Emilie Simon

Critique Musique (CD) – Émilie Simon – The Big Machine: Passage à la pop dansante


Emilie Simon

The Big Machine

Après quelques légers flirts avec la langue de Shakespeare sur ses albums précédents, la Française devenue newyorkaise Emilie Simon se lance tête première à la conquête d’un public anglophone avec son 3e opus (quatrième si l’on inclut la trame sonore de La Marche de l’empereur) The Big Machine.

Les mélomanes qui avaient apprécié son premier album, paru en 2003, seront probablement surpris par cet étonnant coup de barre vers une facture pop dansante, qui détonne dès les premières notes de Rainbow.

Celle que l’on appelait jadis « la Björk française », en raison de son timbre de voix délicat et de son approche trip hop à la fois chaude par ses rythmes délicats et glacialement électronique, s’apparente désormais davantage à une Kate Bush à la voix bien assumée.

Les chansons de The Big Machine ont manifestement été écrites au piano (par opposition aux compositions par ordinateur qui la caractérisait auparavant), ce qui donne lieu à des structures plus classiques. L’entraînante Ballad of the Big Machine en est un bon exemple, un genre qu’Émilie Simon n’aurait pas nécessairement pu explorer avec la formule de ces disques précédents.


Changements vocaux

Mais au-delà des sonorités musicales différentes, c’est davantage sur le plan vocal qu’Emilie Simon surprendra ses fans.

Bien sur, il y a l’usage presque exclusif de l’anglais (avec un charmant accent en prime) mais aussi l’emploi de son timbre de voix qui varie.

Toujours très haute, cet organe vocal si particulier pousse la note plus qu’à l’accoutumée, ce qui en agacera sans doute plus d’un.

Plutôt que de donner l’impression de chanter comme une gamine, Émilie Simon prend ici des airs de fée, rappelant par moments Tori Amos (sur la très baroque Nothing To Do With You, notamment).

Emilie Simon emprunte même quelques trucs au jazz swing sur Rocket to the Moon, qui ajoute une facette intéressante à l’ensemble, facette qui lui sied à merveille.

Une surprise n’attend pas l’autre avec Emilie Simon, mais bien que cet album soit enrobé de pop sucrée, il ne faut pas en conclure que The Big Machine soit un album léger et sans profondeur. Il existe, bien entendu, de la pop de grande qualité, truffé de détails pertinents, et si quelqu’un pouvait bien le faire, c’est bien Émilie Simon.


Moments forts:

Rainbow, Dreamland, Ballad of the Big Machine, Rocket to the Moon

Cote:

En concert:
Emilie Simon sera en concert à Montréal le samedi 26 juin 2010 au Club Soda (à 23h59) dans le cadre de la série de concerts nocturnes du Festival de Jazz de Montréal.




Vos commentaires