Noel Gallagher's High Flying Birds

Bluesfest d’Ottawa 2016 – Jour 2 | Noel Gallagher’s High Flying Birds, Coeur de Pirate, Pandaléon et plus

L’ex-Oasis Noel Gallagher concluait la deuxième journée d’un Bluesfest d’Ottawa plutôt agréable à date, sur la scène principale des Plaines Lebreton. Le survivant artistique des frères Gallagher a livré un concert un peu linéaire, mais axé sur le plaisir de la musique et contenant juste assez de chansons de son ancien groupe glorieux pour laisser les spectateurs dans un état de satisfaction.

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Ils se nomment Noel Gallagher’s High Flying Birds, et depuis 2010, ils servent de véhicule artistique à son musicien éponyme, depuis la séparation officielle d’Oasis en 2009.

On s’entend que ce nouveau nom suscite moins l’engouement que si les cinq lettres « OASIS » étaient inscrites sur une affiche de festival. C’est sans doute pourquoi la foule était aussi éparse pour une tête d’affiche du Bluesfest. Et pourtant, c’est lui, Noel, qui a écrit la plupart des chansons marquantes du groupe, et il en défend plusieurs dans son spectacle.

Bien sur, avec deux albums parus avec son nouveau groupe – dont le plus récent, Chasing Yesterday, paru l’an dernier – l’auteur compositeur britannique continue de créer, et propose plusieurs de ses chansons récentes, dont Everybody’s On The RunIn the Heat of the Moment, ou encore le single AKA… What A Life!

Mais sans surprise, la foule embarque bien davantage lorsque la troupe s’aventure dans les Champagne Supernova, Wonderwall et Don’t Look Back In Anger – l’un des meilleurs refrains des années 1990!

Il n’a peut-être pas la gueule, le charisme et la voix de son frère Liam – qui ne fout plus rien de bon en terme de carrière – mais Noel Gallagher a le respect de tous ceux qui ont adoré Oasis, et son spectacle avec ses High Flying Birds représente l’expérience la plus proche qu’on puisse avoir d’un concert avec le célèbre groupe de Manchester.

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Coeur de Pirate et Pandaléon

Qu’on se le dise, Béatrice Martin fait bien de publier une vidéo sur Internet où elle donne un cours de prononciation de son nom d’artiste pour son nouveau public anglophone.

« Ladies and Gentlemen, please welcome… Cuuueeooowwuuuwwr de PIRATE! »

On sentait chez le présentateur de la scène principale un genre d’angoisse du « OMG beaucoup trop de voyelles ».

Les organisateurs du Bluesfest avancent que 20% de sa foule est francophone, en général. Ce pourcentage était sans doute plus grand devant la scène principale à 19h. Mais quand même, on sentait que Coeur (prononcez « Kurr ») de Pirate (prononcez « Pee-Rat ») intriguait visiblement le public anglo avec sa pop des grandes occasions, rehaussée (il le faut le dire) par une saveur plus rock et entraînante en spectacle récemment.

Et elle en profitait pour se faire très accueillante, rassembleuse et pétillante. À l’instar de sa présence au grand spectacle du Canada Day le 1er juillet dernier sur la Colline du Parlement, Béatrice était en mode Trudeau-bilingue, alternant sans cesse du français à l’anglais de façon inclusive lors de ses sympathiques interventions. Le gros du message était : « Cher anglo, voici quelques politesses françaises que tu devrais comprendre. Dear franco, here’s a few kind words in English that you should understand. On est tous together now ? Ok, voici mon show. »

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Pour ceux qui n’ont pas vu Coeur de Pirate à l’oeuvre depuis quelques mois, voire quelques années, sachez qu’il n’y a pas que sur le plan de sa sexualité qu’elle ait fait son « coming out ». Sur scène aussi, elle est sortie de sa coquille ; jadis timide, voire un peu statique, elle a travaillé avec Nico Archambault afin d’intégrer à son nouveau spectacle des mouvements de danse, ce qui ne manque pas d’intriguer, d’amuser et de séduire. Elle apprend visiblement l’expression corporelle, ce qui prendra un certain temps à paraître totalement maîtrisé, mais au moins, il se passe quelque chose d’engageant, voire de magnétique avec elle sur scène.

