Karim Ouellet

Francofolies – Jour 5 | Doody & Kami, Marième et Karim Ouellet

En cette cinquième soirée des Francofolies, la musique du monde était à l’honneur, un peu partout sur la Place des festivals. Dès 18h, les festivaliers ont pu se laisser emporter par la musique du duo montréalais Doody & Kami, juste avant de poursuivre la fête en compagnie de Marième et de Karim Ouellet. Une autre belle soirée réussie dans le cadre de cet événement!

Doody & Kami : « C’est chaud, c’est chaud! »

Le duo Doody & Kami est venu présenter ses rythmes ensoleillés à la foule réunie devant la scène Hydro-Québec, à 18h. Si on comptait bon nombre de travailleurs tout juste sortis du bureau, la musique a rapidement fait oublier le boulot pour transporter la foule dans un univers festif. Au menu : zumba et musique du monde! Un heureux mélange pour donner le ton à cette belle soirée.Sur scène, le duo est accompagné de sept musiciens, se partageant la basse, les guitares, les claviers, la batterie et les percussions. Les deux chanteurs débordent d’énergie et sollicitent la foule en les faisant sauter ou taper dans les mains et ce, tout au long du spectacle. Même si leur énergie aurait suffi à faire de ce spectacle une réussite, Doody & Kami réservaient bien plus à son public, pour leur première présence aux Francofolies.

Doody & Kami, photo par Victor Diaz Lamich.

Doody & Kami, photo par Victor Diaz Lamich.

Dès la deuxième chanson, le petit groupe qui se retrouve sur scène accueille de nouveaux membres : pour quelques pièces, ce sont des danseuses qui viennent démontrer l’étendue de leur savoir-faire et quelques temps plus tard, une équipe de professionnels de zumba, menée par Denis Daigneault, se charge de faire bouger la foule. La chanteuse, Kami, mentionnera plus d’une fois : «C’est chaud, c’est chaud Montréal». Et oui, il faisait chaud à regarder les gens se déhancher sur le parterre.

Même la fièvre de la Coupe du Monde de la FIFA s’est emparée de la foule, lorsque le duo a décidé de faire la pièce Goal. «Pour le Brésil», a déclaré le chanteur du groupe. Quelques spectateurs ont répliqué en criant le nom de leur équipe préférée, avant que la fête ne continue.

Si on se fiait seulement à la programmation, il ne s’agissait que d’une prestation offerte dans le cadre des Spectacles multi-culturels des Francofolies. En réalité, c’était une bonne heure d’exercice et de danse, orchestrée par un duo talentueux et leurs musiciens.

Le soleil, qui a passé une bonne partie du spectacle caché derrière les nuages, a même fini par sortir!

Doody & Kami, photo par Victor Diaz Lamich.

Doody & Kami, photo par Victor Diaz Lamich.

Marième : Petit tonnerre, petit soleil

À 19h, c’est Marième qui est montée sur la scène Bell pour présenter quelques extraits de son répertoire. La chanteuse, qui elle aussi en était à sa première présence aux Francofolies, a donné une prestation solide. Accompagnée de ses musiciens et d’une choriste, Marième a offert sa musique pop et reggae, bref des rythmes festifs qui donnent le goût de bouger, aux spectateurs.

Même si elle ne compte que deux albums à son actif (Marième, 2011 et Petit tonnerre, 2014), elle a fait un choix de chansons judicieux. On retrouvait d’ailleurs sa version de la pièce Africaine à Québec, sur l’air de la très connue Englishman in New York, de Sting. Une très belle appropriation féminine de cette chanson. Parmi les autres morceaux de la soirée, il y avait entre autres les Franky, Laisse tomber les filles, Je rêve qu’on recommence, Dégage et J’vais me battre, de ses albums.

