crédit photo: Thomas Mazerolles
Ultraviolet

Ultraviolet des Grands Ballets | On cherche le fil conducteur…

On ne présente plus les Grands Ballets Canadiens qui, depuis 1957, multiplient les collaborations dans un impressionnant répertoire classique avec quelques belles de créations plus contemporaines. C’est le cas du nouveau spectacle Ultraviolet, direction artistique de Ivan Cavallari, et de son programme mixte de Kristen Cere, Roddy Doble, Lesley Telford et Cass Mortimer Eipper, présenté du 27 avril au 6 mai 2023 au Théâtre Maisonneuve, à la Place des Arts.

Une soirée mixte avec 4 créations à l’honneur

C’est la chorégraphe montréalaise Kristen Céré qui ouvre la soirée avec sa création Déséquilibre délectable qui s’intéresse à la complexité et à la profondeur des émotions humaines. Suivi du pas de deux Crater, chorégraphié et dansé par Roddy Doble, premier danseur aux Grands Ballets. Avant l’entracte, on assiste au travail de Lesley Telford et sa pièce Beguile qui aborde l’interconnectivité et l’interdépendance des individus.

La soirée se termine sur la création Substrat du chorégraphe australien Cass Mortimer Eipper qui s’intéresse à l’hybridation de l’être et à la place du numérique dans nos quotidiens.

Entre classique et contemporain, on perd le nord

Avant de vous en dire un peu plus sur ce qui me reste en tête ce matin en écrivant ces quelques lignes, il faut souligner l’important travail de mise en scène, d’éclairage et de costume, notamment de Yoko Seyama dans Beguile et Marija Djordjevic dans Substrat. Des belles réalisations, d’une grande subtilité, des heures de travail derrière, ça se sent!

Malgré les moyens déployés, la précision et l’engagement des danseurs ainsi que la qualité de la réalisation, on ne peut s’empêcher de rester sur notre faim et parfois même de perdre le nord dans cette nouvelle création des Grands Ballets.

Tout au long de la soirée, on a beau chercher, le fil conducteur d’Ultraviolet n’est pas aussi lisible et évident qu’il n’y paraît. Entre créations classiques et tentatives plus contemporaines, on a de la difficulté à percevoir ce qui fait l’originalité des Grands Ballets dans cette nouvelle création, ce qui relie les courtes pièces entre elles et ce que la direction artistique tente de partager avec le public. La danse et les quatre propositions sont certes accessibles et vibrantes, mais on ne sait plus vraiment ce qu’on vient voir ici, dans ce melting-pot d’influences et de propositions.

L’exercice n’est pas simple et la critique est facile ; on regrette tout de même que les décors imposants et de grandes qualités ne soient pas suffisamment mis à l’honneur et investis dans le travail chorégraphique.

Rendre la danse accessible, pour vrai

On termine sur une note positive en soulignant le programme « Reconnaissance et générosité » des Grands Ballets qui a permis à 200 femmes en cheminement pour sortir de l’itinérance ou victimes de violence conjugale issues des organismes suivants d’assister à la première d’Ultraviolet :

  • La rue des femmes
  • Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
  • Chez Doris
  • La Fondation Le Chaînon
  • Fondation Y des femmes de Montréal

Cette initiative est rendue possible grâce au soutien de quatre fondations : Fondation J.A. DeSève, Fondation Anonyme, Fondation Ariane Riou et Réal Plourde et Fondation Sibylla Hesse.

Un bel effort pour tenter de rendre la danse et les portes du théâtre plus accessibles, et c’est peut-être ici que réside l’intérêt de cette nouvelle création Ultraviolet. Proposer une danse accessible, avec des questions d’actualité, qui saura rejoindre les curieux et les amoureux des Grands Ballets.

 

Photos en vrac

Vos commentaires