Alice In Chains

Critique album | Alice In Chains – The Devil Put Dinosaurs Here

Alice In Chains - The Devil Put Dinosaurs Here Alice In Chains The Devil Put Dinosaurs Here

Alice In Chains peut bel et bien exister sans son défunt chanteur, Layne Staley. Sept ans après le décès de celui-ci, c’est ce que nous avait appris Black Gives Way to Blue en 2009, premier album en quatorze ans pour le groupe le plus métal du mouvement grunge. À partir de là, les choses pouvaient suivre leur cours et Alice In Chains pouvait créer de nouveaux albums typiquement AIC comme The Devil Put Dinosaurs Here, un disque sans surprise mais plutôt satisfaisant pour les aficionados.

C’est la suite des choses, rien de plus rien de moins, que ce cinquième album d’Alice In Chains. Précisément les douze chansons auxquelles les fans d’AIC pouvaient s’attendre à ce point-ci de leur carrière.

Au fond, la formule Alice In Chains a toujours été assez simple (mais combien efficace) : rythmes lents presque stoner rock, sans détours, guitares pesantes comme une massue, textes torturés sur mélodies hantées et harmonies vocales en quintes.

À l’époque, cette dernière caractéristique faisait frémir. Les voix du guitariste et compositeur Jerry Cantrell et de l’auteur Layne Staley se complétaient à merveille lorsqu’elles se succédaient, mais s’agençaient surtout à merveille pour créer une consonance unique dans l’histoire du rock.

Bien qu’on ne puisse remplacer un chanteur aussi unique que Staley, William DuVall s’avère un parfait partenaire pour Cantrell. Son approche vocale est bien distincte, mais s’intègre à merveille à la signature sonore du groupe. On a rarement vu un chanteur s’intégrer de façon si organique à une formation aux caractéristiques si définies.

C’est bien en raison de cela qu’Alice In Chains peut reprendre là où il avait laissé ses fans avant le grand malheur du début des années 2000.

Les chansons de ce deuxième disque post-Staley, donc, évoque davantage le début de carrière d’Alice In Chains, l’époque Facelift. Le groupe manie toujours bien le rock « mystérieux », comme en témoignent la chanson titre et Lab Monkey.

Sur Stone, on croirait entendre une collaboration AIC/Soundgarden tant l’intervention vocale de DuVall rappelle le style de Chris Cornell.

Scalpel, elle, rappelle le pan plus acoustique du groupe. Les fans de Jar of Flies et Sap y retrouveront l’approche plus mélodique, plutôt bien apprêté. En clôture d’album, Choke tente le même coup mais de façon beaucoup moins convaincante. Idem pour Voices, un genre de soft rock générique, qui ne laisse aucune impression mais se permet tout de même de s’étirer sur tout près de six minutes.

C’est d’ailleurs là l’une des plus grandes faiblesses de ce nouvel album : les titres, pourtant assez répétitifs, se prolongent souvent inutilement. Le manque de concision nuit à des titres comme Hung From A Hook. Le titre le plus court ici (Stone) dure 4 minutes 23.

Un peu trop long et sans véritable faits saillants, The Devil Put Dinosaurs est un album suffisant pour les fans d’Alice In Chains, une façon pour le groupe de rappeler aux fans que le feu a bien repris des braises, même s’il ne brillera probablement jamais autant qu’au milieu des années 1990.

 

À écouter : Scalpel, The Devil Put Dinosaurs Here, Hollow, Stone.

* À voir au Bluesfest d’Ottawa le 14 juillet, puis au Métropolis de Montréal le 15. 

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