lac Saint-Jean oblige) et nous dormons semi-paisiblement dans les couchettes tombeaux.

 

Jour 2 – Vendredi

ADI OASIS

Soul et sensualité pour commencer cette journée avec Adi Oasis. En magnifique robe noire et blanche avec des ceintures, les cheveux tressés et ornés de perles, la chanteuse nous a livré le groove de sa basse et sa voix hallucinante avec un lenteur délectable.

En harmonie avec ses trois musiciens, c’est avec attitude et aisance qu’elle a enchanté les spectateurs. Avec des rythmes R&B, jazz et une bonne pointe de disco, ça ondulait dans le public de la scène Hydro-Québec. Très newyorkais visuellement tout autant que musicalement, Adi Oasis était personnellement une de mes plus belles découvertes du festival.

 

LAURA NIQUAY

Suite en douceur avec Laura Niquay et son folk rock où se tisse les histoires par sa langue de conteuse. L’autrice compositrice interprète attikamek a une présence et une musique à la fois tendre et puissance qui touche directement ceux qui l’écoute. C’est avec enjouement qu’elle nous parle de ses chansons dans sa langue native et des histoires qui les habitent. Elle salue son frère dans la foule et beaucoup de joie se dégage de l’artiste. Nous nous laissons emporter doucement, fermons les yeux et oscillons bercés par la voix et la guitare. Il y avait quelque chose comme une aventure qui se déroulait et c’est Laura qui nous guidait avec cette sage bienveillance dans le trajet.

YELLOWSTRAPS

Petite pause le temps de zyeuter le marathon de mariage sous la tente et de rendre hommage à la rivière, la voix du chanteur de YellowStraps résonne jusqu’au vieux moulin pendant que je marche sur les petits sentiers aux panneaux historiques. Aérien, ambiant avec ce petit côté lover, la musique me fait dandiner et m’attire. J’attrape la fin de la prestation et, sur scène, le jeune chanteur nous charme avec assurance et sourire, délivrant un hip-hop, électro, soul très sexy.

 

BON ENFANT

Le public est de plus en plus nombreux et les vêtements funky ne sont plus denrées rares. Les musiciens étaient visiblement ravis d’être à la Noce, mais pas autant ravis que les spectateurs qui ne tenaient plus sur place. Dans leurs plus beaux habits colorés, entre porcelaine et Chagrin d’amour, Bon Enfant ne fait pas d’enfantillage et nous rock comme jamais.

Bodysurfing, danse endiablées et slows sont au menu ! Une cohésion dans le rock et dans le groupe qui rend chaque prestation du groupe magique et mémorable. Avec Ciel Bleu tout pogne en feu et c’est l’explosion. La chanteuse se défoule, saute dans le public, qui lui ne demande que ça en hurlant les paroles avec démesure. Une des prestations les plus marquantes du festival, tant l’énergie et l’amour donner par les musiciens étaient contagieuses.

 

LYDIA KÉPINSKI

Cat eyes, jupe et top argent pour la grandiose Lydia Képinski qui nous a renversé avec sa prestation et sa présence sur scène. La basse était à fond enjolivant les rythmes techno pop qui mettaient dangereusement en valeur la voix particulière et hypnotisante de l’artiste.

Sur les bords, au balcon comme devant, les spectateurs ondulaient avec elle. J’ai passé pour ma part la moitié du show à danser au line-up des toilettes où ça jouait du coude sévère tout en continuant le party.

Ça chantait les paroles en regardant la chanteuse danser sensuellement avec cette pointe un peu brutale et cette attitude détachée très intéressante. Il était impossible de ne pas être submerger par sa fougue et les spectateurs se laissait complètement happer par la musique.

 

DANIEL BÉLANGER

Comme la veille, nous prenons ça mollo sur le side (hot-dog all dressed, salade de chou), pendant que les spectateurs affluent sur le site. Et my oh my, le festival n’affiche pas complet pour rien, ils sont nombreux ceux venus nocer et encore plus nombreux ceux venus voir Daniel Bélanger !

Debout, prête à brailler leur vie ou bien étendue dans l’herbe les yeux fermés, toutes générations confondus, la foule trippait et chantait avec beaucoup d’émotions.

Premier spectacle depuis quatre ans, l’icône de la musique nous a gâté en grand avec son répertoire, en commençant avec Sortez-moi de moi, enchaînant avec des classiques comme Tu peux partir, Dans un Spoutnik et finissant sur Rêver mieux avant de revenir pour un déchirant Sèche tes pleurs en rappel.

Incroyable dans sa poésie et dans son humanité, c’était un grand moment de musique et un spectacle inoubliable qui restera gravé dans le cœur de ceux présents ce soir-là.

AFTER MARIE GOLD

Sur la rivière, les feux d’artifices éclatent et je retrouve mon bracelet perdu pendant Bon Enfant et ma vape (saveur menthe polaire). Nous sommes donc fin prêts pour notre premier after.

Ce ne sont plus les chaises qui nous attendent pour Marie Gold, mais bien un gigantesque dancefloor où 750 chanceux remplissaient la salle pendant qu’on espérait avoir des places dehors. Assise sur mon perchoir, j’avais tout le loisir d’observer la beauté du lieu et des gens. Venue présentée son univers musical Baveusecity, la rappeuse habillée en mariée sexy nous a brassé, fait rire, fait crier, fait moshpiter comme jamais. Avec une scénographie ahurissante, Marie Gold a été un coup de foudre musical et une vraie surprise. Participative, énergique et baveuse, un cocktail incisif et jouissif. C’est qui la boss ? MARIE !!!

