DJ Shadow

Critique | DJ Shadow et Cut Chemist débarquent avec leur Renegades of Rythm Tour à Montréal

Dans le cadre de leur tournée Renegades of Rythm Tour, DJ Shadow et Cut Chemist ont retracé l’histoire du hip-hop américain des années 1980 durant plus de deux heures, samedi soir au Théâtre Corona. Un petit geste pour eux ; un immense show pour tous les amoureux de ce mouvement artistique et musical.


DJ Shadow et Cut Chemist, casquettes vissées sur la tête, sont là. Chacun sa grosse boîte en aluminium pleine de vinyles. Devant eux, six platines et un background lumineux sur lequel des pochettes d’albums sont projetées. La mise en scène est sobre. De toute façon, peu importe. Le public est là, pour une seule et unique chose. Le son mais aussi la performance live des deux DJ internationaux. On ne va pas se le cacher !

Afrikaa Bambaataa honoré

A l’honneur ce soir, le célèbre DJ américain et pionnier du mouvement hip-hop acclamé et érigé comme un maître par ses élèves que sont DJ Shadow et Cut Chemist. Des élèves déjà bien rodés en matière de scratch et de culture musicale.

Bon nombre des œuvres du gourou étaient projetées sur grand écran et jouées ce soir-là. Des œuvres, comme beaucoup d’autres sons qu’il a produits de l’époque, évidemment. D’immenses portraits du grand Bambaataa surplombaient la salle. « C’est un honneur pour nous de jouer tous ces disques. C’est historique ! », s’exclame DJ Shadow au micro.

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

La culture avant tout

Une chose que nous ne pouvons enlever à ces deux protagonistes est leur culture musicale et leur amour pour cette dernière. Ne se contentent pas de scratcher les disques et capoter dessus, mais connaissent chaque histoire de chacun d’entre eux. Brandissent les jaquettes en carton, et donnent même parfois certaines explications historiques des titres.

Au micro, ils prennent également un malin plaisir à informer leur public de l’évolution du mouvement qui se retrouve aujourd’hui dans la House music voire même l’électronique (preuve en musique). DJ Shadow, avec son franc parlé, n’hésite pas à interpeller un dude en train de jaser avec sa blonde en disant : « Lui n’a pas besoin d’écouter puisqu’il connaît déjà tout ! ».

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

La technique en plus du son

Trois platines chacun, il faut savoir maîtriser la chose. Sauf que là, on parle de DJ Shadow et Cut Chemist, deux grands DJ internationaux et reconnus par leurs maîtres. A une main, à deux mains, en se retournant. Bref, dans n’importe quelle situation, ils réussissent à dompter le(s) vinyle(s).

En back-to-back, le plaisir est deux fois partagé et les deux prennent réellement du plaisir à balancer les sons et à se renvoyer la balle. Aucune communication verbale n’est nécessaire entre eux. Uniquement quelques gestes avec leurs mains , voire de la tête.

Cut Chemist joue sur une machine utilisée par Grandmaster Flash datant de 1967. « U can’t find that shit on eBay », dira-t-il. Une marque de plus, marquant l’authenticité de cette soirée old school en plus des « disques authentiques et historiques loués à Universal Zulu Nation », précisera avec fierté et honneur DJ Shadow.

« J’espère que vous avez passé un bon moment, car les soirées comme celle-ci sont rares de nos jours », conclue DJ Shadow. Avant de venir serrer les mains de son public aux côtés de Cut Chemist. Un show de valeur en effet et très intéressant pas seulement musicalement. Mais historiquement parlant aussi.

Le hip-hop n’est pas seulement un mouvement artistique. Il est aussi à l’origine de beaucoup de genres musicaux et de titres, par ses samples utilisés à tort et à travers. Prouvé ce soir-là par le funk, la house music et l’électronique.

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