Titus Andronicus

Titus Andronicus au Ritz P.D.B. | L’opéra-punk sans l’opéra

C’est du côté sombre de la rue Jean-Talon-Ouest, au Ritz PBD (ancien Il Motore) que Titus Andronicus était de passage mercredi soir. C’était le 32ème spectacle de leur tournée pour The Most Lamentable Tragedy, paru en juillet 2015. On a donc eu droit à une majorité des pièces de cet opéra-punk, en plus des meilleurs chansons de leurs trois autres albums.


La soirée a commencé avec Baked et Spider Bags, deux autres groupes punk américains. Malgré l’intensité de leurs chansons, c’était malaisant de voir les gens bouger et s’excuser à chaque fois qu’ils frôlaient quelqu’un. Il y avait une différence d’âge assez variée, et ce mélange hétérogène de gens ne savait pas comment mosher ensemble.

  • À droite: des jeunes imberbes en chemises à carreaux avec leurs trois copines qui parlent d’acide.
  • À gauche: les 50 ans et plus qui se remémorent leurs meilleurs moments punk en arborant fièrement un polo du travail.
  • Au milieu: tous les autres.

L’ambiance sombre

Cette variété de gens se transforme en fans finis quand Titus Andronicus arrive sur scène, 40 minutes en retard. Ils commencent avec A Pot In Which To Piss, et tout le monde chante et commence à pousser en malade.

Pour ajouter à l’ambiance punk, il n’y avait que deux faibles lumières. Tsé, quand on doit plisser les yeux pour voir le visage du chanteur qui est à 1m de distance et qu’on a une vision de 23/20 (merci, Ritz PDB).

Le chanteur Patrick Stickles, qui nous surnomme affectueusement ses « Titus », rit un peu de la salle de spectacle. « Wow, je peux voir notre van à partir de la scène ». La scène ressemble à Secondaire en spectacle version garage, avec pas moins de 14 caisses de son empilées les unes sur les autres, 26 pédales, des vieilles valises disparates, et un vieux drum sur un tapis de pouél rouge.

 

Moments forts

C’est sur I Lost My Mind (+@) que la foule devient fofolle. Les gens chantent haut et fort, et font du bodysurfing. C’est la même expérience avec Fired Up, qu’ils font en version prolongée avec beaucoup d’improvisation. Le pianiste Elio DeLuca s’ajoute comme 3ème guitariste, et ils font monter le rhytme pour encourager les gens à mosher. Le chanteur prend soin de ses fans, et craint les blessures. « Je déteste les États-Unis parce que c’est rempli d’égoïstes, donc faites attention de ne pas vous faire mal. »

La fin

Après un « êtes-vous prêts mes Titus? » et une ode aux Blue Jays et Elizabeth May, la soirée se termine sur Fear And Loathing in Mahwah, NJ, chanson forte tirée du premier album The Airing of Grievances, pour remercier les gens présents.

S’ensuit un solo de piano punk assez intense, et le spectacle se termine en 80 minutes. On prend plus de 5 minutes pour crier et taper des pieds en espérant un rappel, ce qui n’était apparement pas suffisant pour l’obtenir…

Déception de la soirée: on s’attendait à quelque chose de plus punché pour la tournée d’un opéra-punk. D’un groupe qui a une réputation DIY et touche-à-tout, on aurait voulu voir des costumes louches et des décors faits maison. On devra encore espérer pour un spectacle théâtral avec ce groupe.

Pour l’instant, les rumeurs courent sur la production de 29 vidéoclips pour accompagner les 29 chansons de l’opéra-punk… On peut déjà se gâter les yeux avec le vidéoclip The Magic Morning.

Grille de chansons:

  1. A Pot In Which To Piss
  2. My Time Outside The Womb
  3. Mr. E Mann
  4. Upon Viewing Brueghel’s Landscape With The Fall Of Icarus
  5. Lonely Boy
  6. I Lost My Mind (+@)
  7. Albert Camus
  8. Lil b
  9. Still Life With Hot Deuce And Silver Platter
  10. Fatal Flaw
  11. (I Am The) Electric Man
  12. Fired Up
  13. Dimed Out
  14. Fear And Loathing in Mahwah, NJ

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