Alexandre Poulin

Entrevue avec Stars | Réponses aux questions des internautes

Hier, sur les réseaux sociaux, Sors-tu.ca vous a demandé  de poser des questions au groupe canadien Stars pour faire une entrevue. Le webzine remercie toutes les personnes ayant participé, et a ajouté d’autres questions aux vôtres au sujet du dernier album de Stars, No One Is Lost. Compte-rendu d’une entrevue avec Pat McGee, le batteur du groupe.

Photo de Shervin Lainez

Photo de Shervin Lainez

 

 

Matthieu Paquet-Chabot (Facebook) : Comment la ville de Montréal a-t-elle influencé votre dernier album ?

Pat : Montréal a joué une influence immense sur notre carrière, je dirais. Ca fait une vingtaine d’années que je vis ici. J’ai déménagé ici car, premièrement, je voulais vivre dans un environnement francophone, puis deuxièmement j’ai trouvé que c’était probablement un des seuls endroits au monde où tu peux vivre avec un style de vie assez luxueux sans avoir d’argent. On n’est pas avocat, on n’est pas docteurs, mais quand même ça nous donne la chance d’être un artiste. Et on est entourés d’artistes, tous nos amis sont artistes. Il y a des collaborations, on s’aide tous ensemble, et on joue tous ensemble. Je pense que c’est l’influence la plus profonde. Et pour le dernier album, on a décidé de l’enregistrer ici mais cette fois-ci on l’a fait dans notre salle de répet’, c’était vraiment chez nous. Et encore pendant l’hiver ! Ça nous force à rester à l’intérieur (rires).

 

Marie-Ève Gagnon (Facebook) :  Sur ce dernier album No One is Lost, il y a un gros contraste entre la musique upbeat et les paroles plus dark, pourquoi ?

Patty : Je trouve que c’est le cas sur tous nos albums. Pendant toute notre carrière onstars-nooneislost a écouté toute sorte de musique, de la house, et aussi de la musique plus sombre. Cette fois-ci, je pense que, même si on n’a jamais vraiment une idée de ce qu’on va faire, c’est juste que sur le moment on a enregistré en haut d’un bar disco. Chaque soir ça commençait à taper. Et puis je pense que ça a démarré un petit peu comme une blague, j’ai commencé à jouer des beat house sur la batterie, et les gens se sont mis à jouer et on s’est dit « Pourquoi pas ? ». Je pense qu’avec Stars c’est toujours ça, c’est toujours un contraste entre les paroles, les idées sombres avec des émotions un peu tristes et la musique un peu plus gaie ou joyeuse. C’est toujours ça, le noir contre la lumière.

 

Sors-tu.ca : Est-ce que, justement, la discothèque dans laquelle vous avez enregistré vous a influencés pour cet album ?

Patty : Oui ça nous a influencés pour la musique comme je l’ai dit. Mais on est aussi devenus très bons amis avec les gens qui travaillaient là-bas. Durant le processus créatif c’était là où on allait, et on descendait chaque soir voir les gens danser. On avait l’intention de faire un faire une fête là-bas pour notre lancement d’album mais la journée où on a fini le disque, le bar a fermé !

 

Sors-tu.ca : Comment expliques-tu le changement de style de Stars au fil du temps, avec ce côté plus disco que l’on ressent sur votre dernier album ?

Patty : Je pense qu’on a toujours été influencés par la musique électronique, surtout celle des années 90 et 80 un petit peu aussi. Je trouve que ces temps-ci, la musique pop a vraiment embrassé ce style de musique. Ce qui se passe dans le monde nous influence, on est toujours engagés, puis la musique qui sort nous touche d’une manière ou d’une autre. C’est vraiment une réflexion de la vie qu’on mène à ce moment-là. Depuis le début, on a appris beaucoup, comment enregistrer, etc… On a dépensé de l’argent dans de l’équipement qui nous donne la chance d’enregistrer dans différents endroits, et on a essayé de se développer en tant que musicien avec notre vie émotionnelle et sociale, qui nous influence sur chaque album.

