Critique | Le cirque burlesque d’Empire débarque à Montréal

La troupe circo-burlesque new-yorkaise Empire a posé sa Spiegeltent en plein centre-ville montréalais, coin René-Lévesque et Bleury. Alliant cirque ambulant, spectacle de variétés burlesque et une bonne dose d’humour juste assez grossier, la joyeuse bande de saltimbanques a enchainé de remarquables numéros sous un chapiteau à l’allure d’une boîte de nuit de la Grosse Pomme.

En ouverture, l’acrobate Miss A in a Bubble a réellement su donner le ton au spectacle qui s’annonçait dès lors très impressionnant. Vêtue d’une petite tenue à motifs patriotiques, Miss A s’est contorsionnée dans une sphère vitrée suspendue au-dessus de la scène.

Suite au premier numéro, les maîtres de cérémonie Oscar et Fanny ont pris d’assaut la scène en jouant sur les stéréotypes du cirque tels que le changement de costume et se moquant allègrement du public dans un parfais franglais, prenant même le temps de licher le crâne d’un spectateur de la première rangée.

Le trio ukrainien des Gorilla Girls a par la suite démontré un talent incontestable pour les structures pyramidales humaines en variant les différentes positions dans lesquelles trois femmes peuvent s’empiler.

Puis, dans le numéro le plus banal de la soirée, l’artiste balancier canadien 3D Graffity Guy a fait tourner une toupie à haute vitesse sur une longue branche. Un numéro qui demande une précision certaine, mais on y démontre moins d’intérêt.

Le couple russe Blue Tarpoleon and Polka Dot Woman a présenté un spectaculaire numéro de patin à roulettes acrobatique. Le couple a démontré une incroyable force physique en s’accrochant par moments seulement à l’aide de leur cou.

 

Interludes grotesques

En guise d’intermède, l’amusante animatrice sortie d’une valise a pris en otage un spectateur qui a joyeusement participé au jeu humoristique se présentant à lui : une sorte d’effeuillage absurde tout sauf sexy, mais qui fait décidément rire la foule.

Malgré quelques petits accrochages, l’un des numéros les plus impressionnants fut sans doute celui des Éthiopiens, Big Mac Boy et Black Flintsone, qui font de la jonglerie avec les pieds. Le type de jonglerie absolument incroyable où l’un fait virevolter l’autre dans les airs à l’aide uniquement de ses pieds.

Artiste de la roue (Cyr et Allemande) le japonais Half Naked Asian Dude Wearing Pigtails a vivement égaillé le public en variant les roues et le niveau de difficulté, débutant par le simple cerceau et terminant avec la roue allemande.

Le duo Lime Green Lady and Carrot Man a ensuite jumelé acrobatie et danse contemporaine dans une magnifique chorégraphie, romantique à souhait.

 

Bananes et balancier

La dernière présence des hôtes s’est avérée la plus divertissante, alors que les époux se sont lancé des bouchées de bananes avec la bouche à la manière d’une maman oiseau avec ses oisillons, crachant quelques morceaux sur le public au passage en créant un sketch à la fois dégoûtant et absurdement amusant.

En fermeture, 3D Graffity Guy était de retour pour un numéro de balance consistant à faire tenir en équilibre une plume sur des branches d’argousier. Au cours de ce numéro, la patience du public est rudement mise à l’épreuve, car malgré que le résultat soit hallucinant, la précision requise à l’accomplissement de la tâche en fait un long processus.

Présentant des reprises à thème new-yorkais ou les succès des dernières années, la chanteuse Miss Purple et le guitariste Moondog ont accompagné la troupe dont le look rappelle celui du Broadway Rent autant dans ses décors que son ambiance irrévérencieuse.

Empire s’impose comme plus qu’un spectacle de variété ou de cirque, c’est un gros party, drôle, magistral et certainement des plus divertissant.

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