crédit photo: Annie Diotte
Festival Fierté Montréal

ImmiX à l’Esplanade du Parc olympique | Le large spectre musical

L’Esplanade du Parc olympique accueillait ce mercredi 9 août la représentation unique d’ImmiX, un événement de Fierté Montréal. Durant près de deux heures, une dizaine d’artistes de tous les horizons se sont succédé sur scène, un reflet concret du mandat premier du festival, celui de célébrer la diversité.

Bien que l’événement ait été annoncé à 20h, les premières notes de l’ouverture par Lumière, projet solo d’Étienne Côté du groupe Bon Enfant, se feront entendre seulement une heure plus tard.

Pas un aspect forcément dérangeant, la femme politique française Christiane Taubira assurant la « première partie » d’ImmiX en donnant un discours porté d’éloquence et de rêve face à la liberté et l’égalité, accompagnée d’une interprète de la langue des signes sur le côté de la scène.

Et puis, cet entracte permet de visiter le site, l’Esplanade plutôt bien arrangée dans sa formule festival, comme à son habitude.

Suivant le morceau Glam de Lumière, de son dernier album du même nom, l’auteure-compositrice-interprète Klô Pelgag foule les planches, habillée d’une tenue de pêcheuse et trimballant un filet sur son épaule.

La proposition est particulière, à l’image même de son univers artistique.

Klô Pelgag tient maladroitement son micro, bouge et danse d’une façon atypique, s’emmêle volontairement dans son filet en chantant, avant de laisser rapidement sa place.

Et le carrousel continue, un artiste passant à l’autre le flambeau dans le courant de l’événement.

* Photo par Patrick Sicotte.

La phrase s’avère profondément clichée, mais il y en a réellement pour tous les goûts durant cette première soirée de l’année à l’Esplanade programmée par Fierté Montréal.

Que ce soit à travers la tendance folklorique d’Édith Butler – 81 ans pour la chanteuse, tout de même! –, le hip-hop revendicateur de Blxck Cxsper, l’attachement à la culture autochtone de Kanen ou encore le caractère de Naomi sur scène, il semble compliqué de ne pas y trouver son compte au cours de ces performances d’ImmiX.

Alors non, la majorité de ces artistes ne semble pas représenter la référence absolue dans chacun de leurs domaines, mais cet aspect de variété voulu permet pleinement à la foule de ne pas avoir le temps de s’ennuyer un instant.

Un, deux ou trois morceaux par passage, et pas plus : vous avez aimé, super! Sinon, « Au suivant », chanterait Grand Jacques.

 

Briller avec Fierté

Dans le courant de ces enchaînements, divers moments se détachent.

D’abord Lumière, alter ego extravagant de Côté habillé à la manière d’une rock star des années 70, et venu pour présenter une poignée de titres de son dernier album, paru il y a à peine trois mois.

Visiblement inspiré par la période glam de David Bowie, le musicien frôle dangereusement la caricature de diverses icônes rock dans l’interprétation de ses morceaux, mais la nostalgie de la proposition compense avec le propos, et place le projet d’Étienne Côté comme l’un des segments les plus agréables de la soirée (une mention à la chanson Rock Band, ayant réellement donné l’impression de retourner un demi-siècle musical en arrière).

* Photo par Patrick Sicotte.

Ce qui reste pourtant le plus à distinguer, ce sont les collaborations, quand les artistes se rencontrent le temps d’un instant en musique.

Édith Butler invite Kanen à chanter un couplet en innu-aimun durant un duo, alors que Klô Pelgag et Joe Bocan en font autant sur le morceau de cette dernière, Apocalypso.

Car oui, le mandat premier de Fierté Montréal demeure cette volonté de célébrer la diversité, mais surtout et plus précisément, cette volonté de célébrer la diversité dans un sentiment de communauté.

La dizaine d’artistes remonte sur les planches pour interpréter un dernier morceau, avant de lancer des fleurs à des membres du public.

Le parterre n’est pas plein à craquer, mais ce sentiment partagé par tous, lui, semble déjà atteindre son apogée.

Heureux, libres et fiers.

Le Stade olympique affiche les couleurs du drapeau LGBT aux alentours de la structure, et on se rappelle que l’endroit accueillera un autre événement d’envergure d’ici quelques jours.

À voir comment la foule de Metallica réagira quand elle croisera la route de celle de la Fierté ce vendredi.

L’arc-en-ciel qui épouse le noir, ça a le mérite d’attirer les curieux.

Le festival Fierté Montréal continue sa 17e édition jusqu’au dimanche 13 août.

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