crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin
Salomé Leclerc

Francos de Montréal 2022 – Jour 9 | Salomé Leclerc comble son public

Salomé Leclerc entre en scène tout sourire en mettant en contexte la composition de son dernier album. Tout vient d’une guitare achetée dans un pawn shop sur Mont-Royal pour 80 piasses. En sortiront 12 tounes en 4 mois qui deviendra « Mille ouvrages mon cœur » sorti en octobre dernier.

Elle sera accompagnée seulement par José Major, le talentueux batteur à la belle barbe fleurie, qui lance également les enregistrements complémentaires de basse et de cordes.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

Pour sa dixième présence aux Francos, Salomé Leclerc prend visiblement un grand plaisir à être sur scène et son jeu de guitare passe tour à tour de la subtilité à un côté percussif et à un son bien rock. Attitude rock qui vient contredire le côté « série chanson intime des Francos » annoncé en préambule de la soirée. J’avoue avoir le rêve secret d’une collaboration entre Salomé Leclerc et Fred Fortin, l’association serait sûrement fort surprenante et intéressante…

La voix parfois frêle et fragile pour mieux rugir par la suite, parfois enregistrée en boucle pour superposer les harmonies, Leclerc maîtrise l’art de la scène et met rapidement le public dans sa poche. Après Cinéma, certains spectateurs sont déjà debout, enthousiastes. Le show est ponctué d’anecdotes de son enfance en région et de ses performances aux jeux du Québec de Rimouski en 2001, anecdotes qui ajoutent un ton de connivence et de chaleur. Et même si le Gesù n’est pas plein, le public est fort réceptif et connaît bien le répertoire de Salomé Leclerc. La grande réussite de la soirée a été de satisfaire à 110% ce public.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

La qualité des éclairages est au summum et on soulignera ici le remarquable travail de Mathieu Roy qui démontre une nouvelle fois son expertise dans la belle salle du Gesù. L’ajout d’éclairage au plafond hors scène amènent un côté immersif particulièrement réussi. Par contre, les projections en arrière-plan resteront anecdotiques et superflues, plus distrayantes qu’autre chose.

Parlant scénographie, Leclerc est postée derrière un clavier encadré par deux micros qui la cache du regard. Alors que la guitare sera abondamment privilégiée par rapport au clavier, son hideuse présence nous sera affligée tout le long du show en premier plan.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

J’avais eu la chance de voir le duo fin 2019 et le concert de ce soir était assez semblable même si les titres y étaient différents – le dernier album n’était pas encore sorti. Mais j’avoue être resté sur ma faim ce soir avec une ambiance très semblable. Je pense sincèrement que la présence d’autres musiciens apporterait une nouvelle dynamique et permettrait d’amener les morceaux ailleurs.

Alors peut-on reprocher à Leclerc de conserver une formule en duo qui fonctionne et qui privilégie le contact direct avec le public? D’avoir un style propre, qui ne change pas à 180° à chaque nouvel album?

Non, sûrement pas, d’autant que le public est là.

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