crédit photo: Marie-Emmanuelle Laurin
Gros mené

Francos de Montréal 2022 – Jour 1 | Gros Mené au Club Soda : Du gros rock qui tâche et qui ne fait pas dans la dentelle

Quand le retour de Gros Mené a été annoncé en décembre dernier, on était impatient de retrouver la formation stoner de Fred Fortin sur scène et avec un nouvel album tant qu’à faire. Le Club Soda n’a pas été déçu avec les titres de Pax et Bonum.

C’est un Club Soda plein à craquer qui attendait Gros Mené, le projet parallèle de Fred Fortin, notre talentueux monument national du patrimoine rock québécois que l’on ne présentera pas davantage. La dernière offrande du band, Pax et Bonum, sorti il y a deux mois, est le troisième album depuis les débuts de la formation en 1998. On peut dire que ça prend son temps!

Comme c’est l’habitude avec Fortin, le concert commence en force et puissance et avec Gros Mené, c’est la coche au-dessus. Ça commence avec La Sarre du dernier album avec son texte obscure qui fait référence à Michel Rivard, aux champignons et au poulet du Colonel! Ça embraye aussitôt sur Gros Mené, l’hymne officiel du groupe, repris par la salle, enchantée de retrouver la gang.

Présentons les musiciens : le groupe est composé de Fred Fortin au chant et à la basse principalement, parfois à la guitare. L’alter ego Olivier Langevin, frère d’arme inséparable de Fortin est à la guitare. Tonio Morin-Vargas est aux percussions et clavier ainsi qu’à la basse quand Fred n’en joue pas ; c’est un membre bien connu de la scène montréalaise en tant que sorcier du son en studio pour de nombreux albums de la scène rock et jazz.

Et pour terminer, aux drums, la légende Robbie Kuster, musicien d’exception et collaborateur de choix pour Patrick Watson, Black Legary ainsi que sur la scène jazz avec, entre autre, la captivante pianiste Marianne Trudel, Yannick Rieu, le projet Lucioles de Guillaume Martineau et René Lussier. Et là où la boucle se boucle, c’est que le guitariste René Lussier est à l’origine de la formation Gros Mené avec Fortin! À noter également que Kuster est le producteur du disque still got the spirit de la formation Bye Parula, sorti ce jour, le 10 juin, formation qui mérite une écoute attentive et dont on reparlera sûrement.

Sur scène avec Fred Fortin, l’entente est excellente et la connivence entre les musiciens est réelle, le plaisir apparent. C’est évident que le public le ressent et l’attention est bien plus présente que lors de la première partie. Les morceaux sont courts et s’enchainent plus vite qu’une caisse de bière. Ça chante sur le balcon à côté de moi et il y a même quelques body surfers qui glissent aux premiers rangs de la salle surtout pour le rappel où l’on aura droit à l’hymne Ovechkin, au nouveau titre Corrupteur et à Ski-doo, le titre phare du tout premier album.

Avec 21 titres dans la soirée, le band affiche son côté direct et plus lourd qu’avec le répertoire « traditionnel » de Fred Fortin en solo. C’est peut-être là où je m’ennuie des échanges de guitares plus improvisées et des morceaux qui prennent le temps de se construire. Gros Mené, c’est pas dans le détail et ça ne prend pas le temps de souffler.

Après 1h30 à ce rythme-là, j’avoue qu’une bouffée d’air frais a été fort salutaire.

Paix et Bonté!

 

Zouz en première partie

Le groupe Zouz assurait la première partie ce soir devant un public particulièrement bavard et bruyant. Pourtant le trio (guitare, basse, drums) complété par deux choristes, avait de belles choses à nous présenter avec un rock qui rappelle Malajube et des guitares qui évoquent Plants And Animals.

Malheureusement, la voix était particulièrement en arrière-plan et je n’ai pas pu vraiment goûter aux textes. Après ce côté alt-rock des premiers morceaux, les deux derniers titres présentés nous amènent dans leur meilleur et ont même réussi à faire taire une partie des braillards malpolis. Le jeu de slide, entre Ry Cooder et Jack White, nous a apporté un côté blues débraillé du plus bel effet.

Et pour terminer, une toune blues-pop que que ne renierait pas un John Mayer inspiré, mais en plus sale tout de même, avec des accords jouées à la basse pour se terminer sur les acrobaties vocales d’une des choristes a enchanté votre chroniqueur. Je souhaite que leur musique puisse être entendue et surtout appréciée par des oreilles bien plus attentives lors de leur prochain show.

 

C’est parti pour les Francos !

Ce spectacle s’inscrivait dans la programmation du premier soir des Francos de Montréal 2022, un retour en force après deux éprouvantes années sans festivals à pleine capacité !

À l’extérieur, Koriass donnait un grand spectacle sur la grosse scène de la Place des Festivals, bondée comme on ne l’avait pas vue depuis trois ans !

Les Francos se poursuivent jusqu’au 17 juin, avec notamment Souldia sur la Place des Festivals ce soir, et un hommage à Karim Ouellet dimanche.

 

 

Photos en vrac de Gros Mené et Zouz

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