crédit photo: Maxime Varenne

En attendant le déconfinement #10 | Le Sonar fait surface!

Depuis maintenant dix semaines, notre série hebdomadaire vise à donner la parole à des acteurs du milieu culturel qui ont été durement touchés par la pandémie et à mettre en mots les actions concrètes qu’ont dû poser les intervenants pour s’adapter à la crise. On se penche sur ce qui les occupe, ce qu’ils font (souvent dans l’ombre) en attendant le déconfinement culturel et comment ils permettent à la culture de survivre et de continuer à exister. Cette semaine, on rencontre l’équipe du Sonar, un espace de création musicale lancée par le Rainbow Submarine à Rivière-du-Loup.

Naviguer la première vague

Le Sonar, c’est le plus récent projet de l’équipe derrière le Rainbow Submarine, un concept offrant des spectacles de cuisine mensuels dans l’appartement des trois fondateurs Mathieu, Bastien et Maxime depuis 2017. « À la base, le but était d’offrir une scène aux projets émergents d’ici, parce que la seule autre option à l’époque était la salle de 900 places du centre culturel, explique Maxime Varenne. On voyait aussi des bands se rendre jusqu’à Gaspé en passant par Rimouski, mais qui ne s’arrêtaient jamais à Rivière-du-Loup faute d’endroit approprié où jouer. »

Pour les trois colocataires, leur vision se concrétise tranquillement au fil des années, supportée par des propriétaires conciliants et un conseil de ville favorable à son développement.

Lorsque la pandémie frappe, les activités du Rainbow Submarine sont mises sur pause. À ce moment, l’équipe remet en question la pérennité des spectacles devant public et considère miser davantage sur d’autres aspects de la création musicale. Ce changement de cap, qu’ils avaient auparavant considéré comme une possibilité, devient alors une nécessité.

C’est alors qu’est né le Sonar, une entité regroupant la multitude de services offerts par les membres de l’équipage du Rainbow Submarine. Sans mettre la diffusion de spectacles de côté, le Sonar se concentre pour le moment sur l’accompagnement aux artistes.

Concrètement, que fait le Sonar? « Beaucoup de choses!, répond Maxime. On ne veut pas se limiter en disant qu’on ne fait pas tel ou tel truc, parce qu’on vise vraiment à avoir une approche personnalisée selon l’artiste. »

Du début à la fin, un artiste pourra être accompagné dans ses demandes de subventions par Alexandra, dans l’élaboration d’un kit de presse et d’une identité avec Maxime et à l’enregistrement en studio avec Bastien et Mathieu. On peut aussi penser à de l’aide au booking, au mixage et à la réalisation musicale. Les cofondateurs mettent l’accent sur l’idée d’être un incubateur culturel plutôt qu’un simple studio.

Crédit photo: Maxime Varenne

Quand la musique émerge

Pour les trois cofondateurs, il était clair que le développement d’un volet venant en aide aux artistes demanderait l’appui d’un « matelot ». Arrive alors Alexandra Tremblay, pour qui la mission première sera d’accompagner les artistes approchant le Sonar.

Bastien Banville, natif de la région, a toujours voulu dynamiser la culture à Rivière-de-Loup. « Je trouve ça important de le faire parce que pour moi, si ce n’était pas des gens du Camp musical Saint-Alexandre qui m’ont poussé quand j’étais plus jeune, je n’aurais peut-être jamais eu l’envie de fonder le Rainbow. »

Pour Maxime, la situation que décrit Bastien prouve la nécessité d’une entité comme le Sonar.

Des artistes et des musiciens il y en a et il y en aura toujours dans la région. Ce qu’il manquait c’est une structure encadrante pour les artistes. Il manquait aussi un endroit d’apprentissage où comprendre comment démarrer une carrière. Ça prenait cette étincelle-là pour regrouper une communauté qui existe, mais qui était divisée.

Cette mission fédératrice rejoint certainement Alexandra, qui a écrit son premier roman L’épidémie de VHS l’an dernier. « Ayant moi-même écrit un livre, je pense que je peux apporter un bagage intéressant du fait que j’ai déjà fait ça, partir un projet personnel à partir de rien. »

Originaire de la Côte-Nord, Alexandra connaît bien la réalité des créateurs en région et vise justement créer des ponts entre les différents organismes culturels aux quatre coins du Québec. En exemple, Maxime parle entre autres d’offrir les services d’impression de vinyle en partenariat à la Société des Loisirs à Québec.

 

Le Sonar au jour le jour

Au cours des derniers mois, l’équipe du Sonar a déjà accueilli plusieurs projets dans son studio. On mentionne entre autres le groupe Collation qui a sorti son premier single Le Déluge fin 2020, Olivier Martin qui a travaillé son EP avec la bande du Sonar et qui travaille actuellement sur un premier album et Yvane Corbin qui a sorti un premier EP vendredi passé.

Depuis des mois, l’organisation travaille également à continuer la promotion des artistes. Durant l’été, cinq spectacles de la série « Dans une cour arrière » mettaient en vedette des artistes de la région dans une formule intime diffusée en simultanée sur le web.

Puis, le Sonar organise deux spectacles en salle dans les prochains mois: Jesse Mac Cormack et Mathieu Stellaire le 26 février ainsi que Les Deuxluxes et Olivier Martin le 12 mars. L’assouplissement des règles sanitaires dans certaines régions dont le Bas-Saint-Laurent permettra à quelques chanceux d’assister à ces spectacles.

En rappel

Les articles précédents de la série En attendant le déconfinement:

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