crédit photo: Pierre Langlois
Flavien Berger

Flavien Berger au Studio TD | Un artiste compris

L’euphorie en douceur, la mélancolie en force et une sorte de foi en l’humanité : c’est ce que les chansons de Flavien Berger ont semblé susciter dans un studio TD plein à craquer mardi soir. L’auteur-compositeur-interprète qui a collaboré avec Pomme et Bonnie Banane déclare au milieu du spectacle que « c’est la première fois que les gens chantent les paroles aussi fort dans une salle ». Si c’est exact, quelque chose nous dit que ce n’est pas la dernière.

C’est seul et entouré de synthétiseurs, contrôleurs et modules que Flavien Berger se présente sur scène. Une simplicité désarmante pave la voie à la musique et à la poésie en majuscules. Des nappes synthétiques et rythmes entraînants enveloppent un songwriting de qualité brute pour créer une ambiance électro pop infusée de chanson française et flirtant avec le psychédélisme.

Difficile à cerner ? Pourtant, pas pour le moins du monde. La personnalité de Berger y resplendit, et on ne peut que l’apprécier.

C’est avec peu de mots que Flavien Berger s’installe sur scène, mais chaque mot a un effet monstre chez le public, « Merci » ayant une place de choix pour l’artiste qui ne s’attendait manifestement pas à une telle réaction.

En drôle d’improvisateur, Berger teste et manipule ses séquences entre chaque morceau comme on ferait dans une pratique, parsemant le tout d’une touche d’humour quasi inconsciente. On se retrouve transporté ailleurs, comme si on se ramassait par hasard dans le sous-sol d’un appartement, et qu’on y découvrait un génie musical caché. Incompris? Pas ce soir.

Le talent au grand jour

En mars dernier, l’auteur-compositeur-interprète français a marqué la conclusion de sa trilogie d’albums pop avec Dans cent ans.  Ses chansons, véritables voyages émotionnels, nous emportent avec elles, accrochés à leurs mots et à la merci de leur parfum mélancolique. Il faut dire que Berger sait comment raconter le monde qu’il a créé; son interprétation est juste, sobre, profonde. Une force tranquille s’empare de nous lorsqu’il chante « Les larmes désaltèrent les flammes de la terre », bercés par le son feutré de sa voix.

Un moment clé est certainement celui où l’artiste se jette dans la foule, clamant le rock n roll, mais techno. Un couloir s’ouvre pour le laisser marcher, à son rythme, sous une pluie de lumière qui dévoile son talent au grand jour. Le chanteur improvise des paroles le temps d’une durée indéterminée au milieu de la chanson. Ces paroles-là, les gens ne peuvent pas les chanter, alors ils se contentent de danser lentement, baignant dans l’atmosphère décomplexée et décomplexante où la liberté artistique de Flavien Berger prend vie.

Flavien Berger était un artiste compris lors de cette soirée de mardi, et il était évident en quittant le spectacle que quiconque s’arrête pour écouter a de dangereuses chances de tomber sous l’influence de sa charmante personnalité et de son talent d’écriture fou.

Pataugeoire: Sans compromis

La multi-instrumentiste Agathe Dupéré fait apparition sur scène en ouverture de Flavien Berger avec son band folk expérimental aux influences pop punk. La philosophie créative et pédagogique de Pataugeoire, orientée vers l’idée de « rester fidèle à la plus simple expression de soi-même », se manifeste sur scène à travers son côté enfantin et sensible.

Ce que nous avons sous les yeux est une matière assez brute, imparfaite, mais qui brille fort telle une gemme en son centre. De plus, l’énergie qu’Agathe déploie sur scène possède un pouvoir qu’il est difficile d’ignorer. La plus récente chanson de Pataugeoire, intitulée Combien ça coûte et co-écrite avec Thierry Larose, est sortie la semaine dernière. Vraiment, ça vaut le détour.

Photos en vrac

Flavien Berger

Pataugeoire

Événements à venir

Vos commentaires