Testament

Testament sort l’artillerie lourde au Métropolis

Malgré un son loin d’être parfait, le groupe de thrash légendaire Testament avait sorti les grands moyens pour un gros concert mercredi soir à Montréal, puisant plutôt dans les albums des années 2000 et 1990.


Décidemment notre ville doit être maudite niveau sonore pour Testament, puisqu’entre leurs deux derniers passages au Heavy Montréal et leur dernier Métropolis en ouverture de Anthrax il y a quelques années, le son avait toujours été catastrophique.

C’était mieux cette fois, mais toujours pas assez pour apprécier l’excellence et les subtilités de la musique du groupe. La scène est immense, de superbes décors aux couleurs du récent Brotherhood Of The Snake, avec la batterie surélevée, des escaliers de chaque côté, des tapis à l’effigie du groupe : digne des grands groupes des années 1980.

Testament explose sur scène en ouvrant avec la chanson titre du dernier album, où l’ex-batteur de Death, Gene Holgan, s’en donne à cœur joie. Chuck Billy débarque et nous écrase avec sa voix énorme mais trop forte avec de gros effets, enterrant presque les guitares. Il faudra attendre quelques morceaux pour que le son s’ajuste un peu mieux. Rise Up, puis le très bon Pale King, ça envoie du lourd d’emblée, avec le nouvel album qui sera largement représenté ce soir.

Il faut attendre un solo d’Alex Skolnick pour ensuite entendre des vieux titres comme le génial Electric Crown, puis Into The Pit qui voit le pit en question s’enflammer sérieusement. Le quintet de Californie s’en va ensuite faire un tour dans ses années 90 avec des extraits des albums Low et The Gathering.

Tout le monde a son solo ce soir, et c’est au tour de la machine à riffs Eric Peterson. Plus tard, le célèbre batteur Gene Holgan y va du sien, introduisant First Strike is Deadly, toujours une bombe en concert avec son solo harmonisé épique chanté par le public. C’est au tour du géant de bassiste Steve Digiorgio (ex-Death, Sadus) de faire un solo, c’est déjà plus difficile de captiver l’attention.

S’ensuit un morceau instrumental obscur avec encore des solos partout, et tout talentueux soient les musiciens, certains passages n’étaient pas essentiels, alors que beaucoup d’autres titres auraient pu être joués. Le morceau Souls of Black est de sortie, prouvant qu’Alex Skolnick est définitivement un des meilleurs guitaristes du genre, avec ses solos et mélodies très inspirés, tout comme sur le classique The New Order.

C’est l’heure du rappel. Chuck Billy nous raconte qu’à l’époque (fin des années 80), pour une raison qu’il ignore, ils tournaient tous leurs clips dans le Texas. Lors d’un tournage, comme c’était souvent long et ennuyant, il fit passer le temps avec une bouteille de Jack Daniels. Le soir venu, après être allé voir Pantera et fait la fête avec eux, alors qu’il s’allongeait complètement saoul dans sa chambre d’hôtel : « Je sais comment on va appeler le prochain album : Practice What You Preach ! » Et le groupe d’enchaîner le titre, suivi d’un autre classique, Over The Wall, avant de saluer. Une heure et demie de spectacle, respect aux gars de Testament, à qui la cinquantaine n’enlève pas la puissance de feu de la grosse machine, et du monument du thrash metal qu’ils sont.

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Sepultura et Prong dans l’ombre

On dirait que certains groupes ont du mal à garder leur statut de légende, et c’est le cas de Sepultura, dont la prestation s’essouffle vite. Derrick Green reste imposant niveau vocal, et ce batteur avait dû sniffer ses stéroïdes car il donnait un spectacle hallucinant, frappant ses fûts avec une force impressionnante. Mais on s’ennuie rapidement, Sepultura ne retrouve pas la puissance crue, tribale et fascinante des frères Cavalera, et donne cette triste impression de seulement vivre sur un nom. Il faudra attendre les trois derniers titres pour que la foule se réveille avec Refuse/Resist, Ratamahatta et l’hymne Roots Bloody Roots.

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Prong est un groupe un peu bizarre dans la scène métal, à l’image de sa musique. Un nom que beaucoup ont entendu mais sans avoir aucune idée de leur son, un genre de groove metal avec des côtés industriels. À part le dernier morceau plus rapide, on ne peut pas dire qu’ils avaient vraiment leur place sur cette affiche, malgré la présence apparente de quelques fans, plusieurs personnes ont préféré retourner profiter de l’happy hour aux Foufs.

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