crédit photo: Jérôme Daviau
Land of Talk

Land of Talk au Ministère | Soirée en dents de scie

La Montréalaise Elizabeth Powell est venue nous présenter son dernier EP « Calming Night Partner » avec son groupe indie rock, Land Of Talk, mercredi soir au Ministère.

J’avais découvert cette formation, il y a quelques années lors de la diffusion d’un excellent concert diffusé sur les ondes de la CBC mais j’avais tout autant été déçu par l’album sans éclat Cloak and Cipher, qui supportait cette tournée. Ce mercredi, c’était la première fois que je voyais la formation sur scène.

Devant un Ministère bien rempli, Elizabeth Powell arrive sur scène en robe lamée verte, la guitare placée très haute.

La marque de fabrique de Land Of Talk, c’est cette guitare aux rythmiques atypiques accompagnée d’une voix claire et bien posée, au service de compositions d’une originalité plutôt rare, oscillant entre rock indie et pop assumée.

L’habile construction des titres nous emmène doucement dans son univers et j’apprécie particulièrement la belle chimie avec son groupe, notamment le bassiste qui brille par une présence hilare et une efficacité redoutable. Plus effacée, à l’orgue type Farfisa des années 60, la claviériste jouera de rares solos fort remarqués qui feront dandiner la salle.

Comme c’est la tendance actuelle, le fond de scène baigne sous de belles projections, plutôt bien réussies qui ne sont pas sans m’évoquer les images d’une VHS fatiguée, restée trop longtemps à l’arrière d’un char au soleil, avec des formes surréelles aux contours altérés.

La chaleur de plus en plus étouffante dans la salle, Elizabeth Powell avouera regretter très rapidement son choix de robe, la sueur étant aussi présente sur scène qu’en salle.

Je ne peux cependant pas mettre de côté l’accordage interminable entre chaque titre avec des jokes plates récurrentes à base de références au festival de jazz, un bon moyen de laisser retomber l’ambiance qui sera en dents de scie tout le long du show.

Au final, un concert chaleureux qui aura su atteindre son public mais qui aurait gagné à être plus ramassé pour gagner en efficacité et mettre davantage en valeur les compositions d’Elizabeth.

 

Zoon en première partie

En première partie, la formation torontoise Zoon nous a présenté son rock plus proche du shoegaze que du folk expérimental, tel qu’annoncé. Particularité du groupe, un violoncelle électrique apporte une touche originale en développant les lignes mélodiques et en posant de belles nappes.

Par contre, je dois avouer que la guitare fortement modulée type Mac Demarco, ça me donne le mal de mer, un moment donné. Et j’aurais bien plus apprécié, si ce n’était du chant falsetto omniprésent mais approximatif. À noter tout de même, au milieu du set, un titre instrumental enlevant qui n’était pas sans rappeler de bons moments de la new wave des années 1980.

Vos commentaires