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Wings Of Metal 2017 | Dernière édition d’un évènement rare et précieux dans la planète heavy metal

Trois soirées de folie métallique, d’épiques décibels, de headbang, de thrash/black/heavy metal avec un public de passionné(e)s. Seize groupes de différents continents finement sélectionnés, des gens de partout dans le monde: Montréal peut se vanter d’avoir hébergé un des festivals les plus uniques dans son genre. Retour sur cette dernière édition du Wings Of Metal aux Katacombes, théâtre d’un évènement rare et précieux dans la planète heavy metal.

Acte II – vendredi 8 septembre

Les Montréalais de Starlight Ritual ouvrent le bal en beauté avec du bon heavy metal à l’ancienne, assez traditionnel, avec quelques touches doom. Encore une fois l’excellent public est présent même à 18h30, un des avantages indéniables de jouer au Wings Of Metal, pas de danger de jouer devant une salle vide en ouverture. Une bonne voix qui rappelle par moments celle du vocaliste de Hibria, menant un groupe bien en place avec des solos harmonisés plutôt épiques. Ils terminent avec une reprise de Manilla Road qui réveille la foule, même si le registre vocal plus grave met moins en valeur le potentiel du chanteur. Rafraîchissant d’entendre un jeune groupe pratiquer un son traditionnel, élégante ouverture du vendredi.

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On repasse dans les années 70 avec un groupe au nom un peu mystérieux dont personne n’est capable de prononcer le nom : Quayde LaHüe. Formé de membres de Christian Mistress, les Américains nous envoûtent avec de superbes sons de guitare, la chaleur et la rondeur des Gibson, qui embellissent des harmonies remarquables. De plus, les gars sont en place au millimètre. Ils sont aussi menés par une excellente chanteuse, sans prétention. Sur un terrain où on aurait pu attendre une voix metal lyrique et extravagante, Jenna s’impose avec une voix rock et authentique, habillée simplement, seulement armée de son tambourin, une belle surprise. Avec des breaks presque progressifs et une touche Thin Lizzyesque, Quayde LaHüe sort un mélange vintage impressionnant, de son niveau et son originalité.

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Il est temps de passer dans le crade et méchant. A l’image de son nom, la musique de Slutvomit est déglutie à toute vitesse d’une manière violente et crade qui arrache les tripes . Le son de guitare manque parfois de gain, mais de bons riffs black les font sortir de la bouillie black thrash et de leur son un peu confus. Des riffs qui sont souvent plaqués par une seule guitare avant que le reste du groupe embarque à pleine puissance, classique mais efficace. Dommage pour un zéro de communication avec le public, et un groupe un peu statique. Mon photographe remportera la palme de la meilleure traduction française des campagnes en les renommant Quiche de Pute. Néanmoins, Slutvomit s’en tire avec les honneurs, brutal et direct à souhait. Encore une fois, la variété des genres de metal représentés au Wings Of Metal est appréciable.

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Les lumières baissent, et un chandelier est allumé sur la scène. C’est l’heure d’une nouvelle messe black metal occulte avec les Chiliens de Communion. L’atmosphère créée est envoûtante et le trio se démarque avec des passages mid-tempos très accrocheurs, lourds mais tapissés de double-pédale. Le chanteur s’exprime seulement par grognements monosyllabiques, même en guise de remerciements, sauf pour engueuler son batteur aux lunettes de surfer qui a parfois l’air à côté de la plaque. Mais Communion va réussir à dégager la magie de son nom, en faisant communier une salle pleine à craquer qui headbangue à l’unisson, possédée par la musique des Chiliens dont l’unique album vient de sortir pour la première fois en vinyle chez Temple Of Mystery Records.

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On change de continent pour aller chercher un groupe culte des années 90 en Grèce, Varathron. Même si on assiste à une des meilleurs prestations niveau mise en scène et présence, le concert manque en qualité de son. Les guitaristes manquent de puissance, et la basse qui claque les enterre un peu. Seul membre original de 1988, le chanteur cagoulé Stefan Necroabyssious occupe bien l’espace. Le batteur réussit à briser sa caisse claire, et Varathron s’en sort quand même bien grâce à des morceaux nuancés avec des intros calmes et atmosphériques. Le chanteur ouvre alors un grimoire pour réciter d’incompréhensibles incantations sataniques. Ça semble marcher, car malgré le passage très calme, un mosh-pit explose, fou et violent, sur le bord de faire éclater une bagarre.

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Retour au thrash metal avec la tête d’affiche du vendredi, Sacrifice. Sans dénigrer les autres groupes, les Canadiens dominent la soirée de haut niveau technique, et sont hallucinants. Ca sonne comme une tonne de briques estampillées 1983 qui déboulent à un volume Motörheadesque, et c’est l’apocalypse dans la salle. Rapide, violent et précis, Sacrifice ravi ses fans en allant chercher dans Forward To Determination, Torment In Fire et Soldiers Of Misfortune. L’expérience et le métier font parler la poudre ils nous sacrifient sur l’autel du thrash metal canadien. Que ce soit dans la frappe précise et puissante de caisse claire ou dans la brutalité des riffs de guitares ultra rapides, Sacrifice impressionne par la maîtrise de son élément, concluant en force une autre soirée mémorable.

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Consultez l’Acte III par ici :

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