CRU 2.0

CRU 2.0 à l’Abreuvoir | S’ouvrir à ses désirs

Pour aller voir CRU 2.0 à l’Abreuvoir du 9 au 27 mai, il faut laisser ses attentes et sa pudeur à la maison. À la manière d’un « livre dont vous êtes le héros », ce spectacle immersif propose une soirée où nos désirs sont nos guides.

Crédit photos: Benoît Vermette

Ceux qui auront vu la première version du spectacle en octobre 2015 sauront plutôt à quoi s’attendre lors de cette deuxième édition, mais pour les autres, passer la porte du cabaret de l’Abreuvoir, c’est plonger dans l’inconnu et le non convenu. CRU 2.0 marie théâtre et performance en un spectacle hors du commun où spectateurs et comédiens se partagent le plancher.

La scène? Un bar avec tables, banquettes et dancefloor. Tous sont invités à se promener, à explorer et à discuter avec les individus rassemblés dans le cabaret. Le public se rend rapidement compte que, telle une soirée ordinaire dans un bar, tout le monde a quelque chose à raconter et cherche une oreille pour l’écouter.

Durant le premier quart d’heure du spectacle, il est pratiquement impossible de repérer les comédiens qui se mêlent à la foule assemblée dans le bar. Ce n’est que par le changement de lumière et de musique qu’on arrive à voir certains personnages qui se prêtent à des chorégraphies, ou encore par les costumes que portent certains comédiens assez évidents à détecter.

Jouer la vraie vie

CRU 2.0 condense une soirée complète en une heure et demi. Le spectacle explore les facettes les plus sombres du nightlife queer par cette vingtaine de personnages qui fréquente le bar pour combler un vide. Les spectateurs pourront donc être confrontés à des scènes de pulsion, de désir, mais aussi de violence et d’intimidation dont ils seront peut-être la cause…

On assiste à des chicanes de couple, on donne un coup de main à un homme qui veut niaiser sa date Grindr, on joue à vérité-conséquence, on peut recevoir une danse du pole dancer, on peut même être entraîné dans des salles privées sous invitation…les scénarios sont presque infinis. Il suffit de se prêter au jeu.

Le spectacle a été conçu de manière à faire réfléchir son public. On démontre aux spectateurs qu’une interaction bénigne peut être le maillon d’une chaîne qui mène à la détresse d’un individu.

Se faire plaisir

Dans les règles de l’improvisation, on dit qu’il faut toujours dire oui de façon à bâtir une histoire. À CRU 2.0, c’est pareil. Il faut être ouvert aux différentes propositions… tout en respectant ses limites. Avec une distribution d’une vingtaine de comédiens, les chances sont assez bonnes pour que chaque spectateur se fasse aborder à un moment ou à un autre dans la soirée. Il y a moyen d’aller voir ce spectacle en tant que « voyeur », mais il est d’autant plus intéressant de s’ouvrir et de participer.

Ce spectacle est adressé à un public de 18 ans et plus, et cette règle n’est pas flexible. C’est un spectacle à caractère sensuel et sexuel où il est imposé de signer une décharge avant d’entrer — cela peut sembler sévère, mais il y a quand même quelque chose d’excitant au moment d’y mettre sa signature. Soyez rassurés tout de même, le consentement est la règle d’or. Les comédiens sont là pour faire vivre une expérience au public, tester les limites des spectateurs, mais ne forcent personne à faire quoi que ce soit.

En discutant avec les spectateurs à la sortie du spectacle, on se rend rapidement compte que tout le monde vit le spectacle de façon différente. Les propositions sont tellement variées que chaque personne en ressort avec son expérience personnelle. En une heure et demi, il est impossible de tout voir ou de rencontrer tous les personnages. C’est le rôle des spectateurs de suivre ces histoires qui surviennent ici et là, et de créer sa propre expérience.

CRU 2.0 est présenté à L’Abreuvoir jusqu’au 27 mai. Les billets pour cette expérience immersive sont en vente juste ici !

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