Voivod

Voivod aux Katacombes | Adieux à la salle chérie des métalleux et des punks montréalais

Hier soir, les Katacombes ont eu l’honneur de recevoir Voivod, pour l’une des toutes dernières prestations à cet endroit qui sera fermé le 1er janvier 2020. Offrant un spectacle sold-out dans l’épicentre montréalais de la musique alternative, Voivod a une fois de plus confirmé son statut de légende, le tout dans une atmosphère festive et rassembleuse.

Voivod: les immortels

Après avoir participé à l’émission spéciale d’Infoman sur le métal, Voivod a vécu un tout autre type d’expérience hier : celle de présenter l’avant-dernier show aux Katacombes. Ces grands innovateurs s’appuyant sur 36 ans de carrière (incroyable, tout de même!) ont récemment joué avec Gwar lors d’une tournée européenne et ont entre autres performé pour la toute première fois à Izmir, en Turquie au cours du mois de décembre. Le groupe s’est également produit cet été au Festival International de Jazz de Montréal, accompagné par un quintette de cuivres. C’est dire tout l’impact que le groupe crée encore à chaque spectacle, repoussant les limites de ce qu’il est possible de faire avec leur statut de légendes métalloïdes.

Hier, le groupe a présenté quelques pièces de The Wake, leur quatorzième album studio, et a pigé dans ses immenses archives, ressortant par exemple The Prow de Angel Rat (1991), The Unknown Knows de Nothingface (1989), ou encore Tribal Convictions de Dimension Hatröss (1988). On se demande : quelle est leur manière de procéder, pour la sélection des chansons de leurs spectacles? Leur répertoire est si vaste!

Chose un peu étrange, les gens jasaient beaucoup durant tout le show, sûrement heureux de se retrouver et de pouvoir festoyer pour une des dernières fois aux Katacombes. Toutefois, les prestations étaient tout sauf accessoires! Une attention un peu plus soutenue pour cette soirée marquante aurait été appréciée… Aussi, à souligner que de la merch de Voivod, édition spéciale Katacombes, a été créée pour immortaliser l’événement.

Trash plutôt traditionnel en ouverture

En première partie, un public dispersé se rejoint pour Painbow, trio constitué d’anciens membres de Divebomber. Les riffs efficaces et la bonne humeur contagieuse ont conféré une aura à la fois «méchante» et sympathique à l’ensemble. Rien ne ressortait vraiment, mais les musiciens ont présenté des chansons très tight.

Ensuite, Reanimator a mis le party dans ‘place avec son trash métal complexe et agrémenté de death, où moments «galopants» côtoient gros riffs pesants. Le public a commencé à former des moshpits et à lancer leurs bières dans les airs. Elles atterrissaient inévitablement près de la scène, pour former une mare visqueuse sur laquelle les fans vigoureux s’en sont donné à coeur joie.

La bande menée par le chanteur Patrick Martin, blondinet imposant s’abreuvant à même un petit bidon d’essence, a donné une prestation très professionnelle. Un des guitaristes possède une technique impressionnante et qui se mélange bien au reste des instruments, évitant des fioritures inutiles. Une sorte de vent de fraîcheur émane de ce groupe montréalais, qui a déjà à son actif deux EP et deux albums.

Metalian, groupe montréalais de trash très influencé par Judas Priest, Iron Maiden et autres groupes phares de la vague de heavy métal britannique, ne réinvente pas la roue, mais les fans des années 1980 ont pu trouver leur compte dans leur set énergique. Le chanteur en a d’ailleurs conquis plus d’un, avec son falsetto à tomber par terre. Leur grande expérience de la scène se remarque : Metalian a enchaîné les tournées au Canada et aux États-Unis, et a aussi partagé la scène avec des groupes tels qu’Anvil et Thor.

Ces trois groupes ont été une entrée en la matière plutôt old school, ce qui était parfait avant que Voivod n’émerge sur scène!

Sombres souvenirs et promesses de combat

En novembre dernier, nous avions décrit notre amour pour les Katacombes à travers un témoignage personnel. On peut dire qu’hier soir, les gens ont tout à fait profité de ces ultimes instants, avant que la salle ne soit possiblement détruite. Beaucoup ont pris des photos de la colonne de têtes de mort, symbole marquant des Katacombes.

Même si rien n’équivaut au charme sombre de cette salle, la musique et la scène resteront vivantes et trouveront le moyen de réunir les mélomanes à un nouvel endroit. Mais quel sera donc le nouvel emblème de la contre-culture? Où iront les pieds chaussés de Doc Martens? Qu’est-ce qui séduira les cœurs extravagants et teintés de noir? On est malgré tout curieux de connaître la suite.

Le dernier show EVER, intitulé Final Bloodbath: A Farewell to Katacombes, aura lieu le 31 décembre et mettra en vedette pas moins de treize bands de Montréal, d’Ottawa et de plusieurs villes des États-Unis. Sur la page Facebook de l’événement, on peut lire ces mots cryptiques: «This is not the end but the new beginning. We’ll come back stronger because the fight will go on.» Que nous réserve le futur? C’est à suivre. En attendant, les adieux officiels se tiendront demain, dès 16h ! Une belle occasion de défoncer l’année, tout en célébrant ce qui fut – et ce qui sera.

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