Francouvertes

Francouvertes 2019 – Soir 3 | Le lundi des bonnes vibes

La troisième soirée de préliminaires des Francouvertes en était une de bonnes vibrations, si je peux me permettre l’anglicisme. D’ondes positives, d’énergie hippie, de jovialité, appelez ça comme vous voulez.


L’ex de la semaine : Lydia Képinski

Lydia Képinski a débuté la soirée de manière savoureusement bizarre. Rappelons que dans le cadre de la série J’aime mes ex, les Francouvertes demandent à d’anciens participants de jouer un set de 15 minutes, lequel doit contenir au moins une nouvelle chanson que l’artiste vient « casser » devant public.

La gagnante de l’édition 2017 est arrivée sur scène sans instrument, avec un iPad et un bandage de papier brun autour de l’index de la main gauche. Après avoir raconté (non sans détours) s’être coincé le doigt dans sa porte de voiture, elle explique à la foule attentive que la technologie lui permettra de sauver sa performance. Ce soir, Lydia Képinski chantera sur des trames pré-enregistrées (et non terminées) d’une toute nouvelle chanson. Sur l’iPad de sa mère. Go.

La chanson? Andromaque moins un. Ou si vous préférez, Lydia a écrit un prequel à sa fabuleuse chanson Andromaque.  C’était pour le moins singulier, mais on sent, sans farce, que la chanson a du potentiel. Après cette prestation, disons hum, multidisciplinaire (c’est-à-dire 6 minutes d’histoire pour nous mettre en contexte, et six minutes d’une seule chanson), Lydia nous admet en toute franchise qu’elle avait 15 minutes à remplir, alors elle invite le public à lui poser des questions pour occuper les 3 minutes restantes. Pourquoi pas. « Est-ce qu’il va y avoir une bande dessinée pour cette chanson? », de demander un spectateur. « Peut-être. J’aimerais ça », de rétorquer Lydia. Et voilà. Merci bonne soirée, là!

Comment Debord

Comment Debord, c’est un genre de jam band aux accents tantôt disco ou funk, tantôt rock-pop, mais toujours de bonne humeur. Sept jeunes musiciens lumineux, sympathiques, visiblement gentils et qui prennent plaisir à faire ce qu’ils font.

Ça regorge de bongos, et de solos de basse et de guitare, de tambourine. Une attachante naïveté hippie se dégage de la bande, même si l’aplomb n’est pas encore tout à fait à point, surtout sur le plan vocal. Les harmonies sont belles, mais le chanteur principal manque de charisme et de dégaine.

Ça donne un tout sympathique mais un peu vanille. Qui mérite d’être peaufiné, mais pourrait bien donner lieu à un projet intéressant.

P’tit Belliveau pi les Grosses Coques

Suivait P’tit Belliveau, un Acadien de Baie-Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse avec une coupe champignon, et son groupe Les Grosses Coques, soit quatre musiciens vêtus comme des French boys, c’est-à-dire en costumes de lin beaucoup trop grands. Oh et P’tit Belliveau porte des Crocs. Sur scène. Avec des bas. Dans ses Crocs. Ça doit être une première en 23 ans de Francouvertes.

La formation donne dans un espèce de country chiac absolument irrésistible, qui ne se prend pas la tête, mais s’avère tout de même diablement efficace. P’tit Belliveau joue du banjo. Un de ses collègues joue de la mandoline, et la bande est complétée par les habituels guitare électrique, basse et batterie. C’est tight, très accrocheur, plutôt rigolo mais aussi étrangement poétique et sans prétention.

Tout à fait charmant.

Alex Burger

Lui, on le connaît un peu plus. Son nom circule depuis un an et demi environ. Il a fait ses classes avec Caltâr-Bateau, finalistes eux-mêmes aux Francous en 2016. Et ses musiciens font partie de tout plein de groupes, notamment Mon Doux Saigneur.

Bref, c’est assez efficace comme rock’n’roll à riffs. Une chanson country vient démontrer une belle variété dans les tons. Il y a cette assurance, cette dégaine qui manquait à Comment Debord.

Encore une fois, on se trouve dans un univers musical très upbeat, positif, lumineux. C’est entraînant, très bien rodé, tout à fait efficace.

Seul moment un peu bizarre : Alex lance quelques flèches sarcastiques envers « les shows de rap », en sortant notamment son téléphone de sa poche de veston pour prendre une photo de la foule, comme pour se moquer de cette pratique… Eh bin.

Tout de même, fort réussi.

Verdict

Grosse surprise : P’tit Belliveau pi les Grosses Coques se classent tout en haut du palmarès, alors que Comment Debord se faufile au 3e rang, et Alex Burger doit se contenter d’une 5e place, après seulement 3 soirées de préliminaires. Rappelons qu’après les 7 soirs (et donc 21 participants) de préliminaires, les 9 premiers rangs donneront accès aux demi-finales.

 

Palmarès (après 3 semaines)

  1. P’tit Belliveau pi les Grosses Coques
  2. Ce7te Life
  3. Comment Debord
  4. Anaïs Constantin
  5. Alex Burger
  6. Foisy.
  7. Marie-Gold
  8. Simon Daniel
  9. Miles Barnes

Événements à venir

Vos commentaires