Alpha Thiam

Critique | Daran au théâtre Petit-Champlain à Québec

Vendredi dernier, le public de la Veille-Capitale avait rendez-vous pour de chaleureuses retrouvailles avec l’incontournable Jean-Jacques Daran. Le monde perdu en étant le prétexte, le magnifique Théâtre Petit-Champlain était rempli à pleine capacité et était l’endroit parfait pour l’étaler! La table était mise. Le spectacle débute dans 3, 2, 1…


Scène dépouillée, éclairages sobres, Daran arrive sur scène. Il sera le seul musicien ce soir.

Des images de balade en voiture projetées en arrière-plan accompagnent ses premières notes de guitare. On se laisse immédiatement transporter dans son monde perdu. La balade s’arrêtera devant une minuscule roulotte perdue en forêt. Cette roulotte deviendra le thème de Geneviève Gendron, une jeune et définitivement talentueuse artiste qui accompagne Daran en dessinant sur scène, directement sur les images vidéo en arrière-plan. On prend plaisir à découvrir ce qu’elle prépare au fil de la chanson. Chaque trait s’agence à merveille à la musique et aux paroles.

Le chanteur viendra finalement lui-même allumer le lampadaire fraichement dessiné d’un coup de doigt dans le vide pour clore la chanson. La soirée était maintenant lancée!

On sent malgré tout que l’ambiance est parfois lourde et que Daran n’est pas très à l’aise. Malgré de magnifiques images qui défilent sans arrêt à l’écran, le Québécois d’adoption avouera plus tard que son spectacle n’est pas encore tout à fait rodé. On le sent d’ailleurs parfois nerveux dans son jeu de guitare.

Il n’interagit que très peu avec ses fans, enchaînant les unes derrière les autres des versions acoustiques de diverses pièces de ses huit albums. Il promettra plus tard en soirée que tout devrait être à point lors de son retour pour une supplémentaire le 30 octobre prochain.

L’artiste est peut-être seul sur scène, mais ça ne l’empêche pas d’utiliser ses propres échantillonnages pour s’accompagner à la guitare comme ce fut le cas pour Olivia. Il ajoute même parfois quelques trames musicales savamment jouées avec ses pieds sur un clavier au sol pour plusieurs autres pièces. On le sent maintenant beaucoup plus confiant, plus à l’aise. Il blague même avec un public conquis qui s’abreuve de chacune de ses exclamations!

Pour excuser certaines longueurs entre les pièces, il affirmera qu’une fois cette tournée bien rentabilisée, il pourra enfin s’offrir un technicien qui s’assurera que ses guitares soient bien accordées sans qu’il n’ait à le faire lui-même entre chaque chanson.

Bien qu’il déclare avoir particulièrement froid sur scène, l’artiste de 55 ans offre une performance des plus chaleureuses. Il est surtout particulièrement généreux, offrant au public québécois un spectacle de tout près de deux heures.

Les fans auraient facilement accepté d’en entendre encore et encore, mais comme il doit être à Carleton-Sur-Mer le lendemain, ils le laisseront prendre une bonne nuit de repos avant la longue route qui le sépare d’un autre monde perdu.

 

Première partie : Kensico et Pierre-Hervé Goulet (en photos)

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