Dominica Merola

Afterparty Osheaga 2015 | Interpol au Métropolis : Froid et introverti

Prisonniers de leur autobus de tournée, Interpol a dû annuler son concert prévu en novembre 2014 à cause d’une tempête de neige qui paralysait le nord-est des États-Unis. La formation remettait ça vendredi soir, avec un concert en marge d’Osheaga, au Métropolis.


À l’intérieur de la salle, deux mains entrecroisées, parfois jaunies par le jeu de lumière, parfois grises (la pochette de l’album El Pintor qu’on pouvait voir sur un écran installé derrière le groupe) viennent compléter la scène d’un concert qui affichait complet depuis des mois.  Au parterre, des connaisseurs affamés saluent l’arrivée du groupe vers 23h ainsi que les premiers moments de Say Hello to the Angel avec un enthousiasme déchaîné.

Sur scène, ils sont quatre à entourer l’emblématique et discret Paul Banks.  Cinq membres donc, accompagnés de guitares, de la basse, de la batterie et du clavier.  Cependant, un seul manque à l’appel: le bassiste Carlos Dengler qui avait donné à Interpol sa physionomie, son squelette et même sa prestance.  La fougue et le mouvement n’y sont malheureusement plus.

Malgré tout, Interpol c’est essentiellement la voix de Paul Banks, une voix rauque qui fait vibrer des émotions incommensurables sur Narc et Pionner to the Falls.  Cette voix particulière, habituellement si profonde, est coincée derrière les guitares, parfois rendue inaudibles par des problèmes de sons assez fréquents.

La formation veut nous faire oublier qu’on est à un concert et non dans une chambre en train d’écouter un de leurs albums.  En même temps, ça pose problème car la prestation est souvent trop réglée au quart de tour et il n’y a aucune place pour de l’improvisation, un brin de délire ou un rallongement d’un hit adapté pour la scène.  Aucune surprise, le groupe cherche la perfection afin de nous présenter un concert parfait tout en étant froid et introverti.  Notons que le batteur Sam Fogarino met l’emphase sur des solos un peu plus qu’à l’habitude lors de PDA.

Il y a eu quelques moments d’euphorie, avec l’interprétation de Slow Hands puis celle de l’éternelle Lights.  Justement, la lumière s’est rallumée rapidement, au bout de 1h30 de concert et 17 pièces dont 3 lors du rappel (un peu court pour 5 albums studios et des projets solos).

La formation américaine sera de retour au festival Osheaga ce soir de 18h20 à 19h20 sur la scène De la montagne.  L’évènement affiche complet.

Vos commentaires