Martin Matte

Une leçon d’excellence de Martin Matte

Théâtre St-Denis – vendredi 28 novembre 2008

Martin Matte démontrait toute son excellence lors de son spectacle au Théâtre St-Denis, à Montréal, le vendredi 28 novembre dernier. Pendant une heure et demi, sans entracte, le comique a prouvé que les critiques et la réponse monstre du public disaient vrai: il est bel et bien «excellent»!

Dans une mise en scène sobre et de bon goût, Martin Matte a été accueilli comme un roi par le public réuni au Théâtre St-Denis. Simplement vêtu d’un complet et arborant ses éternelles godasses, on savait d’emblée qu’il n’y aurait pas trop d’accessoires ni de flafla; tout juste une prestation fort habile d’un grand communicateur en pleine possession de ses moyens.

Le style de Matte est bien défini et il n’y déroge pas beaucoup. En délaissant très peu son personnage vantard et irrévérencieux, mais toujours joué de façon un peu bon enfant, Matte se rend tout à fait sympathique. De cette façon, le spectateur arrive à s’identifier à lui, jusqu’à en reconnaître notre fantasme de confiance.

Car au-delà de ses grands airs et de son faux égocentrisme, on découvre rapidement un homme comme bien d’autres, un gars somme toute ordinaire. Valeurs familiales, vécu familier, mœurs communes, Martin Matte raconte plus souvent qu’autrement des anecdotes. C’est là où le charisme fait toute la différence.
Un gars ordinaire

À défaut d’avoir des personnages multiples et colorés, ou du contenu casse-gueule, revendicateur ou choquant, c’est dans la façon de livrer que Matte joue grand. Son numéro sur sa vasectomie en est un bon exemple. Il nous raconte cette (més)aventure comme un collègue de travail qui nous la confierait près de la machine à café. Et qui l’aurait confié à maintes reprises, si bien qu’il saurait exactement quelle phrase dire dans quel ordre pour s’assurer que l’image mentale de celui qui écoute se forge de façon claire et loufoque.

En bon «gars ordinaire», Martin Matte arrive également à nous toucher, notamment lors d’un hommage senti à son père, et par extension, à son enfance. Un joli compliment au monologue sur son frère, atteint d’une complication de traumatisme crânien, qu’il avait intégré à sa tournée précédente. Ce dernier (son frère) est d’ailleurs un personnage récurrent à travers les anecdotes de Martin Matte.

Tout comme il arrive à faire un pied de nez à la mort en désamorçant son aspect tragique lors du monologue sur son père, Matte dédramatise les effets dévastateurs du traumatisme grâce au personnage de son frère, ce qui a pour effet de nous sensibiliser à cette fâcheuse condition. Quand on sait que Martin Matte a mis sur pied une fondation pour venir en aide aux victimes de traumatisme crânien, on comprend bien son approche lorsqu’il tente de nous décrire les agissements de son frère.

La vague élogieuse ne sera donc pas surfaite: Martin Matte est véritablement aussi bon qu’on le raconte. Avec 200 000 billets de vendus en moins de six mois, voilà enfin une preuve que la popularité et la qualité peuvent être reliées à l’occasion…

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