King Princess

King Princess au MTELUS | Beaucoup de lux pour la Cheap Queen

Après un passage remarqué au festival Osheaga cet été, la révélation King Princess était au MTELUS afin de présenter son nouvel album, Cheap Queen, qui est sorti la semaine dernière. Toujours aussi confiante, l’Américaine a offert un spectacle lumineux sans fausse note. Bref, de la grossse « lux » (ça veut dire lumière en latin ) pour la Cheap Queen.


 

Un spectacle survolté pour une artiste luxuriante

La nouvelle icône queer vogue sur une popularité qui grandit depuis au moins un an, alors qu’elle avait sorti en 2018 le EP Make My Bed (comprenant ses premiers succès 1950 et Talia) et qu’elle était arrivée deuxième à la compétition BBC Sound of 2019. King Princess en est d’ailleurs à son troisième spectacle à Montréal en un an, elle qui avait aussi joué au Théâtre Corona durant le mois de mai.

En plein contrôle de son espace, la jeune femme de 20 ans brillait par les multiples effets lumineux qui accompagnaient parfaitement la fougue de la chanteuse et sa musique. Alternant entre son micro, son piano et sa guitare électrique, King Princess, de son vrai nom Mikaela Straus, s’est permise quelques pauses afin d’apostropher son public, multipliant les « B**ch » avant Cheap Queen et déclarant même « I made songs for you gays » après Upper West Side. Dans cette mise en scène, elle fait même appel à quelques reprises à son assistant de scène Jake pour qu’il lui enlève une sorte de couche noire qu’elle portait, et pour lui rattacher ses souliers délacées durant une chanson.

Décidément, King Princess sait se mettre en scène et ne manque pas de confiance en soi pour mettre à profit ses nombreux talents. Explorant divers styles, elle a exploré le folk, le rock et la pop en une soirée, donnant un mélange éclectique et original qui résultait principalement en un spectacle varié et dynamique, teinté de quelques revendications pro-LGBTQ+. C’est durant les chansons Pussy Is God et 1950 que King Princess semble avoir le plus soulevé la foule.

Le décor du spectacle était à l’image de l’album qui vient de paraître: un piano avec des nuages peints dessus s’agençait avec le mur du fond, qui se voulait la représentation d’une peinture d’une plage avec des arbres. La pièce de décor principale était un grand trou ovale représentant un miroir (et aussi un vagin?), soutenu par deux paires de mains, qui ornait le sommet d’un petit escalier blanc. Aussi, le style de King Princess, bien qu’il lui soit unique, rappelait par moment des chanteuses dans la veine de LP et Grace Mitchell, surtout lors de son interprétation de Prophet.

Deux premières parties assez différentes

Le duo de Los Angeles, Girlpool était en première partie du spectacle, enchaînant les chansons sans grande interruption. Une entrée en matière intéressante et qui adhère complètement avec le style pop rock de King Princess. Les harmonies, poussées principalement par la voix d’Avery Tucker, méritent d’ailleurs d’être soulignées.

Lorsque le duo a repris la chanson Shallow (de Bradley Cooper et Lady Gaga), la foule s’est manifesté davantage. Ce segment, certes plus conventionnel, aura néanmoins su attirer l’attention du public, qui chantait avec Girlpool les paroles. Il serait malhonnête aussi de ne pas mentionner que quelques personnes dans le public (dont nous) ont remarqué des problèmes mineurs de mixage.

La drag montréalaise DenimPussy est ensuite apparue brièvement sur scène pour effectuer une performance de lipsync remarquée, multipliant les splits et les déhanchements. Accompagnée notamment des chansons These Boots Are Made for Walkin’ de Nancy Sinatra et Vroom Vroom de Charli XCX, la drag a facilement conquis la foule avec sa longue tresse rose et sa combinaison moulante noire.

Ces premières parties ont été choisies astucieusement et ont constitué deux très bonnes premières parties, permettant une entrée à la matière concise de leur univers artistique respectif, tout en adhérant à leur manière au public et au style de l’artiste principal.

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