NXNE (North By Northeast)

NXNE 2014 – Jour 3 | St. Vincent, Swans, Chic Gamine, The Pizza Underground et plus

Le festival NXNE se poursuit à Toronto et notre collaborateur J-F Tremblay continue d’assister à plusieurs concerts pour nous. Retour sur un Jour 3 marqué par les prestations de The Pizza Underground, St. Vincent et Swans.


The Pizza Underground

La journée du vendredi a débuté en fin de matinée, alors que nous nous sommes rendus à la Edward Day Gallery pour la performance de The Pizza Underground, le projet musical et absurde de l’ancien enfant-vedette Macauley Culkin, qui consiste à reprendre des classiques de The Velvet Underground en changeant les paroles pour les faire parler de pizza.

Un DJ sur place faisait jouer d’excellents 45 tours rétros qu’il accompagnait d’effets très pertinents alors que le public attendait dans la petite salle l’arrivée sur scène des musiciens. pizza-underground-nxne-2014-11

Une pizza géante arborait le fond de la scène, et à un moment donné celle-ci s’est détachée de la grille à laquelle elle était fixée et est tombée. Il a bien fallu une demi-heure avant qu’on ne la remette en place. Dans l’attente des tests de son et autres, de la pizza (vraie cette fois) fut servie parmi les membres de l’auditoire. Très apprécié.

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Avec près de deux heures de décalage par rapport à l’heure prévue sur l’horaire et l’application pour téléphones, le groupe a enfin pris place sur scène (Culkin est monté sur scène pendant que le DJ faisait jouer Beat It de Michael Jackson… étrange coïncidence). Arborant tous des lunettes fumées, avec une attitude cool et détachée, les cinq membres de la formation ont entamé la prestation avec des blagues à thématique de pizzas (« Why did the hipster burn himself while eating his pizza? He ate it before it was cool. »), et ont ensuite annoncé que « la prochaine chanson parle de pizzas », chose qu’ils ont répétée pour notre amusement pratiquement à chaque chanson.

L’humour et la bonne humeur furent au rendez-vous tout au long du spectacle. Avec tout ce qu’on avait entendu dire sur cette formation, et sur la façon dont ils ont été chassés de scène par le public dans certaines villes, le résultat est plutôt au-delà des attentes, ou enfin correspond à ce qu’on pensait voir et entendre. Les voix se marient bien ensemble, les chansons sont adéquatement interprétées (dans le style chansons chantées autour d’un feu de camp), avec une seule guitare et surtout des percussions – notamment Deenah Vollmer qui tape avec une baguette sur… une boîte de pizza.

En plus des Velvet Underground, l’un des membres du groupe a repris également des chansons de Nirvana, avec une twist: les chansons étaient chantées au passé (Come As You Are devient Came As You Were), dans un medley à la guitare acoustique alors que le musicien, surnommé « Kurt Cobain’d », était affublé d’une perruque et d’un accoutrement rappelant l’ancien leader de Nirvana.

Somme toute, le spectacle de The Pizza Underground nous a bien amusés et fait passer un très bon moment. C’est sans prétention, c’est exactement ce que ça prétend être, et c’est l’fun.

Swans 

La soirée a commencé avec les vétérans de Swans au square Yonge-Dundas, devant une très grande foule enthousiaste. La bande du chanteur et guitariste Michael Gira donne dans un rock expérimental tout ce qu’il y a de captivant. Sa façon de bouger les bras en l’air, de lever la tête et de chanter une sorte de charabia qui semble être destiné à un quelconque dieu de la pluie ou du soleil est fascinante à observer, ainsi que la musique qui l’accompagne est d’une étrangeté charmante.

Les guitares se font torturer par les musiciens, les accords varient peu, mais le rythme est changeant, les pièces sont longues, majoritairement instrumentales. Quand Gira chante, les mots semblent avoir peu d’importance. C’est l’effet créé, l’énergie générée par le groupe qui prime.

C’était notre première expérience de Swans, et nous avons été définitivement conquis. Le plaisir aurait probablement été plus grand dans une salle, alors qu’on avait l’impression que l’effet enchanteur de cette musique se perdait un peu dans un si grand espace, mais n’empêche que d’assister à un spectacle de Swans est une expérience extrêmement intéressante.

St. Vincent

Aaah, la belle Annie Clark. Si fascinante, si belle, si talentueuse. La foule l’attendait avec excitation. Guitariste hors pair, chanteuse extraordinaire, St.Vincent a opéré sa magie pendant une heure trente de pur bonheur musical.

