Marie-Josée Lord

Scène Ontario 2015 | Critique : Daniel Lanois et Basia Bulat accompagnés de l’Orchestre du CNA à Ottawa

La salle Southam Hall du Centre National des arts (CNA) était pleine à craquer de fans inconditionnels de Daniel Lanois, qui a offert un spectacle fidèle à ses racines et son originalité, jeudi soir, en ouverture de Scène Ontario. Un événement unique qui relevait autant du spectacle que du laboratoire de création artistique et musicale.


 

C’était une première rencontre entre le chef d’Orchestre du CNA, David Martin et le producteur de renommé, Daniel Lanois pour cette collaboration unique, qui avait lieu jeudi soir à Ottawa.

C’est derrière son imposante console que le Hullois d’orginie s’installe pour la première pièce de la soirée, The Deconstruction of Early Days, une nouvelle création tout droit sorti de son studio de Toronto. La fusion entre l’orchestre et la distorsion des sons générés par la console nous annonce une expérience hors du commun.

Autant au niveau de la mise en scène que du son, la superposition des couches de créations et de stimulus (projection en directe d’images de la performance sur écran géant) créent une ambiance complexe tout en gardant la chose accessible.

Dans la continuité de l’éclectique, un homme habillé d’un couvre-tout de travail gris se joindra à Lanois au piano à queue pour l’interprétation de Iceland, tirée du nouvel album Flesh and machine.

L’emphase sera mise sur la maîtrise de la Pedal steel guitare de Lanois, un art, une image de marque pour Lanois qui s’y installe le temps de la pièce Sonho Dourado, inspirée d’un hymne irlandais.

Two Bushas sera offerte en deux versions et le public est invité à choisir celle qu’il préfère : celle de l’orchestre l’emportera sur la version originale de Lanois.

Photo par Greg

Daniel Lanois – Photo par GjM Photography

De The Crash Mountain/Senegal à Still Water en passant par Jolie Louise, les musiciens de David Martin occupent d’avantage un rôle de support à la musique de Lanois, mais The Maker dévoile la puissance de l’orchestre et la possibilité de transformer une pièce sans la dénaturer.

Le duo plutôt étonnant entre la délicate et colorée Basia Bulat et du rocker au look sombre de Daniel prend vie le temps de Shine.

S’en suivra un rappel de deux pièces avec un orchestre muet en arrière plan. Lanois ne terminera pas la soirée sur une note légère, mais plutôt avec une performance étonnante d’électro-métal post-apocalyptique. La scène est plongée dans une noirceur presque totales, les projections d’évolution de fetus entrecoupés d’images saccadées servant de seul éclairage.

C’est avec une deuxième ovation qu’il quittera la scène avec le sentiment accomplie d’avoir livré une soirée bel et bien unique.

 

Basia Bulat

L’harmonie était parfaitement naturelle entre la douce voix et le folk de Basia Bulat et les musiciens de David Martin.

C’est l’orchestre qui introduira Heart of My Own et la guitare-voix de Basia viendra vite confirmer que le pari est gagné pour cette collaboration.

De Paris or Amsterdam à The shore et It can’t be you, on découvre les talents multinstrumentistes de la jeune Ontarienne, dont la maîtrise de cet étrange instrument qu’est l’autoharp.

Elle fera voyager à travers différents rythmes et sentiments, toujours accompagnée de l’orchestre qui souligne les traits de chacune des mélodies et paroles choisies sans jamais les masquer.

Photo par Greg

Basia Bulat – Photo par GjM Photography

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