crédit photo: Marie-Emmanuelle Laurin

Les Retrouvailles Osheaga – Jour 2 | Une soirée agréable en compagnie de Haviah Mighty, Zach Zoya et LANY

On se donnait à nouveau rendez-vous au Parc Jean-Drapeau en ce samedi 2 octobre pluvieux et gris pour une programmation presque à 100% canadienne rap et pop de Retrouvailles Osheaga. Loin d’être une soirée parfaite, l’évènement nous a tout de même permis d’assister, entre autres, aux performances généreuses de Haviah Mighty, Zach Zoya et LANY.

D’abord, il faut saluer l’organisation impeccable du site par l’équipe du festival. Bien que les festivaliers n’étaient que le tiers du public habituel, la division en quais permet une entrée rapide pour chacune des scènes. Notre soirée n’en a été que plus agréable.

On entame la soirée avec la prodige torontoise Haviah Mighty, gagnante du prix Polaris en 2019. Vêtue d’un survêtement blanc, la jeune rappeuse ne se laisse pas intimider pas la pluie ou la foule endormie. Les chansons Tesla, Bag Up et Antisocial amorcent la performance de l’artiste dont le spectacle est déjà un coup de coeur. Son énergie, sa confiance et sa justesse, en plus de sa connexion évidente avec sa DJ, Dem Ones, nous confirment que Haviah Mighty a le potentiel pour faire sa marque. « This is long overdue… dit-elle dans son micro. Montreal, are we going to have a good time? », demande la rappeuse à sa foule encore inégale. Elle reçoit la réponse qu’elle attendait et nous livre une performance digne d’Osheaga.

S’ensuit un spectacle auquel nous avions particulièrement hâte, celui du  projet QCLTUR. Avec des noms comme Connaisseur Ticaso, Souldia, FouKi et Raccoon, les attentes étaient hautes… Peut-être n’auraient-elles pas dû l’être? Une foule dégourdie accueille les rappeurs de QCLTUR, tous se succédant pour chanter la piste qui leur est assignée sur l’album compilation sorti en 2021. L’énergie des artistes manque décidément à l’appel puisqu’ils se suivent sans sembler intéressés par ce qu’ils rappent, parfois en oubliant les paroles ou en chantant dos à la foule. La chanson Un petit peu, jouée par Benny Adam et Nissa Seych, est une des rares où le rendu est efficace. Connaisseur Ticaso, Raccoon et Barnev entrent sur scène pour la piste QCULTUR, et, même si Raccoon est le seul à se démener sur scène, on passe un bon moment. Shreez, Souldia et Fouki font aussi une apparition pour leur chanson respective.

Ensuite, Zach Zoya entre sur la scène adjacente avec une énergie plus digne d’un grand festival, nous rassurant du même coup. Il interagit habillement avec sa foule du début à la fin. C’est d’ailleurs lors de sa performance qu’on aperçoit des gens se déhancher. Le son R&B et sa voix, tant lors de lignes poignantes que dans des balades plus douces, nous conquis. Pour la deuxième partie de son moment de gloire, notamment pour la chanson Patience, des musiciens montent sur scène pour l’accompagner. Le tout ajoute une dimension intéressante aux pistes de Zoya.

Après une pause pour les concerts de Killy et de Faouzia, qui semblent avoir été bien reçus par le public maintenant plus nombreux, nous nous retrouvons face au seul groupe américain de la programmation, LANY. Bien que le groupe de pop soit sur scène pour remplacer l’artiste Grandson – alors que leur propre spectacle prévu à l’Olympia mardi prochain est annulé… – une majorité de la foule est composée de jeunes filles en pâmoison… À croire que ce remplacement de dernière minute aura été avantageux pour Osheaga. Paul Klein et ses trois musiciens enchaînent les chansons Get Away, Cowboy in LA, Super Far, ILYSB et plusieurs autres de leur registre de productions léchées avec talent.

Les performances de Roy Woods, Majid Jordan et Jessie Reyez se succèdent sans trop d’accrocs. Les artistes livrent chacun.e un spectacle adéquat, sans pour autant être les étoiles de la soirée. Roy Woods se dandine tout au long de son spectacle et livre ses chansons avec tact. Toutefois, la basse, beaucoup trop puissante, nous empêche par moments de profiter de la musique ou des voix surtout lors du spectacle du duo torontois de Majid Jordan. Ces deux derniers, habillés d’habits assortis garnis de colombes blanches, nous font passer une bonne heure avec leur musique pop et dance.

Finalement, Jessie Reyez entre sur scène pour clore la soirée avec ses musiciens. Bucket hat sur la tête, elle se donne à son public avec la fougue et le professionnalisme qu’on lui connaît. Les chansons Shutter Island et COFFIN (co-écrite avec Eminem) sont solides. Jessie Reyez et son groupe terminent en beauté une journée de Retrouvailles Osheaga pour le moins intéressante.

Ça se poursuit dimanche avec Half Moon Run, Geoffroy, Allan Rayman, Les Shirley, Valence, The Damn Truth, Stars et le projet AXLAUSTADE, formé de Dumas, Francis Mineau (de Malajube) et Jonathan Dauphinais, avec qui nous nous sommes entretenus dans le cadre du balado Big Shiny Tounes.


Photos en vrac du Jour 2 des Retrouvailles d’Osheaga:

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