Keith Kouna

Keith Kouna sur le toit d’Ubisoft : Le voyage d’été

Pour un gars qui affectionne son Voyage d’hiver, Keith Kouna n’est pas vilain du tout dans un contexte estival.

La dernière fois qu’on avait vu Keith Kouna en spectacle, c’était en février dernier, alors qu’il présentait son spectacle Le Voyage d’hiver à la Place des Arts. Il faisait un froid de canard dehors, et sa création mi-théâtrale mi-musicale de son adaptation des 24 lieds du Winterreise de Schubert était aussi à glacer le sang.

On le retrouve ainsi, six mois plus tard, à la grosse chaleur extérieure qui règne sur la terrasse Ubisoft, sur le toit de l’édifice à 5 étages coin St-Viateur/St-Laurent.  Charmant lieu que Bonsound Concerts exploite à quelques reprises durant l’été, permettant à un groupe limité (autours de 200 personnes) de profiter d’une vue imprenable sur le Mont-Royal et le centre-ville de Montréal, tout en appréciant un concert unplugged avec pour seul éclairage le soleil couchant. Il y a eu Sofia Nolin et Groenland en juillet, il y aura l’ex-Sonic Youth Lee Rinaldo en septembre, et entre les deux, Keith Kouna et l’Ontarien Spencer Burton.


Ce dernier a lancé la soirée, vers 18h, avec une dizaine de chansons folk plutôt charmantes et un sens de l’humour à l’avenant. Belle découverte pour la plupart des gens réunis, qui ne semblaient pas le connaître du tout.

 

Formule duo

Puis, Keith Kouna a pris les rênes, vers 19h, question de faire concorder le rappel avec le coucher du soleil.

Seul avec son inséparable pianiste Vincent Gagnon, ils ont offert ce que Kouna aime appeler « la formule française », parce qu’ils l’ont tournée ainsi en France, mais il souligne également au passage la similitude troublante entre l’introduction au piano de Comme un macaque, et celle de Qui a le droit? de Patrick Bruel. Eh bin.

Quand il propose autre chose que son théâtral Voyage d’hiver, Keith Kouna se fait parfois folk, des fois chansons douces, mais plus souvent qu’autrement rock. C’est pourquoi la formule piano-voix est si délicieuse : on a droit à des relectures qui mettent en valeur la voix rauque du chanteur et ses textes poignants, comiques et/ou cinglants.

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Ainsi, Tic Tac est récitée a capella tel un poème, le chanteur demande à son public « d’imaginer qu’il y a de la basse, un drum pis de la grosse guitare » pour La fille (« Ça va rocker en crisse, vous allez voir! »), active la machine à rythme du clavier électrique pour Pas de panique, et jazze encore plus Les Pouliches. 

En revanche, certaines chansons n’ont pas besoin d’arrangements modifiés outre mesure, comme les ballades Labrador, Napalm et Batiscan. Sans surprise, c’est magnifique.

Une très belle heure passée en compagnie de Kouna et son pianiste, qui nous rappelle toute la polyvalence de l’artiste, et son sens du spectacle qui s’adapte à plusieurs contextes. Dont celui-ci, particulièrement enchanteur sous un soleil rougeâtre.

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