Les 20 ans de la Maison de disques 7ième Ciel au Centre Bell | Une ascension sans limite

Les gens en ont eu pour leur argent, hier soir au Centre Bell, lors de la célébration des 20 ans de la Maison de disques 7ième Ciel. Les milliers de spectateurs attendaient toute une brochette d’invités dans cet aréna mythique, alors qu’on s’invitait assurément dans le plus gros party de rap québécois de l’histoire.

La liste est longue : FouKi, Koriass, Loud, Souldia, Zach Zoya, Shreez, Alaclair Ensemble, Manu Militari, LaF, Muzion, Knlo, Sarahmée…

Alors que le rap avec un grand R fêtait ses 50 ans cette année, la présence de la Maison dans cette sphère depuis maintenant 20 ans nous rappelle à quel point elle est précieuse et importante pour nos artistes et pour la pérennité de l’art du rythme et de la poésie au Québec..

L’idée d’un spectacle-célébration semble gagnant-gagnant a priori, et pour les artistes, et pour les fans. Les nouveaux fans comme les plus nostalgiques peuvent se vider le cœur sur les plus gros hits, les rappeurs vétérans peuvent faire ce qu’ils font de mieux devant une gigantesque foule et les rappeurs de la relève profitent d’une tribune pas possible pour lancer leur matériel.

En pratique, bien que la soirée ait été rythmée, la Maison n’a pas tout à fait gagné son pari de garder le public au bout de sa chaise pendant plus de 4 heures. On voit que le label a misé sur l’inclusion de plusieurs de ses artistes, au détriment de la concision d’une soirée qui aurait pu être raccourcie de beaucoup.

La soirée était toutefois garnie de plusieurs moments forts qui m’ont marqué.

Le fondateur de la Maison est monté sur les planches sous son célèbre alter ego Anodajay pour performer aux côtés de nulle autre que Diane Tell, qui s’est déchainée sur le hit de 2010 Jamais vu.

On a assisté à une classe de maîtres de la part de Koriass et FouKi qui, chaque fois qu’ils revenaient sur scène, savaient raviver la foule, qu’il soit 21h ou minuit et quart. Un art top qualité, une énonciation hors pair, un flow diversifié, on en voulait plus!

On a eu accès à quelques courts moments de Loud, Sarahmée et Knlo, qui ont ajouté du piment dans plusieurs collaborations impromptues et qui ont relevé l’ambiance à tous coups.

Culturellement, l’apport de Souldia est indéniablement le plus important de la soirée, bien que parfois trop imposant, niveau temps. Ses nombreuses tentatives d’obtenir la participation du public pour des flashs de cellulaire ont notamment mis un frein à mon excitation. Somme toute, quelques-unes de ses prestations étaient très relevées, notamment son moment de crowd surfing sur Brûlure, en collaboration avec Tizzo.

Quoi dire d’Alaclair Ensemble, ce groupe populaire et cocasse, qui a apporté une touche dynamique au set, notamment avec leurs grands succès Ça que c’tait et Mets du respect dans ton bac.

Les excellentes prestations vocales de Zach Zoya et Jay Scott ont également rafraîchi les sections dépourvues d’un côté pop.

Le numéro de fermeture, un gros freestyle de groupe, était enflammé et très bien équilibré. Un gros shout out à l’équipe du son qui a fait un sans faute quant aux nombreux micros simultanément connectés. Cependant, on sentait qu’il se faisait tard à l’intérieur du Centre Bell dans lequel l’espace entre les sièges s’élargissait, même Koriass est monté sur scène avec ses lunettes de vue lors de ce dernier acte.

Mes deux découvertes de la soirée : le chanteur pop-rock GreenWoodz et le jeune protégé de Souldia, Jay Jay, qui ont été énergiques et contagieux.

Alors que 7ième Ciel vient tout juste de raffler tous les prix au dernier Gala de l’ADISQ, dont celui de Maison de disques de l’année, l’occasion était toute désignée pour assister à ce qui aura été un énorme X sur la liste de souhaits de Steve Jolin et son équipe.

Un bon moment pour se rappeler de tout le chemin parcouru par la Maison et ses artistes et pour constater l’impact de toute cette équipe sur la culture du rap au Québec qui ne fait que commencer.

 

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