Chronixx

Chronixx à l’Olympia | Une présence ensoleillée

Un air chaud des caraïbes s’est incrusté dans le printemps encore frais de Montréal. La faute bien évidemment à Chronixx qui a réussi, par sa lumineuse présence, à envoyer tout l’Olympia vers les bonnes vibrations du reggae. Le jeune artiste jamaïcain, qui se révèle toujours plus sur la scène internationale, est venu présenter les titres de son premier grand opus «  Dread & Terrible » mais aussi ceux de ses collaborations, notamment avec Major Lazer.


La scène reggae montréalaise est ce qu’elle est, c’est-à-dire assez pauvre en terme de concerts. (N.D.L.R.: Pour les intéressés, on annonçait toutefois la programmation du Festival Reggae de Montréal pas plus tard qu’hier…)

La venue de Chronixx mercredi soir a donc conjuré le sort puisqu’elle a fait l’effet d’une petite bombe dans la métropole. Parce que oui, si le reggae n’est pas le style le plus visible sur les scènes malgré l’important Festival International Reggae de Montréal (FIRM), il ne manque pas de motivés puisque l’Olympia était bien rempli. La mythique salle du quartier latin était le théâtre d’une performance scénique impressionnante, souvent saluée comme au festival Glastonbury d’il y a deux ans selon le Daily Mail.

Aujourd’hui âgé de vingt-quatre ans, Jamar McNaughton (de son vrai nom) en fait dix de plus. Sur scène, il dégage une aisance à couper le souffle, lui qui a très vite commencé dans le milieu professionnel autour de ses quinze ans. Depuis, le jeune artiste a fait son bout de chemin seul au point d’atteindre les sommets et être propulsé comme valeur montante de la scène reggae dans le monde. Montréal est donc une étape parmi tant d’autres villes puisqu’il transita déjà entre l’Europe, l’Asie ou les Amériques. Mais Montréal est aussi une première pour un Chronixx toujours tout sourire. Et la ville le lui a bien rendu.

 

Une énergique Kelissa pour ouvrir la soirée

La mise en route du rouleau compresseur Chronixx ne s’est pas fait sans intermédiaire. C’est la talentueuse Kelissa qui s’en chargea, offrant aux spectateurs une prestation étonnante sous sa jungle de dreadlocks. Le charme de Kelissa n’est en rien son seul atout puisque sensible, son reggae-soul est quelque peu aux antipodes de celui de Chronixx. Toutefois, il s’affirme comme une rédemption auditive relaxante faisant penser à des artistes telles qu’Ayo. On pense notamment à son titre Best Kept Secret où ce mélange reggae-soul renforcé par une voix puissante en live produit un bel effet.

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Chronixx en impose  

Après cette belle entrée en matière, Chronixx arrive sur scène avec son armada de six musiciens. Les mêmes que pour Kelissa. Et pour le plus grand plaisir de l’audience puisque les comparses se calibrent parfaitement, avec l’addition notable des percussions qui rendent le set encore plus puissant.

Et ça commence évidemment fort avec le downtempo de Alpha & Omega. Les premiers relents de marijuana s’élèvent jusque sur les ornements et le monde est heureux. Le pouvoir du reggae sûrement. Chronixx enchaîne ensuite quelques titres bien menés, dans la plus pur des traditions du reggae moderne, aux confluents du rock/hip-hop sans oublier la dub. Une dub que l’on retrouve d’ailleurs parfaitement sur Skanking Sweet ou encore Spanish Town Rocking.

chronixx-montreal-olympia-11C’est ainsi que pendant près d’une heure et demie, Chronixx se dévoile au gré des titres. À la fois bon ambianceur et danseur hors-pair avec son déhanché de feu, il communique par tous les moyens autres qu’un instrument puisqu’il n’en joue pas sur scène. Néanmoins, il n’en a pas besoin.

Il fédère autour de ses titres phares tels que Ain’t No Giving In où le public s’invente choriste, l’excellente They Don’t Know ou encore Smile Jamaica qui, dans une belle atmosphère, voit les drapeaux jamaïcains et les nuages de ganja s’extirper des papiers roulés.

La deuxième partie du concert commencera magnifiquement aussi avec Who Knows, une ode à la vie comme souvent dans le reggae. Le public aura le droit également à un duo fantastique avec Kelissa sur Winna, sûrement la meilleure chanson du set par ses variations rythmiques et vocales entre deux voix singulières, mais complémentaires.

 

Un message d’unité

Après une période dancehall qui a fait perdre quelque peu la dynamique, le concert se termine par Blaze Up The Fire qui a fait connaître Chronixx dans le monde grâce à sa collaboration avec Major Lazer. Une incroyable énergie en émane, avec un public qui saute et chante ensemble, uni. Puis tout se termine si vite avec un long discours (un peu niaiseux) du messager du soir sur l’unité entre tous justement, sur cette importance de s’aimer les uns les autres parce que pour lui, « love is stronger than anything else ».

L’Olympia était tout de même le théâtre d’une parfaite harmonie multi-ethnique mais aussi multi-générationnelle. Et il faut l’avouer, le reggae a le pouvoir de rendre ces moments possibles. Champion sera enfin la cerise sur le gâteau, laissant l’artiste quitter la scène sur les douces notes d’un solo de guitare.

 

Liste des chansons 

  1. Alpha And Omega
  2. Eternal Fire
  3. Roots and Chalice
  4. Ain’t No Giving In
  5. They Don’t Know
  6. Majesty
  7. Skanking Sweet
  8. Smile Jamaica
  9. Capture Land
  10. Spanish Town Rocking
  11. Who Knows
  12. Here Comes Trouble
  13. Winna
  14. Best Love
  15. Likes
  16. Spirulina
  17. Blaze Up The Fire
  18. Champion

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