Sa façon de jouer avec sa guitare tout en faisant de petits pas robotiques sur scène, ses mouvements de bras, de tête, ses mimiques, tout est sublime chez cette femme. Elle possède un charme magnétique qui sait tenir en haleine un public aussi vaste que celui qui était sur place vendredi soir au square Yonge-Dundas.

Elle est souvent accompagnée au chant et à la guitare d’une autre musicienne, et ses interactions avec elle sont à la fois drôles et d’une grande précision musicale. La voix d’Annie est d’une justesse incroyable, d’une grande douceur tout en pouvant se projeter au-dessus de cette foule et atteindre chaque personne présente.

En cours de spectacle, la chanteuse est allée se jucher sur une sorte d’escalier tout blanc pour faire quelques chansons, puis plus tard en est descendue en se laissant glisser de tout son corps d’une marche à l’autre. Totalement gamine et joueuse, et elle garde son sérieux tout au long de la performance!

Clark a joué de nombreuses chansons de ses deux derniers albums, au grand plaisir des gens qui chantaient, dansaient, participaient en masse. Un très beau moment de musique en plein cœur de la métropole.

Chic Gamine

Plus tard, un petit détour vers la petite salle du Rivoli pour voir la formation Chic Gamine, dont les membres viennent de Winnipeg et de Montréal. Donnant dans une pop aux intonations rock, flirtant souvent avec la soul, le groupe est composé de trois chanteuses et multiinstrumentistes, et de deux hommes à la guitare et batterie.

Les trois chanteuses prennent le lead à tour de rôle, interprétant avec cœur et passion des chansons traitant de relations hommes-femmes. Souvent leurs voix se juxtaposent les unes aux autres, et les harmonies sont d’une beauté sublime.

Leur énergie, et leur attitude très amicale est contagieuse et le groupe est habilement capable de transmettre à la foule le plaisir qu’il a visiblement sur scène. Une réelle surprise des plus agréables que la découverte de ce groupe que nous allons surveiller de plus près!

 

Sidney York  

Toujours au Rivoli, nous assistons à une performance de Sidney York, un quatuor qui fait dans le « nouveau pop ».

Les chansons sont énergiques, les voix claires, et le tout est habillé de synthétiseurs. Les deux femmes au cœur du projet jouent divers instruments. L’une est chanteuse d’opéra de formation et joue de la guitare, l’autre est bassoniste. Et le basson est présent sur scène, et joué dans plusieurs pièces. Une batterie et une basse, jouées par deux hommes, complètent le tout.

Et c’est très accessible, commercial, ça fait taper du pied et donne envie de danser. À un moment de la prestation, les deux femmes se retrouvent à jouer du même synthétiseur, entrecroisant les bras sur l’instrument, tout en chantant.

Le mélange des instruments, des voix qui se combinent très bien, et des rythmes enlevants font en sorte que Sidney York vaut amplement la peine qu’on s’y attarde.

 

Freeman Dre & the Kitchen Party  

Puis nous avons terminé au Cameron House où la fête battait son plein à notre entrée, tandis que Freeman Dre & the Kitchen Party jouait devant un public endiablé des airs de fête.

Alors qu’on s’attendait à voir la formation Animal Parts sur scène – peut-être une mauvaise lecture du programme de notre part – quelle belle surprise fut la découverte de cette formation originaire de Toronto!

Mêlant chant passionné par un chanteur très rassembleur, accordéon, piano, guitares et flûte irlandaise, le groupe est tout indiqué pour faire le party. Il faut voir le joueur de flûte irlandaise se lancer dans un solo avec une flûte, puis s’en mettre une dans chaque narine et continuer expertement son solo, pour ensuite nettoyer à la vitesse de l’éclair l’emboût d’une des flûtes et se la remettre dans la bouche pour terminer son solo. Jouissif!

Le groupe a dépassé son heure prévue pour jouer, mais le public en redemandait, l’alcool coulait à flots, et la bonne humeur était sur tous les visages présents. Des pièces originales énergiques, et une reprise très sentie de I Put A Spell On You, nous ont vendus au groupe que nous allons surveiller à l’avenir.

Et c’est ainsi que notre périple musical du vendredi s’est conclu. Au menu ce samedi: Beach Day, Mac DeMarco, Spoon, Future Islands et plus encore

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