Pierre Hébert

Le Goût du risque paie pour Pierre Hébert

Le Goût du risque, deuxième spectacle solo de Pierre Hébert, rapporte gros à son créateur et pas seulement d’un point de vue monétaire. Celui qui a vendu plus de 20 000 billets grâce à la campagne publicitaire de l’Humoriste mystère offre un spectacle tout aussi hilarant qu’inspirant qui souligne judicieusement l’importance de se laisser guider par le hasard.

Présenté hier soir en grande première montréalaise au Théâtre St-Denis, le spectacle incarne à merveille son titre. Pendant 90 minutes rodées au quart de tour, Pierre Hébert prend possession de la scène avec une aisance magnétique. Évoluant dans un décor composé d’un rideau de lumières changeant d’intensité selon les numéros, il traite sans censure des risques qu’il a décidé de prendre pour rendre sa vie plus excitante et unique. Le risque de l’amour, le risque de regarder un film d’horreur tard le soir, le risque d’assumer ses défauts et désirs, le risque vertigineux mais enivrant de devenir parent…

Tel un Jean-Marc Parent, l’artiste adoré des ados grâce à Vrak la vie parvient à insuffler à ses anecdotes de petits détails pertinents qui font la différence. Le public a l’impression d’habiter avec Pierre, de l’accompagner à ses cours de moto ou en voyage. Bénéficiant de l’apport de son fidèle comparse François Avard à la script-édition, l’humoriste propose un habile mélange entre blagues plus prévisibles mais efficaces et gags franchement surprenants par leur audace et leur recherche. Pour donner vie à ses textes, il maîtrise l’art de décocher un regard dérouté, une grimace ou une moue aux moments opportuns.

Rire aux crampes

Bien des numéros marquent. Sans ne dévoiler aucun punch, notons ici Alex, le voisin aux yeux de deux couleurs différentes qui symbolise l’être parfait, la soi-disant présence d’esprit dans le sous-sol et le voyage de noces en Grèce qui s’avère sans l’ombre d’un doute le clou de la soirée. Grâce à une mise en scène dynamique signée Charles Dauphinais, le segment suscite des maux de ventre tellement il fait rire. Jamais une randonnée à dos d’âne n’a paru à la fois séduisante et horrifiante!

Puisque Pierre le répète habilement dans des contextes variés tout au long du spectacle, le message qui a mené à la création de cette oeuvre reste bien ancré dans l’esprit du spectateur au sortir de la salle. Le Pierre Hébert émotif, les yeux remplis d’eau, qui remercie son équipe et sa famille a l’effet d’une bombe. Il faut accepter qui nous sommes et ne pas craindre d’oser. Oser aimer. Oser être spontané. Entre deux éclats de rire qui font du bien à l’âme en ces temps effrénés, sombres et inquiétants, l’homme de 36 ans, grâce à son charisme, sa joie de vivre et son sens parfait de la comédie, nous convainc de développer notre goût du risque et de rugir aussi fort que le lion présent sur l’affiche!

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