Entrevue avec Émilie Simon: Franky Knight, musique de film et lettre d’amour
La semaine dernière, la Française devenue New-yorkaise Émilie Simon lançait son 4e album complet de matériel original, Franky Knight. L’artiste a accepté de répondre aux questions de Sors-tu.ca au bout du fil, au sujet de cet album qui a le double rôle de servir de trame sonore pour le film La Délicatesse (de David et Stéphane Foenkinos et mettant en vedette Audrey Tautou), dont la sortie en salles au Québec est prévue pour le printemps 2012, et d’album à part entière.
L’écriture de Franky Knight était déjà bien amorcée lorsque David Foenkinos a approché Émilie Simon afin d’utiliser ses chansons pour La Délicatesse. « Certaines choses existaient déjà. David m’a écrit une lettre, on s’est ensuite rencontré et il m’a expliqué son projet, ce qui a mené à d’autres chansons. Nous avons travaillé un peu comme ça, entre Paris et New York », se rappelle-t-elle.
Certains titres provenaient donc d’un besoin viscéral d’écrire, d’autres sont nés en réaction aux images proposées par Foenkinos. « I Call It Love, par exemple, correspond à une scène du film qui justifiait ce ton. Ce que j’avais en tête, c’était des arrangements très chaleureux, humains, du souffle, voilà », explique-t-elle en faisant référence aux cuivres qui interviennent à des moments clés sur l’album.
Les arrangements — qui sont plus organiques que jamais pour Émilie Simon, qui est reconnue pour son approche plus électronique en matière d’arrangements — ajoutent de la splendeur, du corps à Franky Knight tout en évitant le piège du mélodramatique. « Je ne voulais pas trop de cordes, c’était hors sujet. J’étais dans un état émotionnel où je ressentais ce qui était bon et juste. Je ne définirais pas les arrangements ‘d’orchestraux’, ce n’est pas du tout grandiloquent. Il y a des passages très intenses, mais aucun moment sur cet album n’est dramatique ».
Que ce soit en lien avec le film ou son drame personnel, Émilie Simon a opté pour une approche très différente de son album précédent, The Big Machine (2009), premier album entièrement en anglais pour l’artiste, et faisant preuve d’une approche résolument plus dansante. Un disque qui était à l’image de son arrivée à New York et de son immersion dans la culture américaine.
« C’était plus up tempo oui, et plus frontal, plus extraverti, plus rythmé, mais c’était aussi très mélodique, tient-elle à souligner. Les mélodies ont toujours été au cœur de ce que je fais ».
The Big Machine était aussi le premier album composé au piano, après Émilie Simon (2003) et Végétal (2006) pour lesquels Émilie Simon se servait carrément d’ordinateurs pour composer. « C’était une fois de plus au piano, mais c’était tout de même très différent (que pour The Big Machine). Le processus était très chaleureux, je portais beaucoup d’attention au timbre du piano de la voix pour supporter la mélodie. C’est une façon d’écrire très simple et dénudée ».
* Franky Knight est présentement disponible en magasins. Le film La Délicatesse devrait paraître sur nos écrans au Québec au printemps 2012.
- Artiste(s)
- Emilie Simon
- Catégorie(s)
- Electro, Pop,
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