On a également pu voir un côté plus sensible et poétique de la chanteuse, lors de la prestation. Elle a d’ailleurs présenté une chanson en disant «Dans la vie, malheureusement, j’ai connu plusieurs personnes qui ont décidé d’aller rejoindre la nuit, mais cette chanson, je la dédie à tous ceux qui sont encore ici.» Un petit moment touchant.

Au fil de sa performance, la chanteuse prouve qu’elle gagne vraiment a être connue. Sa musique est douce et légère et elle tombe à point pour l’été. Et sur scène, Marième dégage une énergie et une bonne humeur contagieuse, sur une bonne dose de charisme.

Le Québec était tout à l’honneur lundi soir puisque deux des membres du collectif CEA partageaient la scène avec elle. Marième était la voix féminine de ce groupe et une bonne complicité se fait toujours sentir sur scène entre eux. Les musiciens aiment ce qu’ils font et ça se sent!

Si son deuxième album est un « Petit tonnerre », Marième, quant à elle, a tout d’un petit soleil pour rayonner sur scène comme elle a si bien su le faire, lundi soir, aux Francofolies.

Karim Ouellet… King Abid et leurs invités!

Finalement, vers 21h, après une diffusion en direct de la présentation de Karim Ouellet à l’émission Pénélope McQuade, le chanteur tant attendu a entamé la tranquille Cyclone, tirée de son deuxième album. Tout en douceur, le spectacle pouvait commencer. Quelques instants plus tard, c’est la fougue et l’énergie propres à King Abid qui faisaient lever la foule!

King Abid, le percussionniste, c’est un numéro en soi. Il court d’une extrémité à l’autre de la scène, il parle et chante vite, il saute… Bref, c’est une boule d’énergie. Karim Ouellet a d’ailleurs remercié ses talents d’animateur de foule.

Un spectacle de Karim Ouellet implique nécessairement des invités. Pour Décembre, on s’attend à ce que sa petite soeur, Sarahmée, vienne lui rendre visite. Mais lundi soir, d’autres artistes ont partagé la scène avec le renard favori des Québécois. Parmi ceux-ci, on retrouve Koriass qui a offert 88 mph, ainsi que Thomas Hébert et Jonathan Drouin, de Misteur Valaire, à la trompette et au saxophone, tout au long du spectacle. Pour l’interprétation de Marie-Jo, ce sont les filles de la chorale Les Voix Ferrées qui se sont présentées sur scène… Quand Karim Ouellet fait la fête, tout le monde est invité!

Même Marième a effectué un retour sur scène pour la pièce Je t’aime.

Sur la version officielle de la chanson, Karim Ouellet partage le micro avec la jeune chanteuse. Lors du spectacle de Marième, elle avait inclus le morceau dans sa grille de chanson, en le dédiant à son bon ami Karim, sans que ce dernier ne vienne sur scène. Ils se sont repris pendant son spectacle.

Mais même s’il était bien entouré sur scène, le musicien a tout de même interprété quelques pièces en solo, notamment Plume, qui prête son nom à son tout premier album. Chanson écrite il y a de cela quelques années, dans une période où il avait le coeur brisé en 1000 morceaux – rassurez-vous, il va beaucoup mieux aujourd’hui, dira-t-il – on sentait tout de même une certaine émotion dans sa voix.

La formule de Karim Ouellet en spectacle est très bien rodée. Ceux qui l’ont déjà vu savent qu’ils devront forcément lever les bras pendant la petite pause photo obligatoire de la chanson Le monstre. N’empêche que le public semble toujours visiblement ravi de se prêter au jeu et de faire plaisir au maître de la soirée. Et quant à King Abid, fidèle à lui-même, il a une fois de plus animer la foule avec brio, gambadant d’une extrémité à l’autre de la scène pour s’assurer que tout le public reste bien éveillé. Avec lui, le contraire aurait tout simplement été impossible.

Tout plein d’amour, de l’énergie et un peu d’humour pince-sans-rire, voilà ce qui résume une soirée passée avec Karim Ouellet. On peut le voir en première partie de Stromae mardi et mercredi, au Centre Bell.

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