Luca Turilli's Rhapsody

Rhapsody et Primal Fear à Montréal et Québec | Le power metal encore debout !

Les groupes power metal Primal Fear et Rhapsody étaient de passage au Club Soda de Montréal et à l’Impérial Bell de Québec cette semaine dans le cadre d’une tournée conjointe. Notre collaborateur Bruno Maniacci a assisté au show du Club Soda, alors que notre photographe Eliott Garn a assisté à la représentation de l’Impérial.


Les Allemands de Primal Fear ont pratiquement volé la vedette à Rhapsody qui s’en est sorti grâce à ses classiques, devant une salle pas si remplie, mais de passionnés.

Sans parler de vétérans, on était quand même curieux de voir ce que pouvaient envoyer ces deux groupes phares du power metal formés à la fin des années 90, approchant tous la cinquantaine. Et ils s’en sont très bien sortis, devant un public conquis mais pas assez nombreux pour remplir complètement le Club Soda un lundi soir.

Heroik : la relève locale

Le groupe de Montréal était parfaitement à sa place musicalement pour ouvrir cette soirée, appuyé par une horde de fans devant la scène. Relativement bien en place avec des musiciens de bon niveau, Heroik livre une bonne prestation. Le chanteur maîtrise son élément avec une bonne voix lyrique, même si le fait qu’il reste toujours dans le même registre assez grave tend à rendre le tout monotone par moments. Mais les gars se donnent à fond et apprécient le moment présent, partageant leur style métal symphonique avec des compositions plus intéressantes sur la fin de leur set.

 

Primal Fear : la claque allemande

Primal Fear-Quebec-Impérial Bell-5-31-16-16Les Allemands ne sont pas venus en voyage de plaisance et vont réussir à mettre le feu avec une prestation incroyable. Primal Fear monte sur scène après que Rock’n’Roll de Led Zeppelin joue dans la salle à fort volume, donnant effectivement le ton de ce qui fera toute leur différence : un son plus pur et rock. On a beau dire, des Gibson Les Paul, ça réchauffe tout de suite l’ambiance et surtout le son, souvent trop synthétique et froid dans ce genre de métal. Et ça envoie du lourd d’emblée avec des doubles solos sweepés, les guitaristes s’en donnent à cœur joie.

A la crête iroquoise, Tom Neumann est de retour au sein de Primal Fear après plusieurs années d’absence, à notre plus grand bonheur. Le guitariste en impose, avec talent et attitude, vidant même une bière tendue par un fan. De l’autre côté de la scène, Alex Beyrodt envoie aussi son lot de superbes solos, avec notamment une intro en harmoniques artificielles assez hallucinante. Les deux six cordistes se complètent parfaitement, se rejoignant souvent dans d’épiques doubles leads.

Primal Fear-Quebec-Impérial Bell-5-31-16-3Aux chœurs excellents et à la basse, l’unique et charismatique Mat Sinner donne un très bon concert, ayant même appris une phrase en français pour l’occasion : « Voulez-vous le rock total ? » Pourquoi pas. En tout cas ces gars là rockent totalement, avec un répertoire musicalement varié très appréciable, parfois plus dans le mid tempo presque hard rock, parfois à fond la caisse dans le power metal plus classique.

Mais c’est sans parler de l’incroyable Ralf Scheepers au chant. Véritable réincarnation de Rob Halford (et pas que sur les cheveux), la performance vocale de ce dernier est fantastique. Ses envolées aigues comme sur les couplets de Sign Of Fear sont excellentes, et la foule est flabbergastée. Primal Fear conclue en force avec le classique Metal is Forever, et remonte pour un rappel, Rollercoaster. Les Allemands ont le métal qui coule dans leur sang, en voici une autre preuve.

 

Luca Turilli’s Rhapsody : l’épique tête d’affiche

Difficile d’enchaîner après le feu que vient de mettre Primal Fear, Rhapsody va avoir du mal à garder la barre aussi haute. Précisons tout d’abord que le célèbre groupe de métal symphonique s’est divisé à l’amiable il y a quelques années, et qu’il y a deux versions du groupe actuellement en activité. Ce soir, c’est celle du fondateur et principal compositeur Luca Turilli, qui est à Montréal avec le chanteur Alessandro Conti.

