Luzia (Cirque du Soleil)

Luzia du Cirque du Soleil | La rencontre parfaite entre le soleil mexicain et celui du cirque

Lorsque le grand chapiteau blanc et bleu du Cirque du Soleil hisse ses armatures, on sait que l’on est du bord le plus chaud du calendrier ! Premier événement d’envergure à ouvrir la saison estivale, Luzia nous entraîne dans une virée imaginaire au cœur d’un Mexique revisité à la sauce fantastique. Oscillant brillamment entre clins d’œil aux traditions et prouesses technico-acrobatiques, le spectacle, que j’ai vu hier, le 15 mai 2025, est un bijou rythmique et narratif.

Peut-on encore être surpris·e par une production du Cirque du Soleil ? La réponse est définitivement oui. Pourtant, les ingrédients de base sont les mêmes. Costumes multicolores, voix et instruments envoûtants, numéros « classiques » modernisés et histoire qui laisse une large place à la subjectivité… alors, qu’est-ce qui fait la magie Luzia ?

Sans doute l’immersion raffinée, sans excès et teintée de surréalisme, dans la culture mexicaine. Cela étant dit, on reste dans une production du Cirque du Soleil : dès l’ouverture – et après une introduction musicale à valeur de mise en bouche – c’est un feu d’artifice pour les sens. Notre hôte clownesque descend du ciel, tourne une clé géante et… Wow ! Une acrobate rappelant le peuple des Tarahumaras, pour qui la course a une portée spirituelle, se lance à bonnes foulées sur un tapis roulant. Derrière elle se déploient deux gigantesques ailes de papillon monarque, servant de haie d’honneur à une marionnette-cheval (symbole de liberté au Mexique) manipulée avec un naturel désarmant.

Le ton est donné, les yeux sont grands ouverts, l’attention est happée à son maximum. À tel point que les changements de configurations scéniques passent inaperçus à plusieurs reprises.

En effet, les vedettes insoupçonnées de Luzia sont des éléments de scénographie. Ce tapis roulant donc, disparaissant comme par magie pour laisser place à un plateau tournant tout aussi captivant ; ces marionnettes animées – cheval et jaguar – qui apportent beaucoup de poésie à certains tableaux ; l’omniprésence du disque solaire issu de la culture maya, représentation hautement sacrée qui sert de support aux projections de toute beauté.

Citons également la fresque cylindrique géante utilisée avant l’entracte et au début de la deuxième partie. Mine de rien (si on peut dire), c’est un ajout très convaincant pour rappeler la beauté des symboles mexicains.

Bien sûr, impossible de ne pas parler du rideau d’eau (ou du rid’eau finalement 😊). Tantôt à saveur onirique avec les acrobates, tantôt à saveur comique avec notre hôte gaffeur, il nourrit l’interprétation. Certain·es y verront une allusion aux orages et aux ouragans, d’autres s’émerveilleront devant les figures qui y apparaissent, mais n’en disons pas plus. Et autre prouesse, écologique cette fois : les 10 000 litres d’eau utilisés sont récupérés à chaque représentation.

Qu’en est-il des numéros ? Variés, intenses et rythmés : tout le monde y trouve son compte. Les acrobates avec cerceaux ouvrent le bal avec maestria. La douceur s’invite avec un exercice périlleux de main à main qui force le public à osciller entre enchantement et tension. L’humour fait plus tard sa place avec un équilibriste qui ne craint pas les hauteurs et un contorsionniste qui offre un moment dérangeant à souhait. Et finalement, un certain nombre de performances utilisent l’eau disponible pour ajouter une petite touche de difficulté supplémentaire, notamment pour les roues Cyr, la voltige avec sangles ou le football freestyle (jonglage au pied avec un ballon de soccer).

D’un point de vue purement personnel, l’étoile du match revient à la séquence de pole dance porté par des prestations à la fois sensuelles et physiques et surtout, à celle du jonglage. Pour parvenir à renouveler un numéro aussi conventionnel que celui-ci, l’artiste donne tout et c’est magnifique !

Après une ultime démonstration de haute voltige sur balançoires russes, la déambulation de notre hôte se conclut sur une superbe image suspendue dans le temps. Une petite touche d’émotion pour la fin d’un voyage… qui fait désirer fortement le prochain !

Présenté sous le Grand chapiteau installé dans le Vieux-Port de Montréal jusqu’au 24 août 2025. Détails et billets par ici.

Photos en vrac

 

Événements à venir

Vos commentaires