Alternant de ses chansons francophones à son nouveau matériel anglophone – paru sur son plus récent album Roses en 2015 – Coeur de Pirate et ses musiciens offrent un show très bien rodé, très pro, très efficace.

Good for elle.

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Notre ixième rencontre avec l’univers de Béatrice fut coupée de moitié puisqu’à l’intérieur du Musée de la Guerre, dans le théâtre Barney Danson, se produisait une autre formation francophone : Pandaléon.

Originaires de St-Bernardin, en Ontario, on devine que le groupe compte sur certains adeptes dans le coin. Plusieurs s’étaient d’ailleurs donné rendez-vous dans la petite salle, où l’ambiance est plus difficile à réchauffer, mais où la sono est beaucoup plus adéquate que sur les scènes extérieures.

Et ça a fait toute une différence. Parce que le trio Pandaléon compte sur une minutie du son qui rend grandement justice à leurs compositions. De dire que Pandaléon a pris du galon en spectacle est un euphémisme. On remarque encore les effluves de Karkwa ici et là, surtout lors des chansons plus planantes où la voix se dépose en douce, mais lors des moments de jam, la grande créativité du groupe ressort et enivre comme peu de formations savent le faire.

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Les frères Jean-Philippe (batterie et voix) et Frédéric Levac (claviers et voix) contrôlent bien les dynamiques, les rythmes et les ambiances sonores, alors que le guitariste Marc-André Labelle procure le petit côté impétueux, la déflagration qui décapsule les moments de tension.

Avec un public aussi attentif, Pandaléon est à son meilleur : subtile, plein de rebondissements, et en plein contrôle de leurs atmosphères. C’est une bulle, Pandaléon. Si on accepte d’y entrer et de se laisser guider, l’expérience cathartique peut être jouissive, comme ce fut le cas hier soir dans le Musée de la guerre.

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Autres spectacles en rafale:

  • Un autre jour, une autre découverte locale au Bluesfest : The Heavy Medecine Band. Du rock légèrement bluesy, légèrement psychédélique, aux mélodies recherchées et aux sonorités bien choisies. La chanteuse Keturah Johnson assure une présence bien dosée au-devant de la scène. Ce groupe mériterait de bonnes occasions de se faire valoir. Ils semblent prêts pour avancer.
  • Tal Wilkenfeld est une jeune bassiste australienne de 28 ans, qui a joué aux côtés de noms prestigieux musiciens comme Chick Corea, Jeff Beck ou encore The Allman Brothers Band, et elle présente désormais ses chansons solo, qui paraîtront sur un premier album de pop-rock vocal d’ici la fin de l’année. Ses chansons explorent un genre très exploité déjà, et sa voix n’est visiblement pas encore aussi mature que son jeu sur le manche à 4 cords, mais l’intégration de riffs et de solos de basse inventifs ajoutent un petit côté rafraîchissant à la formule. Elle sera à surveiller au cours des prochains mois…
  • The Tallest Man On Earth jouait aussi sur la scène près de la rivière, avec son folk-pop légèrement country, complètement encensé par notre collaborateur Joshua Lessard lors de son passage au Festival de Jazz la veille. Nous, on l’a un peu moins vu, parce que son set avait lieu en même temps que celui de Noel Gallagher.
  • Parlant de show qu’on n’a pas vraiment vu, Ben Harper était aussi présent sur scène. Les échos d’un spectacle plutôt terne nous laissent croire que notre préférence pour Pandaléon et Tal Wilkenfeld était judicieuse…

Photos en vrac

Grille de chansons (Noel Gallagher’s High Flying Birds)

Everybody’s on the Run
Lock All the Doors
In the Heat of the Moment
Riverman
Fade Away (Oasis)
The Death of You and Me
You Know We Can’t Go Back
Champagne Supernova (Oasis)
Ballad of the Mighty I
Talk Tonight (Oasis)
D’Yer Wanna Be a Spaceman? (Oasis)
The Mexican
Half the World Away (Oasis)
Listen Up (Oasis)
If I Had a Gun…
Digsy’s Dinner (Oasis)
The Masterplan (Oasis)
Wonderwall (Oasis)
AKA… What a Life!
Don’t Look Back in Anger (Oasis)

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