crédit photo: Elliot Garn
Envol et Macadam

Festival Envol et Macadam 2021 – Jour 1 | Des gros décibels sur le terrain de balle!

L’année 2020 devait être une année importante pour Envol et Macadam. Elle était censé souligner les 25 ans d’existence de l’organisme. Pour donner suite à la pause planétaire que nous avons tous connue et qui laisse encore des traces un peu partout dans le monde, l’organisation revient en force cet automne en déplaçant son festival au magnifique stade Canac, château fort du baseball à Québec.

Localisé au coeur de la basse-ville, le site offre un environnement optimal pour les festivaliers avec son skate-parc, et ses terrains de basket et de soccer à proximité au parc Victoria.

Les rues environnantes offrent également une gamme impressionnante de boutiques spécialisées et de restos de toutes sortes.

Flanqué de mon passeport vaccinal et de mon masque bleuté, l’accès se fait facilement dans la joie et la bonne humeur. Tous les festivaliers sont heureux de voir du monde en chair et en os. Ça fait du bien et l’attente fut longue,  alors pas question de jouer les fanfarons. On respecte les normes et c’est très bien comme ça.

La scène, assise directement sur l’espace réservé au lanceur, dessine une ligne bornée à gauche par le 3e but et à droite le 1er but. Aucun accès n’est autorisé sur le terrain synthétique.

Publiée sur Facebook par Karl-Emmanuel Picard.

The Robert’s Creek Saloon

Fondée en 2009, la formation exploite un amalgame de ska, de jazz aux accents de musique latine et punk. The Robert’s Creek Saloon ouvre le festival devant une poignée de spectateurs éparpillés un peu partout dans l’immense enceinte. Il faut dire qu’à 17h30, c’est un peu tôt pour faire le party. La balance de son est excellente et les harmonies vocales résonnent jusqu’au fond du stade municipal. Belle performance de 30 minutes pour ce band qui serait assurément à revoir dans un endroit permettant plus de proximité.

Alie Sin

Le groupe Alie Sin évolue sur les différentes scènes du Québec depuis 2007, livrant une musique énergique alliant punk, folk, blues et country.

C’est qu’ils en font du boucan ces sympathiques lurons armés de leurs instruments  acoustiques ! Remplis d’humour et de joie de vivre, les sympathiques troubadours dégourdissent la foule qui devient soudainement plus animée au même moment où le soleil vient nous faire un dernier coucou, disparaissant peu à peu derrière le temple de baseball.

 

Drogue

Fortement inspirée des Hives, des Sonics et d’Iggy Pop avec son rock décapant, la formation sature ses guitares autant que possible avant d’envoyer la sauce dans les colonnes de son.

Sous les coups de 19h00, Drogue est fin prêt à appuyer sur le détonateur afin de faire exploser les enceintes. Sur l’air de Whole Lotta Love de la mythique formation Led Zeppelin, l’éclairage bleuté laisse présager une éruption musicale très électrique. La Gibson SG fend l’air tel le rasoir le mieux aiguisé de la coutellerie punk metal. Les chansons se succèdent sans relâche et croyez-moi ; ça décrasse les tympans. « Drogue est là pour toi ce soir….Drogue t’aime », déclame l’hétéroclite chanteur déjanté. Il viendra même faire son tour sur le terrain synthétique jusqu’à se rendre à quelques mètres du marbre en fin de match.

Résolument rock, assurément punk rock, mais toujours dans une facture pop, Drogue recommencera à sévir sur une scène près de chez vous.

Planet Smashers

Les Planet Smashers ont réussi à survivre pendant un quart de siècle en tournant dans le monde et en faisant la fête sans arrêt.

Ce soir, 20h15, ça siffle dans les estrades, quelqu’un cri un « Rock n Roll » des plus gutturaux. La table est mise pour les Smashers en cette fraîche, douce et agréable soirée de septembre. Une foule acceptable dans les conditions actuelles. « Salut ! Ça va les amis! » Un petit problème de retour de son et on doit reprendre la première chanson. La troisième fois sera la bonne. Les fans sont debout et ça danse allègrement dans les sections.

« 1,2,1,2,3 Go ! » et le party est pris mes amis ! Le ska à son meilleur ! « On s’amuse ? C’est bon ? » Les chansons se succèdent à un rythme effréné et augmentent de tempo au grand plaisir des festivaliers. Certains iront même s’aventurer sur le toit de l’abri des joueurs afin d’improviser quelques steppettes sous le regard désapprobateur des agents de sécurité armés de lampes torches.

Le chanteur, grand prêtre du ska, possède la foule et leur fait faire tout ce qu’il veut. Mais en regardant son cellulaire, il nous fait remarquer qu’il ne reste que cinq chansons. « Êtes-vous prêt pour Grimskunk ? »

Grimskunk

En novembre 1988, un local de pratique montréalais voit cinq jeunes punks unir leur rage pour jeter les bases de ce qui deviendra quelques mois plus tard GrimSkunk. Près de 33 ans plus tard, le feu brûle encore pour ce groupe mythique de la scène underground.

22h45 et pile à l’heure, la meute culte de la scène alternative fait son entrée sur scène. Encore une fois, la foule est debout, mais en mode attentive plutôt que participative.

Nous devrons attendre des pièces d’inspiration ska pour voir les disciples du stade se déhancher. Grimskunk entonne « Take me out  to the ball game » et c’est à ce moment que quelques spectateurs tenteront une approche vers la scène. Une demoiselle réussira contre toute attente à grimper sur les planches avant d’être gentiment redirigée vers les estrades.

Ayant vu Grimskunk une bonne douzaine de fois depuis le début de leur carrière,  il fait plaisir de constater que ce monument musical de la scène alternative a beaucoup gagné en maturité au fil des ans. La plupart des fans présents n’étaient même pas nés lorsque le groupe s’est formé. Peu de groupes rock peuvent se targuer de transcender leur art à travers les générations. J’ai pris un malin plaisir à redécouvrir ce trésor national.

Champ de rêve

J’ai toujours rêvé de pouvoir assister à un festival de musique au stade municipal de Québec. Il faut croire que mon souhait fut exaucé. J’aurais aimé voir des spectateurs sur le terrain pour avoir une meilleure proximité avec les musiciens. Mais les artistes de la scène alternative sont capables de compromis, de respect des règles pour que le monde du spectacle reprenne son cours normalement un jour. Une belle leçon et un test concluant qui dictera la ligne à suivre dans ce genre d’événement.

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