 

Jour 3 – Samedi

GROS MENÉ

Dernière journée du festival après une nuit bien plus confortable dans le canapé-lit type air ouverte. Arrivée sur les dernières notes de Lumière, nous courrons vers la scène juste à temps pour Gros Mené qui nous chante d’emblée Bonzaï.

Nous sommes tous particulièrement su’a bière et les sûres se boivent comme de l’eau. Sur les sons lourds et les distorsions, les poils nous lèvent et nous avons des frissons délectables devant les incroyables solos du groupe. Le chanteur nous fait vibrer et nous hochons la tête devant la maîtrise des musiciens. Après deux jours à rechercher Jacques et ses leggings, je le trouve enfin entre deux chansons de rock bien senti.

* Photo par Marc-Etienne Mongrain.

 

LA BRONZE

Avec sa mèche rose dans les cheveux et son habit sportif, La Bronze nous a chanté des paroles profondes, amoureuses et doucereuses. Avec ses touches de piano et de techno, l’artiste mêle les codes et ses cultures pour un beau mix. La Bronze nous fait des déclarations d’amour plus que réciproque tout en gérant son crop top et nous invite à lever nos verres à nos vœux en les criant à l’unisson pour qu’ils s’exaucent. C’était un moment très magique et représentatif de la douceur de la prestation. Le contenant aussi beau que le contenu, avec des paroles engagées, elle nous a fait danser, mais aussi réfléchir.

LES HAY BABIES

Avec les plus beaux outfits en ville, verts fluo avec une cape rose et un papillon sur le dos, les Hay Babies étaient radieuses dans un visuel très Beatles alignées sur scène. Lumineuses, extravagantes et époustouflantes, chaque show du groupe est un vrai plaisir. Nous avons dansé sous la pluie envers et contre tous pour honorer la présence du groupe, accompagné de Anne-France Meyer pour des moments flûte traversière. Nous étions tout simplement inarrêtables et nous aurions pu continuer pendant des heures. Leurs rythmes accrocheurs, les paroles tragi-comiques dans une sonorité 60-70 et leurs énergies perdurent peu importe leurs albums et peu importe l’endroit.

 

GAZOLINE/LOUIS-JEAN CORMIER

Dernière pause poutine et changement de vêtements, le temps d’écouter de loin Gazoline avec son amour rebelle et Louis-Jean Cormier du stationnement. Nous savions que les deux prochains shows seraient sportifs, il fallait donc se préparer adéquatement pour toffer la run. Tout en prenant des forces, Tout le monde en même temps et Si tu reviens nous berçaient entre deux bouchées de la meilleure en ville.

LOU-ADRIANE CASSIDY

Toute la ville de Québec s’était donné rendez-vous pour Lou-Adriane Cassidy. Grande dame libérée en bobette, chanteuse aux paroles d’or et magistrale musicienne sensuelle, c’est une artiste incontournable avec une authenticité désarmante.

Cette prestation était pour plusieurs, en m’incluant, un des meilleurs shows à vie.

Le public avait une écoute rarement égalée et il était impressionnant de voir plus de 500 personnes silencieuses. Entre rock féroce, danse joyeuse et émotion troublante, Lou-Adriane accompagnée par des musiciens de génie, nous a livré cœur et âme. Moment de perfection ultime avec Ça va, Ça va, où une magie s’est opérée, la douceur de la fin de semaine prenant toute la place dans le chœur parfait des voix entre la chanteuse et les spectateurs.

Un spectacle sidérant, qui nous a laissé avec un peu de poésie et beaucoup d’amour.

HUBERT LENOIR

Jessie Précieuse revient pour une dernière fois dans une robe de mariée pour accueillir Hubert Lenoir et ses musiciens, qui malgré des péripéties et un torticolis donneront tout sur scène.

Habillés en construction, jouant de manière impressionnantes les titres de Pictura de Ipse et certaines chansons de Darlène, les musiciens ont fait imploser la Noce en rendant fou les spectateurs. J’ai dû poser mon carnet pour me joindre au moshpit qui menaçait les barrières par leurs forces. Délirant, intelligent, engagé et innovateur dans ses paroles comme son format, Hubert Lenoir c’est une immersion dans ce qu’il se fait de meilleur en termes de musique au Québec. Un bijou qu’il faut chérir dans sa fragilité et son partage.

 

CONCLUSION

Xela Edna & Eius Echo et Barry Paquin Roberge à la pulperie ou bien Thierry Larose à la nuit des temps ? Notre cœur balançait puisque la nuit ne faisait que commencer !

C’est finalement, le pied foulé de ma comparse de danse Noémie pendant Hubert Lenoir qui décidera du sort de cette fin de festival pour un retour forcé et au calme à Métabetchouan. Ce qui après tant d’émotions et de moshpit ne me paraissait pas une si mauvaise idée après tout.

Après ces trois journées, une chose était du moins certaine en quittant les lieux, nous avons déjà hâte à la Noce de Bois.

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