Unknown Mortal Orchestra

Unknown Mortal Orchestra au Théâtre Corona | Le goût du détail

En tournée de présentation de l’album Sex & Food sorti en avril, Unknown Mortal Orchestra était de passage au Théâtre Corona mardi soir. Le groupe américain et néo-zélandais y a offert un beau mélange de nouveautés et de favoris du public avec un soin particulier dans la mise en scène.


 

Au royaume des hipsters, le style est roi

Dans un setup digne des tableaux Pinterest d’Urban Outfitters, Unknown Mortal Orchestra a invité ses fans dans un petit salon bien invitant. Un mur de plantes habillait le fond de scène, tandis qu’à l’avant, une table tournante trônait au-dessus de vinyles déposés là. Deux estrades couvertes de tapis shaggy blancs surélevaient la batterie et le clavier de part et d’autre de la scène. Et pour parfaire le décor, une chaise Tulipe mid-century avait été placée au milieu de ce temple minimaliste. Si l’on se souvient des derniers passages d’Unknown Mortal Orchestra à Montréal en 2013 et 2015, le groupe avait habitué le public à plus de simplicité dans la mise en scène.

 

Place à Unknown Mortal Orchestra

Unknown Mortal Orchestra a amorcé le concert avec des titres déjà classiques. Le groupe a ouvert le bal avec Ffunny Ffrends, morceau qui les a fait connaître en 2010. La voix fluette de Ruban Nielson a ensuite vite pris de l’assurance et se sont enchaînés quelques uns des titres phares du deuxième album du groupe, II : Swim and Sleep (Like a Shark), Necessary Evil, puis From The Sun. Le chanteur a su donner une dimension épique à ce dernier morceau en s’offrant un bain de foule, guitare en main. Une balade qui a eu le mérite de surprendre le public puisqu’elle s’est terminée au balcon pour un jam aérien avec les musiciens restés sur scène.

So Good At Being In Trouble a ensuite été revisitée avec un savoureux solo de guitare saturée. Une introduction idéale à Nerve Damage! parfaitement exécuté : ses riffs entêtants et son mélange de sonorités sixties et extraterrestres étaient au rendez-vous! Le chanteur a ensuite présenté son groupe tandis qu’un 33 tours tournait sur sa platine. Puis le morceau vedette du nouvel album, American Guilt, a amené un vent de guitares délurées. Lourdes et délurées pour être exact. Sur cette belle lancée, Ruban Nielson a décidé de surfer sur le parterre tout en chantant, dans une tentative bancale mais néanmoins saluée par le public.

Et c’est ainsi que sur Multi Love, le public s’est laissé emporter dans un clapage de mains les bras haut levés; se transformant par la même en public de télévision pour un bref instant.

En guise de rappel, le batteur et le chanteur sont remontés sur scène le temps d’un nouveau titre, puis ont été rejoints par les deux autres membres du groupe pour jouer Hunnybee, encore une nouveauté.

 

Mais qui est Unknown Mortal Orchestra?

Si le jeu du groupe est fluide, son attitude est plus difficile à cerner : à la fois introverti et fédérateur. Solide et frêle. Rock stars humbles en quelque sorte. En tout cas, le courant passe. Ruban Nielson esquisse quelques remerciements en français, s’assure que le public est toujours avec lui et par moments s’étonne avec le sourire de l’enthousiasme que le groupe provoque dans la salle. C’est contorsionné et genou à terre qu’il atteint ses notes les plus extrêmes. Le groupe a offert le panorama complet de ses styles musicaux fétiches, oscillant gracieusement entre lo-fi, funk, psychédélique et rock n’roll. Après plus d’une heure de concert passé en un éclair, le final aura conquis l’audience au complet. Mais après tout, comment résister à un Can’t Keep Checking My Phone qui sonnait quasiment disco à force d’être dansant?

Makeness en première partie : homme-orchestre efficace

Menant de front chant, guitare, platine et clavier, le premier effet que donne l’artiste britannique Makeness est d’impressionner par tant de polyvalence. Sa musique électro dansante a donné des airs de club au Théâtre Corona.

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