Gad Elmaleh

Gad Elmaleh au Lion d’Or | Retour sur le spectacle de rodage

L’humoriste français Gad Elmaleh offrait jeudi soir le premier de deux spectacles de rodage dans l’intimité du Lion d’Or, à Montréal. Une expérience unique pour une poignée de fans québécois de « Gadel », qui jubilaient à l’idée de le voir à l’oeuvre de si près, alors que son dernier passage à Montréal se tenait au Centre Bell. Sors-tu.ca était du nombre, en cachette…

Qui dit « show de rodage » dit « pas de médias, svp ». Par respect pour cette règle invisible qui prévaut dans le monde de l’humour, nous éviterons de vous livrer une critique exhaustive de l’expérience et du contenu du spectacle qui était, bien évidemment, partiellement improvisé. Ce qui en décuplait le charme.

L’occasion vaut tout de même la peine d’être soulignée. D’abord parce qu’il est assez rare merci qu’un humoriste français à la réputation internationale s’offre de telles expérimentations chez nous. Dans des espaces aussi intimes que le Lion d’Or, de surcroit.

Les Productions J – qui ont permis à Gad Elmaleh de faire le Centre Bell deux fois plutôt qu’une, en mai 2010 – étaient  également derrière la tenue de ces deux soirées presque secrètes, qui procuraient visiblement davantage d’adrénaline au principal intéressé que de profits.

Les 500 billets (pour les deux soirs) ayant trouvé preneurs en moins de 5 minutes, on se doutait bien que la foule allait être constituée de férus d’Elmaleh. Une foule conquise d’avance, comme le veut le cliché, et prête à sauter à pieds joints dans l’aventure casual proposée.

L’habile fantaisiste – qui a fait ses débuts à Montréal, à l’époque où il y habitait – semblait sincèrement prendre son pied à présenter son nouveau contenu un peu pêle-mêle, sur le fil du rasoir, dans une ville qu’il affectionne particulièrement. Du stand-up à l’Américaine, comme Elmaleh se plaisait à le dire, avec tout ce que ça comporte d’impro et d’interactions constantes avec le public, mais aussi de déviations au plan de match.

D’ailleurs, le concept de rodage n’était vraiment pas caché, bien au contraire: l’humoriste s’amusait à prendre en note les gags « approuvés par Montréal » et ceux moins efficaces, question de bien vendre le concept du « tribunal de Montréal ». Il est à noter que Montréal sera la seule ville francophone de cette mini-tournée de rodage, alors que des spectacles du même genre sont prévus à Los Angeles, New York et Londres au cours des prochaines semaines.

Très souvent bien écrits et presque toujours livrés avec la répartie extraordinaire qu’on lui connait, les gags légers se comptaient par dizaines, tout comme les blagues ethniques. Mais c’est en abordant de front les délicats thèmes de la notoriété et du vieillissement que Gad Elmaleh s’est montré le plus convaincant. Il y a fort à parier que ces deux segments seront exploités lors du prochain one-man show.

Pour le reste, on vous épargne les détails, par respect pour le procédé. Disons simplement que la veillée, qui s’est soldé par une période de questions (!), prenait à la fois la forme d’un laboratoire et d’un rendez-vous doux entre un humoriste généreux et un public hautement réceptif.

Pour 255 personnes jeudi soir, la soirée fut certes un peu courte (on en aurait pris le double, sans exagérer), mais très spéciale, unique, précieuse.  De quoi se sentir privilégié d’avoir pu y assister.

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