crédit photo: Marie-Claire Denis

Les Retrouvailles Osheaga – Jour 3 | Half Moon Run, AXLAUSTADE et Allan Rayman brillent en clôture du festival

Les Retrouvailles Osheaga se sont conclues dimanche soir dans la joie et le bonheur, au terme d’une troisième journée cette fois sous le signe du rock.

Les Shirley ont donné le coup d’envoi avec leur bonne humeur habituelle, leur dégaine joyeusement punk et leurs chansons pop-punk sans détour. En ce jour de 30e anniversaire de la bassiste Sarah Dion, les trois femmes avaient visiblement le coeur à la fête, même si la chanteuse et guitariste Raphaëlle Chouinard se disait légèrement intimidée en voyant sa propre face en très gros plan sur les écrans géants du site, qui se trouvaient dans son champ de vision. Très bonne claque de la part du trio montréalais!

Valence suivait avec un set sympathique, sous le signe de la légerté. Il faisait bon les retrouver, un an après leur victoire aux Francouvertes. Avec un premier album en poche cette fois – l’excellent Pêle-même, paru il y a deux semaines à peine – le groupe a joué plusieurs chansons toutes fraîches, ainsi que l’incontournable Jupes aquariums. Bien qu’il n’y avait pas encore beaucoup de gens sur le site d’Osheaga à cette heure-là, Valence a probablement récolté quelques nouveaux fans grâce à cette prestation, marquée par son charisme, son look normcore (avec moustache, camisole blanche et bas blanc, notamment), les petits déhanchements des six musiciens, et bien entendu, la grande qualité d’écriture pop qui avait fait ses preuves lors du parcours victorieux des Francouvertes.

 

Une première réussie pour AXLAUSTADE

Le clou de la journée, c’était sans contredit la toute première prestation du projet AXLAUSTADE, formé de Dumas, Francis Mineau (de Malajube) et Jonathan Dauphinais (avec qui nous avons d’ailleurs jasé dans le cadre du balado Big Shiny Tounes).

Le trio propose un grunge instrumental à tendance post-rock fortement imbibé d’influences 90’s.  Pour ceux qui ne l’avaient pas compris en écoutant l’album, les interludes entre chaque pièce rendaient ça encore plus explicite. Tout de suite après 01_respiration, une version 8-bit de Welcome to the Jungle de Guns ‘N Roses jouait sur des images du jeu de Nintendo Excitebike, juste avant de se faire « déchirer » par la tonitruante 02_axl au stade, comme pour symboliser (à l’instar du nom du groupe) l’arrivée du grunge qui a « déchiré » le glam rock au début des années 1990.

Plus tard, ce seront des images de Chambre en ville, ou du film Beethoven (oui oui, le Saint-Bernard!) sur l’air de Who Let The Dogs Out? qui agrémentaient les brefs moments où les gars accordaient leurs instruments en vue de la prochaine pièce. Des références claires aux belles années d’adolescence des trois musiciens.

Mais le plus beau moment du concert demeure l’arrivée de trois enfants vêtus en écoliers, qui dansaient sur scène. Absolument adorable!

Après une trentaine de minutes des pièces de l’album, le concert s’est conclu par une étonnante reprise de Plus tôt d’Alexandra Streliski (!), qu’une amie a confondu pour une pièce d’Explosions in the Sky… C’est dire à quel point ça donnait une  nouvelle nature à la pièce néo-classique!  Juste pour ajouter une mini-touche de geekitude 90’s, Dumas a tenu à glisser quelques notes du fameux riff de Today des Smashing Pumpkins, un clin d’oeil qui ne nous a pas échappé (surtout quand on connaît tout l’amour que Dumas ressent pour Siamese Dream) !

Espérons une suite (une tournée?) pour ce savoureux projet rétro-futuriste carrément viré su’l top!

 

Parmi les autres notes positives de cette journée rock, on notera la découverte d’Allan Rayman, mystérieux mec du Wyoming, installé à Toronto depuis quelques années. On avait entendu quelques-unes des chansons de ses quatre albums parus depuis 2016, mais sa présence scénique fait vraiment toute la différence. Tour à tour crispé, anxieux , expressif et explosif, il capte l’attention avec son langage physique, et fascine par son merveilleux grain de voix et son chant vraiment très incarné.  On le sent tourmenté, résolument énigmatique, difficile à cerner…

Ses textes portent sur toutes sortes de choses, selon ce que l’on a pu en capter : de sa crainte de joindre le 27 club à sa fascination pour Peter Rose (si c’est bien ce à quoi la chanson Rose fait référence), en passant par son regard d’introverti sur la très bonne Hello To Me. Très bien soutenu par un excellent band, Rayman donne tout un show, qui donne envie de plonger dans sa discographie et de chercher son nom sur YouTube pour en voir plus.  (À cet égard, on vous suggère son Colors Show de 2017 👌)

 

Les vétérans et habitués des festivals canadiens se sont aussi succédés sur scène : The Damn Truth et leur hard rock hippie très CHOM-FM, Stars et leurs chansons indie rock fort pertinentes au milieu des années 2000, July Talk et leur duo hyper-charismatique au chant.  D’ailleurs, chapeau à Leah Fay qui a été la seule artiste à aller rejoindre et toucher le public, littéralement.

Un peu de chaleur humaine après tout ce qu’on a vécu, c’est la bienvenue.

Sinon, on a trippé sur le percussionniste de Geoffroy, Julien Corrado (aussi du groupe The Flamingos Pink), qui joue du bâton de pluie comme si c’était un gros shaker. Sa vigueur et son enthousiasme ont pratiquement volé le show.

Le week-end s’est conclu sur une très bonne prestation de Half Moon Run, égaux à eux-mêmes. L’ajout du Quatuor Eska sur quelques chansons venait ajouter du souffle à l’ensemble.  Même s’ils ont lancé un nouvel EP cet été, le trio montréalais n’a pas lésiné sur les classiques de ses deux premiers albums, dont Call Me in the Afternoon, She Wants to Know, Need It et Give up. Un crowd pleaser pour terminer cette édition pas ordinaire d’Osheaga en beauté.

 

On garde les doigts croisés pour que les artistes internationaux puissent être de retour l’an prochain, et que la situation sanitaire ne nécessite pas autant de restrictions pour le public.  Mais dans les circonstances qu’on connaît, force est d’admettre qu’Osheaga a accompli sa mission de renouer avec son public coûte que coûte, en proposant une programmation inégale, mais avec suffisamment de bons spectacles pour que les festivaliers rentrent à la maison satisfaits!  C’était un pari risqué, mais qui a finalement porté fruit.


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