Entrevue avec Berlam | Trouver la balance absolue

L’artiste montréalais Berlam sort ce vendredi son premier album intitulé LILA. Composé de 13 titres, le projet mêle rap et pop avec comme leitmotiv « atteindre le meilleur de soi-même ». Sors-tu? s’est entretenu avec lui pour en discuter.

Berlam, se prononce « berlan », c’est le nom de scène qu’a choisi Lambert Bouchard-Godon. Tiré du verlan de son propre prénom, Berlam désigne pour l’artiste la dualité et le juste équilibre autour desquels tourne son univers. « J’adore l’aspect de balance, comment on trouve un juste milieu ».

Impliqué auprès du média montréalais Remastered, l’artiste de 24 ans s’est lancé dans le rap et la musique il y a quelques années. En 2021, il sort son premier EP ÉNERGIES VOL.1, suivi du volume 2 en 2022 et du dernier bouclant la trilogie, en 2023. LILA « a découlé de l’énergie » de ces trois projets.

LILA, un univers poétique

LILA c’est un mot polysémique que l’on s’approprie au gré de ses envies et de son vécu, explique Berlam. LILA est autant une couleur, une fleur qu’un coucher de soleil. Une inspiration très onirique qu’on retrouve sur la pochette de l’album.

Berlam puise son inspiration dans ce qui l’entoure. Sensible à la nature, il parle de lumière, de chaleur, du fleuve. « Pour atteindre le meilleur de moi-même j’ai besoin de connecter avec des éléments naturels et de ne pas les prendre pour acquis ».

J’me rappelle encore sur le banc ce coucher d’soleil
J’comprenais pas pourquoi j’aimais autant ce sentiment
J’ai compris que c’était la moindre des chose d’espérer qu’il se relève demain

– Extrait de l’outro Coucher de soleil

Il parle aussi de ses relations (d’amour notamment) parfois avec mélancolie, parfois avec espoir, mais toujours dans l’objectif de parler du réel. Loin de lui l’idée de faire de la musique « juste dans le but qu’elle soit consommée ». Berlam met un point d’honneur à proposer une musique « consciente et constructive ».

Pour autant, il reste humble et ne souhaite imposer d’idée à personne. Même sur la prononciation de son nom d’artiste, Berlam ou « Berlan », il laisse la liberté aux gens de se l’approprier. Artiste indépendant, il produit lui-même certaines de ses instrumentales (Étoile filante) ainsi que ses vidéos clips (Danse avec les flammes).

Motivé par l’espoir et la volonté de « connecter avec le meilleur », Berlam souhaite véhiculer un message de paix et de bienveillance. « J’appréhende pour le meilleur. Je conscientise les aspects négatifs de la vie, mais en même temps je suis quelqu’un d’optimiste », précise-t-il.

Pas besoin de t’en faire pour demain
Tout arrivera pour une raison
Exprime-toi, c’est ta vie, c’est ton dessin
Il y a juste l’enfant en toi qui a raison

– Extrait de L’autre bord du monde ft. KaMa

Des influences variées

L’univers riche et polyvalent de Berlam s’explique aussi par ses influences. Elles comptent Céline Dion, Bob Marley, Michael Jackson, mais aussi Tupac ou encore Joey Badass et Stromae. « Je ne suis pas un élève du hip-hop », admet-il. Cette diversité se ressent dans LILA, qui explore les genres de la pop et du hip-hop mais avec un côté alternatif.

On ne peut cependant pas nier les sonorités à la croisée du Dnb et de la Jersey Drill, qu’on retrouve dans les instrumentales électroniques, parfois même glitchées.

Cette influence vient directement de ses producteurs, notamment HEBI avec qui Berlam collabore depuis déjà plusieurs années.

Déjà connecté à Paris grâce au média Remastered qui collabore avec plusieurs artistes de la capitale française, Berlam espère se développer dans la francophonie et ne pas se limiter à son microcosme puisque selon lui « il faut s’ouvrir les portes (…) pas juste dépendre d’une réalité ».

Le lancement de LILA aura lieu au Ministère le 17 mai prochain. Un premier concert qui s’annonce magique selon l’artiste, qui préfère rester discret sur le déroulement de la soirée. « Je veux vraiment que les gens aient la surprise », confie-t-il. Les billets sont disponibles en ligne ici. Un concert est également prévue à L’Anti bar à Québec le 23 mai et à Be-Jazzy à Paris le 30 mai.