crédit photo: Pierre Langlois
Simple Minds

Simple Minds, Soft Cell et Modern English au au Centre Bell | Une soirée 80s grandiose

Il est rare que je me sente jeune dans un concert de cette envergure — et pour une fois, ça fait du bien. Aux portes de l’été, Montréal qui, hier, 17 juin 2025, s’est plongée dans une nuit entièrement consacrée à l’Angleterre des années 80, cette décennie souvent moquée pour son goût discutable et ses couleurs criardes, mais ô combien riche sur le plan musical. Au programme : synth-pop, pop-rock et kind of cold wave — un véritable hommage à une époque où les claviers brillaient et les refrains marquaient des générations.

Premières parties

Modern English ouvre le bal avec un set compact d’une trentaine de minutes. Leur succès mythique I Melt With You en clôture fonctionne à merveille, comme un bonbon nostalgique pour les fans de cette époque bénie.

Puis vient Soft Cell, qui se fait désirer avant d’entrer sur scène à 19h59. Le duo culte — Marc Almond et Dave Ball — est épaulé de deux choristes fabuleuses qui apportent une profondeur vocale bien sentie. Leur performance, teintée de post-punk et de cold wave, ravive des souvenirs d’une époque où les clubs vibraient au son des synthés analogiques.

Il faut toutefois reconnaître que le choix d’une formule sans musiciens sur scène affaiblit un peu la présence globale : difficile de faire vibrer un Centre Bell entier sans l’énergie d’un band live. Le charisme du chanteur, son humour et sa longévité forcent tout de même le respect. Malgré une panne technique qui coupe court à l’une des chansons, il garde le cap, porté par son expérience et un amour manifeste pour cette époque, qu’il évoque avec émotion, citant les Pet Shop Boys et tous ces groupes qui ont composé ensemble le tissu sonore des années 80.

Et puis, évidemment, Tainted Love. Dès les deux premières notes, la foule explose. La version live, étendue, est un moment de grâce : les choristes prennent le relais chacune à leur tour, transformant le classique en une véritable fresque vocale. Un moment fort, qui rappelle à quel point cette chanson a marqué l’histoire, que ce soit par Soft Cell eux-mêmes ou à travers ses reprises iconiques (Depeche Mode, Marilyn Manson…).

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Entouré d’un groupe complet et redoutablement efficace, le duo originel s’appuie sur une véritable armée sonore. Mention spéciale à Cherisse Osei, batteuse survoltée (présente depuis 2017), qui dynamite littéralement les morceaux et mène la formation avec une précision chirurgicale.

Cette tournée célèbre la sortie de leur album Live in the City of Diamonds (avril 2025) et fonctionne comme une rétrospective triomphale. C’est massif, c’est maîtrisé, c’est vibrant. Le chanteur nous le dit lui-même : « Vous allez rendre ce concert très émotif ». Et il n’a pas tort!

Des morceaux comme Promise You a Miracle ou All the Things She Said, déclenchent une vague de souvenirs. L’instrumentation plus musclée donne une touche presque Smashing Pumpkins à certains passages. Et bien sûr, Don’t You (Forget About Me), repris par un public en transe, fait chavirer le Centre Bell.

Encore une époque lointaine mise en lumière sur laquelle on danserait jusqu’au bout de la nuit.

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