Mykki Blanco

Mykki Blanco au Théâtre Fairmount | « Welcome to my fucking cabaret »

«Welcome to my fucking cabaret», clame Mykki Blanco lundi soir au Théâtre Fairmount, ce qui donnait le ton. Y faisait chaud et humide. Deux caractéristiques parfaites pour accueillir ce rappeur afro-américain LGBTQIA qui nous présentait son premier album complet, sorti en 2016, appelé Mykki. Militant pour sa communauté, ille — n.d.l.r.: le pronom «ille» sera utilisé dans ce texte afin que les genres soient égaux déconstruit le genre autant dans ses textes que dans son apparence. Une soirée survoltée, puissante, remplie de groove accompagnée d’une foule excitée chaude et suave.


Un enfant laissé lousse dans une salle de jeux. Ille prend littéralement d’assaut l’espace pour en faire une scène. Demander à la foule de faire un cercle pour venir chanter en plein centre ou encore traverser l’auditoire pour grimper sur le bar afin de renverser la configuration initiale. Ille surprend et on ne sait jamais où l’attendre. Une prestation brute, remplie de rage au cœur. Ille ne s’excuse pas d’être là, au contraire, ille s’affirme et fait lever la foule.

Sa chanson Loner a fait réagir l’audience et tout le monde s’est mis à danser comme des fous. Ille détient un excellent flow qui se rapproche du «spoken word». Accompagné.e de son nouveau DJ Sissy Elliot, originaire de la Nouvelle-Orléans ; un duo qui fonctionne à merveille.

Une finale discrète

Après avoir arraché sa perruque pour s’en faire une barbe, ille a disparu par le côté de la scène en courant dans le but de mystifier tout le monde. Ça a bien fonctionné. Ille a terminé au bar à se commander un verre, sans que personne ne s’en aperçoive. Une fin incognito ; sans rappel. Le DJ a continué à faire danser les gens.

La première partie était assurée par l’excellent Cakes Da Killa. Un autre rappeur LGBTQIA seul avec son ordinateur. Un début de show présenté devant une salle presque vide. Une centaine de personnes, à peine, dansaient sur sa musique. Malgré un visuel qui ne cadrait pas du tout avec l’énergie de sa performance ; des flocons qui descendent tranquillement qui ont fait place à des pétales multicolores, Cakes Da killa a été un excellent choix pour ouvrir la veillée. Ça a bien mis la table par sa fougue.

Si vous ne connaissez pas le travail remarquable de Mykki Blanco faut faire vite. D’après une entrevue donnée aux Inrocks en 2015, ille songe à quitter la scène musicale pour retourner sur les bancs d’école. Simplement une rumeur ou une vérité ? Pour l’instant, ille est dans le milieu queer new-yorkais une icône largement respectée.

 

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