Dirty Dancing

Dirty Dancing à la salle Wilfrid-Pelletier | Tirer profit de la nostalgie

La comédie musicale Dirty Dancing, inspirée du populaire film du même nom sorti en 1987, s’installait à la Salle Wilfrid-Pelletier mardi soir, jusqu’à ce dimanche, 5 juin.

Même si on qualifie le spectacle de comédie musicale, il faut préciser qu’il s’agit davantage d’une pièce de théâtre à forte teneur musicale que d’un musical à proprement parler. Présenté dans la langue de Shakespeare, les dialogues sont très présents et les comédiens-danseurs principaux ne poussent pratiquement pas la note. Le chant est majoritairement assuré par deux chanteurs, aussi comédiens-danseurs, alors que la musique provient d’un live band, au-dessus de la scène.

Intéressante mise en scène d’ailleurs, particulièrement lors de moments se tenant à la salle de bal. De bons flashs scéniques se mélangent souvent à des décors plutôt décevants. Outre les grands volets blancs qui rappellent l’esprit chalet ou camp de retraite, on fait beaucoup appel à des projections vidéos de paysages. Des projections bas de gamme qui rendent le tout plutôt froid et qui manquent de fini.

Un bémol que la production utilise parfois à son avantage, tournant plusieurs scènes à l’auto-dérision. On sent tout au long du spectacle qu’un sourire en coin sommeille derrière plusieurs répliques. L’histoire est clichée, facile, romantique à l’extrême et fromagée à souhait et la production s’amuse avec cet aspect. Et c’est ce qui sauve la donne.

Le spectacle comporte quelques longueurs indéniables, mais en général, le produit final est divertissant et donne le goût de se déhancher à son tour. L’esprit bon enfant est d’ailleurs palpable dans la salle, alors que l’on s’émoustille dès l’arrivée de Johnny sur scène ou dès les premières notes de vieux succès souvenirs comme Hungry Eyes ou She’s Like the Wind. Le spectacle tire bien profit de la composante nostalgie, probablement la raison première qui mène la plupart des spectateurs dans la salle.

D’ailleurs, on ne se cachera pas que le spectacle entier n’est qu’une prémisse, qu’une mise en place dans l’attente de la fameuse scène finale, où Baby et Johnny surprennent tout le monde avec une chorégraphie lascive maitrisée. Dès les premières secondes du succès (I’ve Had) The Time of My Life, les acclamations fusent de toutes parts. Et c’est définitivement le numéro le plus réussi du spectacle, alors que tous les danseurs reviennent sur scène peu à peu. Une segment de groupe, rassembleur, comme on les aime.

En allant voir l’adaptation sur planches de ce classique des années 80, il faut absolument laisser de côté ses attentes et miser sur le sentiment de nostalgie que le contexte impose. L’adaptation n’est pas aussi touchante et sensible que l’oeuvre originale, mais sait tout de même divertir et surtout, accrocher un immense sourire au visage.

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