crédit photo: Jesse Di Meo
Roger Waters

Roger Waters au Centre Bell | Ceci n’est pas un exercice, c’est un coup de maitre !

Un show grandiose avec une mise en scène spectaculaire avec des titres mythiques. Roger Waters n’a pas déçu et il l’annonce, la tournée s’appelle This is not a Drill et c’est vrai, ce n’est pas un exercice !

If you’re one of those « I love Pink Floyd, but I can’t stand Roger’s politics » people, you might as well  fuck off to the bar right now!

(Si vous êtes une des ces personnes « j’aime Pink Floyd mais je ne supporte pas les prises de parole politiques de Roger », décrissez au bar tout de suite !)

C’est l’annonce qui lance le show. La table est mise, Roger Waters n’est pas là pour s’en faire raconter et n’attendez pas de lui trop de nostalgie envers ces anciens compagnons de Pink Floyd. Pour preuve, l’entrée en scène de Roger se fait sur une version très épurée et aérienne de Confortably Numb, amputée de son mythique solo de guitare… Message à peine dissimulé envers son ancien collègue guitariste David Gilmour.

La scène est énorme : une immense X avec une scène centrale où se trouvent les musiciens.

Au premier morceau, des murs d’écrans énormes reposent sur la scène. À la fin du premier titre, les écrans se lèvent et libèrent la vue sur l’ensemble du stage avec des musiciens positionnés face au public de toute part.

Et bien sûr, ça bouge sur scène et Roger va au quatre coins du X pour lever des ovations enthousiastes. La taille des écrans et les images souvent impressionnantes, rendent la mise en scène grandiose. Par contre, entre l’activité sur scène, les images sur les écrans et les nombreux messages écrits qui y sont affichés, on a du mal à tout absorber tranquillement.

Et parlons-en des messages: beaucoup de textes politiques pour dénoncer la violence policière, tous les présidents américains (qualifiés de criminels de guerre. Et de criminel en devenir pour Biden), l’occupation illégale des terres autochtones, l’éducation, la crise climatique et aussi appuyer les dénonciations de Chelsea Manning et Julian Assange. J’en ai sûrement oublié.

C’est juste et lourd à la fois. J’avoue qu’il y a des moments où j’aurais bien pris des vidéos de chats et de petits lapins qui gambadent sur de la pelouse… Mais on a plutôt des moutons sur le titre Sheep et du cochon en veux-tu, en voilà, tout au long du show. Évidemment, le cochon gonflable ne pouvait pas ne pas faire son apparition pendant l’entracte à la grande joie de tous.

 

La première partie est marquée par quatre titres de The Wall, l’œuvre personnelle de Roger accompagné par le Pink Floyd sorti en 1979. S’ensuivent trois titres de sa carrière solo, plus intimes et moins grandiloquents, principalement accompagné au piano par Roger. Et pour finir la première partie de ce spectacle de 2h20, un hommage appuyé à Syd Barrett, membre comète de la formation qui s’est rapidement brûlé les ailes sur l’autel du rock. Les écrans nous décrivent avec moult détails la décision de former un groupe en 1963 et combien Syd manque. Have a Cigar, Wish you were here et Shine on You Crazy Diamond sont des titres fort pertinents pour cet hommage mais pourquoi ne pas avoir aussi pigé dans les tous premiers titres du groupes comme Interstellar Overdrive, voire See Emily Play ?

 

Encore en forme

Si le mythe Roger Waters est toujours en forme à 78 ans, il se contentera de s’accompagner sobrement à la guitare et au clavier, laissant le gros du travail musical à son impeccable groupe.

Roger reprend la basse sur les titres de Dark Side of the Moon. Par contre, vocalement, c’est autre chose, la deuxième partie s’est avéré difficile. Roger a vraisemblablement pris trop à cœur son rôle de dictateur sur les titres de The Wall en début de cette seconde partie, sans doute en mémoire de l’incident du crachat au Stade Olympique de Montréal de 1977 qui aboutira à la genèse de The Wall. Toujours est-il qu’après avoir crié fort, la voix de Roger est faible et craque régulièrement avant de revenir tranquillement pour la finale.

Après l’évocation de The Wall et une poignée de titre de sa carrière solo, la deuxième partie fait une grande place à l’œuvre majeur de Pink Floyd et de Roger Waters avec cinq titres de Dark Side of the Moon et des éclairages majestueux qui aboutissent à l’apparition de triangles immenses en laser tout autour de la scène, référence à la pochette de l’album.

Le show se termine sur Outside the Wall, tous les musiciens prennent un instrument acoustique et suivent Roger Waters tout autour de la scène pour saluer le public avant de se diriger vers la sortie où tout les neufs musiciens sont présentés.

Je ne suis pas un habitué des shows de mythes vivants en fin de carrière, que j’ai tendance à éviter, et encore moins des amphithéâtres comme le Centre Bell, mais force est d’admettre que j’ai trippé ma vie sur la mise en scène grandiose et sur les titres qui m’ont accompagné tout au long de ma vie avec des musiciens solides et un leader charismatique. C’était vraiment un excellent show de cette tournée que Roger annonce comme « sa première tournée d’adieu. » On a hâte à la prochaine…

En attendant, la tournée This is Not A Drill de Roger Waters s’arrêtera au Centre Vidéotron, à Québec, dimanche soir.

Grilles de chansons :

Première partie :

  1. Comfortably Numb
  2. The Happiest Days of Our Lives
  3. Another Brick in the Wall, Part 2
  4. Another Brick in the Wall, Part 3
  5. The Powers That Be
  6. The Bravery of Being Out of Range
  7. The Bar
  8. Have a Cigar
  9. Wish You Were Here
  10. Shine On You Crazy Diamond (Parts VI-IX)
  11. Sheep

Deuxième partie :

  1. In the Flesh
  2. Run Like Hell
  3. Déjà Vu
  4. Is This the Life We Really Want?
  5. Money
  6. Us and Them
  7. Any Colour You Like
  8. Brain Damage
  9. Eclipse
  10. Two Suns in the Sunset
  11. The Bar (Reprise)
  12. Outside the Wall

 

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