AaRON

Montréal en lumière 2016 | Le duo français AaRON s’éclate au Métropolis

Ce samedi, dans le cadre de Montréal en Lumière, le groupe français AaRON prenait possession de la scène du Métropolis pour partager avec le public son dernier album We Cut the Night, sorti avant-hier au Québec. L’occasion de se laisser porter par une belle énergie pop-électro, que Simon Buret et Olivier Coursier n’ont eu aucun mal à partager avec leur public…


Une demi-heure avant le début du spectacle, nous entrons dans le Métropolis et nous nous installons en notant que des petits groupes de jeunes sont déjà assis par terre et disséminés dans la fosse, attendant patiemment que le show commence. Il y a comme un esprit années 1960, festivalier et « Peace and Love » qui se dégage…

Après une première partie assurée par le groupe Kroy, une voix masculine grave et enregistrée introduit AaRON et leur projet We Cut the Night,  en même temps que de longues notes sur des sons de synthétiseurs électroniques font monter la pression.

Le groupe débute avec Magnetic Road, deuxième titre de leur nouvel opus. Quatre musiciens sont sur scène : bien sûr Simon chante, Olivier joue de la guitare électrique, mais on note aussi la présence d’un batteur et d’un claviériste.

D’un point de vue vestimentaire, Olivier a une veste de costume, un chapeau noir très dandy et un jean slim, quand Simon porte un blouson plus sportswear. Sur la partie instrumentale du titre, Simon recule et ne cesse de danser avec la musique.

A la chanson suivante, Olivier et le claviériste échangent leur rôle : le premier est maintenant aux claviers quand le second joue de la guitare. Simon saute, communique un dynamisme certain, et tourne le micro vers le public pour prendre la température chez les spectateurs. On peut déjà noter un très bon résultat!

 

Un mur de son percutant

Quand vient la chanson Seeds of Gold (de l’album Birds in the Storm, 2010), on se laisse prendre par le « tapis sonore » dont nous parlait Simon l’autre jour en entrevue. En effet, on retrouve ces couches qui se superposent et créent un mur de son des plus prenants.

On note au fur et à mesure que les chansons défilent l’esthétique visuelle qui est soignée, c’est beau à regarder, il y a une certaine classe qui émerge de leur prestation, et le travail avec les jeux de lumière accompagne à merveille leur musique. On se sent petit à petit dans un état second, hypnotisés. Que d’applaudissements, d’ailleurs!

Le titre qui a rendu célèbres les AaRON, U-Turn (Lili), est accueilli chaleureusement dès les premières notes de la mélodie. Seuls Olivier et Simon sont sur scène pour interpréter la chanson, en clavier-voix avec des rythmes joués en programmation. C’est mélancolique, tant dans l’interprétation vocale de Simon que dans le choix du son de synthétiseur. Ça réveille des émotions, on aime la voix qui est par moments passée dans des effets (delay), et le très beau riff au clavier.

Aaron - Montreal - 2016-11

Le concert avance, et les spectateurs participent de plus en plus : les mains se lèvent, suivent le rythme… On entend des cris dans la salle, l’ambiance est bouillante.

Sur Maybe on The Moon, on se plait à reconnaître des sons de synthétiseur qui nous évoquent l’espace, et une mélodie aérienne qui rappelle l’esprit « Buckleysien ». C’est chimérique.

 

Diviser pour mieux régner

Nous voilà arrivés à un moment clef du show : Simon nous surprend en jouant avec les cris du public. Il coupe la salle en deux et s’amuse à comparer la puissance des hurlements des deux côtés. Cour contre Jardin, qui est le plus démonstratif? En tous les cas, une énergie survoltée s’ensuit et Simon en joue sur le prochain titre, en faisant crier le public de chaque part, en rythme, en réponses à son chant. Une dimension supplémentaire est donnée à ce titre, par l’esprit fédérateur entre les auditeurs et le groupe qui s’est créé. La foule est maintenant électrisée!

Le titre-phare We Cut the Night commence avec Simon qui danse quasiment dans le noir. La salle est déchaînée, on est impressionnés par l’emprise que le chanteur a eue sur le monde ici présent en même temps que le concert avançait.

Sur Blouson Noir, on ne perd aucunement l’énergie, mais celle-ci prend une autre couleur, celle du désespoir. C’est beau et puissant, cette ardeur noire dont il est question dans la chanson.

On aura aussi la chance d’entendre le titre The Leftovers, dont les arppeggios présents tout au long du morceau contribuent à en faire une interprétation réussie.

Pour leur deuxième rappel, les quatre musiciens nous offrent à nouveau Blouson Noir. Ils saluent avec une ovation puissante et non feinte de la part des spectateurs, venus « couper la nuit » de leurs petits tracas quotidiens, et se laisser porter par une musique pop-électro des plus efficaces.

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