Rick Astley

La Bonnefemme sort #4: Rick Astley est mon nouveau chum de gars

J’en reviens pas. Je marche vers le théâtre Corona pis j’en reviens juste pas. J’m’en vais au show de Rick Astley. Pas Rick Ross, là. Rick Astley.

Je ne suis pas fan, mais comme tout le monde, je trouve sa toune Never Gonna Give You Up ben drôle. Et ça me fait craindre de trouver la soirée ben longue.

Ce qui gosse avec les shows de one-hit wonders, c’est qu’un pepi peut te coûter le prix d’un billet de show. Tu vas aux toilettes au mauvais moment et tu manques la toune qui t’a fait sortir de ton linge mou. J’avoue, je suis arrivée avec un p’tit fond de mauvaise foi.

L’ambiance est… annéesquatrevingtement calfeutrée. Lumières fluo tamisées, musique de fond qui fait sourire, clavier imposant; tout est 80’s, mais tout de même sexy.

Mais pas aussi sexy que Le-Nouveau-Rick-Astley. Quand il entre en scène, j’ai le réflexe de sortir mon billet pour vérifier si j’me suis pas trompé de show. Je ne suis pas bonne pour décrire le physique des gens. Le mieux que je puisse faire est ceci:  Si Seth MacFarlane et Stéphane Bureau avaient un bébé ensemble, il aurait l’air de Le-Nouveau-Rick-Astley.

Y’est beau. Pis drôle. Pis fin. Pis y’a un accent britannique. J’ai un p’tit kick dessus. Je m’approche pour lui lancer des regards de séduction.

Monsieur Rick Roll sait s’entourer. Son drummer joue du drum, son guitariste joue de la guitare, son bassiste joue de la basse, ses choristes chantent dans leur belle grand’ robe bleue; personne ne se trompe de poste comme c’est arrivé dans plusieurs des spectacles de fin d’année de mes enfants.

Un membre est particulièrement à sa place: le joueur de synthétiseur ou le synthétisier, comme on dit (juste dans ma tête). Il donne une bonne leçon aux deux étages de son keyboard. Il pianote comme si y’avait pas de lendemain; tantôt sur le rez-de-chaussée, tantôt sur la mezzanine. C’est pas mêlant, au gym, les doigts de c’t’homme-là doivent bencher 200. Chevronné.

Je fais le saut en entendant Together Forever dans les quinze premières minutes du spectacle. Together Forever et Never Gonna Give You Up, c’est les deux bombes de Rick Astley. Quand t’as si peu de munitions, tu gères prudemment, me semble.

J’aurais dû me douter que Rick cachait des grenades dans ses poches. Trois, pour être exacte: Shape Of You,(Ed Sheeran)  We Found Love (Rihanna) et Highway to Hell (AC/DC). Il nous foudroie de trois reprises de tounes. Et il est bon. Je croise mes doigts pour qu’il fasse un cover de Migos entrecoupé de petits skurt skurt pas assumés.

J’ai déjà mentionné que je ne trippe pas sur AC/DC. Mais je trippe sur le fait que Rick Astley fasse une toune d’AC/DC. Je sens son côté bad boy abitibien, pis ça me donne envie de brosser avec lui. T’sais, quand t’as envie de l’échapper avec Rick Astley pis une bouteille de Jack? C’est un rêve plus commun qu’on pense.

Je ne savais pas qu’il avait sorti du nouveau stock avant qu’il nous présente Angels On My Side, qu’il dédie à son band. Ses musiciens et ses choristes sont ses anges et il leur a composé une chanson d’amour. C’est vraiment smatte de sa part. Je l’aime. Comme tout le monde dans la salle.

Mais c’est moi qui l’aime le plus. Je me surprends même à lui hurler des compliments du balcon.

Il fait des jokes, il nous parle, il ne joue pas de game. Ça doit être difficile de gérer un come-back comme le sien. Mais il le fait, lucide et attachant. Il est là, maintenant, pis pour lui, c’est ça qui est ça. Plus le show avance, plus je trouve que le Rick Roll, c’est badass. J’ai du fun, je veux rien manquer alors j’attends de ne plus pouvoir me retenir pour aller aux toilettes.

Et ce qui doit arriver arrive. J’ai les culottes aux chevilles quand Never Gonna Give You Up embarque. J’ai jamais fait mes besoins aussi rapidement. Je cours au balcon pour ne rien manquer. Le spectacle est magnifique, et je ne parle pas de celui qui se déroule sur scène. Je parle de celui qui se passe autour de moi, dans la salle.

Une foule éclectique qui vit SON moment. Un p’tit couple de sexagénaires (hehehehe. SEXagénaires) s’embrasse, deux amies dansent comme si leur vie en dépendait, un dude sacre après ses longues vues parce qu’elle marchent pas à son goût: il y a un je-ne-sais-quoi qui plane dans l’air, pis j’ai envie de connaître l’histoire de tout le monde. C’est donc puissant, la nostalgie.

Y’est donc puissant, Rick Astley.

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