Billy Idol

Bluesfest d’Ottawa 2016 – Jour 1 | Billy Idol fait éclater le nostalgiomètre

À 60 ans, Billy Idol n’est pas sans savoir que son public raffole de nostalgie. Et le crooner hard rock britannique y va à fond la caisse avec des hits, du rock’n’roll à la manière des années 1980 et une dégaine des belles années.

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Devant la scène principale des Plaines Lebreton, le public est bien fourni et surtout, varié à souhait. Quelques baby-boomers, beaucoup de « rockeurs rangés » de la Génération X et même des plus jeunes, sans doute exposés aux oeuvres de Billy Idol par le biais des stations de radio rock (style CHOM FM, ou dans le coin d’ottawa, CHEZ 106.1) ou des jeux vidéos à la Guitar Hero.

Quoi qu’il en soit, quand le rockeur bleaché se pointe sur scène au son de Shock To The System, la foule l’acclame comme si on était en 1987. Et l’Idol le rend bien à sa foule, mentionnant à plusieurs reprises « Thank you for making my life fucking great ! »

On ne perd pas de temps avec Billy Idol : dès la deuxième chanson, on y va pour Dancing With Myself, et hop, un petit strip-tease dès la troisième pièce, pour bien exhiber ses pectoraux et ses abdos (plutôt respectables pour un homme qui vient d’atteindre la soixantaine) et se déhancher langoureusement en chantant Flesh For Fantasy.

Au départ, la sono n’est pas terrible : on perd la basse, et le tout manque cruellement de mordant, laissant la voix de crooner de Billy Idol un peu seule à l’avant-plan. Et s’il ne manque pas d’énergie, Billy Idol n’a pas exactement la voix de Robert Plant. On le constate d’ailleurs sur Can’t Break Me Down, chanson récente qui démontre bien que son registre vocal est limité, et sa pertinence remonte bien aux années 1980…

Heureusement, c’est principalement de cette décennie que proviennent la plupart des chansons jouées.

À ses côtés, le fidèle guitariste Steve Stevens brille de tous ses feux. Bon, pour les jeunes néophytes, il est vrai que Stevens perd un peu de crédibilité avec son look de vieille mémé pas démaquillée qui se réveille encore saoûle d’un powernap de 45 minutes.

Photo par Mark Horton.

Photo par Mark Horton.

Les jeunes : sachez que dans les années 1980, les rockeurs avaient l’air de ça (en plus jeunes). L’ennui, c’est que certains d’entre eux n’ont pas voulu abandonner ce look, et vieillir est une chose cruelle.

N’empêche, derrière ce look terrifiant, Steve Stevens est aussi l’un des meilleurs guitaristes lead au monde. Le bras droit de Billy Idol depuis des lustres. Et accessoirement, l’homme derrière la glorieuse guitare du thème de Top Gun.

Il s’est d’ailleurs permis de le jouer, entre deux solos de tounes de Led Zeppelin, alors que Billy Idol s’était poussé en douce pour lui laisser les devants de la scène.

Mais à son retour, Idol est revenu à la charge avec du gros calibre : Don’t Need A Gun, Blue Highway puis Rebel Yell juste avant le rappel.  Évidemment, il restait White Wedding et sa légendaire reprise de Mony Mony pour laisser le public sur une note forte.

Classique mais efficace.

Plus tôt en soirée…

Heureusement, il n’y avait pas que de la nostalgie au menu.

Les autres moments forts en vrac :

    • Scattered Clouds, une belle découverte nous provenant de Hull. Le duo propose un genre de darkwave légèrement dissonant à saveur vaguement post-apocalyptique, et aux textes semi-récités sous un épais brouillard d’effets. Quelque chose comme un croisement entre The Soft Moon et Timber Timbre. Pas vilain du tout.

  • La formation Boy & Bear, son rock indé un peu folk sur les bords, mais surtout, une très belle reprise de Back To Black d’Amy Winehouse.
  • L’excellent Aaron Livingston, dit Son Little, qui fait dans le rhythm and blues teinté de soul et de gospel. Son look est aussi assez particulier (voir ci-bas) : black cowboy moustachu en chest. Abdos moins ciselés que Billy Idol, mais tout à fait assumés.
  • La foule agitée pendant la performance de Schoolboy Q. Ça commençait à brasser lorsqu’on a quitté pour The Head and The Heart, antithèse de Schoolboy Q avec son folk pop à la Lumineers, léger et lumineux, et rempli de cris de ralliement à la « hey! » et « Ooh ». Un peu prévisible, mais tout de même agréable en mode festival.

Moment un peu moins fort :

  • Joe Jackson a offert un set un peu somnifère, avec des succès datés qui manquaient cruellement d’arrangements modernisés…

Photos en vrac


 

Grille de chansons de Billy Idol

  1. Shock to the System
  2. Dancing With Myself
  3. Flesh for Fantasy
  4. Can’t Break Me Down
  5. Scream
  6. Prodigal Son Blues
  7. Eyes Without a Face
  8. (Solos de guitare de Steve Stevens)
  9. Don’t Need a Gun
  10. ??
  11. Blue Highway
  12. Rebel Yell

    Rappel

  13. White Wedding
  14. Mony Mony

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