Five Ghosts était une période assez sombre dans notre vie, donc c’était une réflexion de cette période. Et The North c’était un album un peu philosophique, je trouve, et vraiment canadien. C’était un reflet de la vie à Montréal en plein hiver. Et cette fois-ci, je pense qu’on voulait faire quelque chose qui puisse s’écouter pendant l’été.

Sors-tu.ca : Le titre, No One is Lost est assez contradictoire avec les paroles plutôt sombres de vos chansons, pourquoi ?

Patty : Oui, c’est un peu compliqué à expliquer. Mais il y a toujours des contradictions dans nos vies, dans nos chansons. C’est un peu ironique, car dans le fond, on est tous perdus, on va tous mourir. Dans cette chanson (No One is Lost) on dit « Lève tes mains en l’air car on va tous mourir » C’est un cri de positivité, une aspiration à l’espoir, même si on meurt tous à la fin.

 

Marcia Lafortune (Twitter) :  Comment vous entraidez-vous pour donner le meilleur de vous-mêmes durant le processus créatif ?

Patty : Ca fait tellement d’années qu’on fait ça ensemble qu’on ne parle même pas de ça. On est tellement confortable

Photo de Shevin Lainez

Photo de Shevin Lainez

dans notre place dans le groupe. C’est sûr qu’il y a des moments où des gens sortent une idée qui n’est pas vraiment populaire mais nous sommes vraiment une petite famille, on est assez confortable pour discuter de ces affaires. Puis, je pense que dans le fond on a vraiment un but collectif. Puis, comme j’ai dit, ça fait une quinzaine d’années qu’on fait ça, donc on a vraiment trouvé notre place.

Mathieu Romero (Facebook) : Comment vous êtes-vous retrouvés en première partie de The Killers

au Centre Bell ?

Patty : Nous on ne travaille pas avec evenko mais on est liés avec eux à Montréal. Je ne sais pas pourquoi il n’avait pas déjà une première partie, mais je pense que vu qu’on était libres, et notre manager, qui travaille avec evenko, a organisé tout ça. C’était le fun. On a fait un autre concert avec Coldplay il y a plusieurs années. C’est toujours fun de jouer au Centre Bell.

 

Alain Bouchard (Twitter) :  Durant ce concert justement (celui de The Killers) vous avez dédié une chanson (A Song is a Weapon), à Pauline Marois, pourquoi ?

Patty : Ça c’est Torq, provocateur ! Probablement parce qu’elle est politicienne, et Torq est toujours un peu cynique avec les politiciens. C’était une année intéressante pour Pauline, et puis c’était bizarre, je pense que c’était juste pour être un peu provocateur dans la situation. Aussi, c’était sûrement dans un moment où elle était dans les médias.

Sors-tu.ca : Stars est un groupe qui défend des opinions dans ses paroles, est-ce que vous êtes tous d’accord avec le message que vous portez ?

Patty : Oui, la plupart du temps. Comme j’ai dit, je trouve que Torq a un esthétique un peu punk dans sa philosophie. Il aime appuyer sur les points sensibles et je pense qu’il trouve que c’est sa responsabilité comme artiste. Dans un groupe de musique, il faut forcer les gens à se poser des questions, de l’aimer ou de le détester. On n’a pas vraiment le choix, si moi je veux dire quelque chose d’autre, il faut que j’écrive les paroles.

 

Photo de Shervin Lainez

Photo de Shervin Lainez

Sors-tu.ca : Dans de nombreuses entrevues, Stars se décrit comme un groupe voulant faire des chansons intemporelles, c’est votre but en tant que musicien ?

Patty : Oui, si je regarde les gens qui aiment Stars, ils viennent de partout. On n’est pas un groupe qui est vraiment cool, on n’a jamais été vraiment en vogue. On est un peu culte. J’ai rencontré une petite fille de 9 ans à Amsterdam, ça fait trois ans qu’on est son groupe préféré. Et quand on était à Belfast, une bonne partie des gens avait la cinquantaine ! C’est bizarre, mais c’est juste la musique pop qui résonne chez toute sorte de personnes.

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Stars sera en concert au Métropolis le 5 février, à l’Impérial de Québec le 6, ainsi qu’au Centre National des Arts d’Ottawa le 7, avec Hey Rosetta! en première partie.

 

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