La formation italienne déboule sur la scène à toute vitesse, courant et sautant de partout. Leur présence est impressionnante et énergique à souhait alors que le concert est attaqué avec un classique de l’album Power Of The Dragonflame, Nightrider Of Doom, qui embarque tout de suite la foule. Ils enchaînent avec le plus récent et efficace Rosenkreuz (dernier délire en date de Turilli sur les rosicruciens, il aurait peut-être pu rester dans le Seigneur des Anneaux…).

Rhapsody-Quebec-Impérial Bell-5-31-16-9L’ambiance est survoltée alors que le groupe enchaîne Land Of Immortals du premier album Legendary Tales, et le plus récent Unholy Warcry, épique à souhait, mais il est un peu frustrant qu’il soit joué en version courte où le solo est amputé d’une partie vraiment intéressante.

Luca Turilli est impressionnant d’énergie, grimpant et sautant partout où il peut (sans jamais se prendre un autre manche de guitare dans la figure, autre prouesse), tout en restant maître de ses notes, s’imposant comme un sweeper en série assez hallucinant. Côté vocal, même si il lui manque un peu de charisme, Alessandro reste un excellent chanteur lyrique, dévoilant ses talents sur les morceaux plus calmes. Son registre est finalement proche de Fabio Leone, ce qui ne dépayse donc pas les morceaux du groupe.

Et ça assure grave aussi du côté des français qui font partie de la troupe depuis longtemps maintenant. Patrice Guers à la basse (qui a notamment joué avec le guitar-hero français Patrick Rondat) s’illustrera dans un solo avec une bande son un peu trop forte pour qu’on puisse mieux apprécier ses passes de slap et tapping.

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Et là où Rhapsody fait la différence en concert, contrairement à beaucoup de groupes du genre, c’est en intégrant un deuxième guitariste sur scène, en la personne de Dominique Leurquin. Avec un grand sourire tout le long du show, le français double Luca Turilli sur beaucoup de solos croisés, et apporte énormément. « J’en profite je parle français » dira-t-il en nous adressant quelques mots, à quel point ils sont heureux d’être de retour à Montréal, ville très chère au groupe puisque leur unique album live est enregistré ici (cf. Live in Canada – The Dark Secret – 2005).

On regrette le son parfois un peu confus dans les séquences, voir sous-mixé des guitares qui auraient parfois mérité plus de jus. L’ensemble reste puissant, mais l’intensité baisse un peu dans les morceaux les plus récents de Turilli, et on voit clairement pourquoi le public s’est déplacé : entendre les classiques des premiers albums. C’est ainsi que la foule explosera et chantera son âme avec le final du splendide Dawn Of Victory, suivi de l’inévitable rappel, l’hymne le plus épique du genre, Emeral Sword, toujours aussi entraînant après plus de quinze ans !

La bande à Turilli serre les mains et remercie chaleureusement ses fans, satisfaite d’une belle soirée où Rhapsody aura tout juste réussi à rattraper la machine de guerre allemande Primal Fear, surtout grâce à ses anciens morceaux entraînants, que beaucoup de metalleux ont écouté dans leur jeunesse.

 

Grille de chansons

Primal Fear

  1. Final Embrace
  2. In Metal We Trust
  3. Angel In Black
  4. Rulebreaker
  5. Sign OF Fear
  6. The Sky Is Burning
  7. Nuclear Fire
  8. Angels Of Mercy
  9. The End Is Near
  10. When Death Comes Knocking
  11. Chainbreaker
  12. Metal Is Forever
  13. RollerCoaster

 

Rhapsody

  1. Nightrider Of Doom
  2. Rosenkeuz
  3. Land Of Immortals
  4. Unholy Warcry
  5. Son Of Pain
  6. Prometheus
  7. Solo de batterie (Game Of Thrones)
  8. Il Cigno Nero
  9. Solo de guitare
  10. The Pride Of The Tyrant
  11. Demonheart
  12. Solo de bass (Matrix)
  13. Dawn Of Victory
  14. Emeral Sword

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